Une chambre avec vue sur Terre s'il vous plait ! - Lancelot H.

Qualités:
"Des qualités, toujours des qualités, mon père vous sortirait des conneries pré-faites qui plaisent, moi je suis plutôt du genre franc et honnête je pense que c'est un bon début. Après, j'dirais bien rigoureux, précis et imperturbable, mais bon j'aurais fait un piètre chirurgien sans ça."

Défauts:
"Des défauts, bien sûr que j'en ai, chui humain putain, pas un robot formaté de politicien... bien que ces connards sont rarement tout blanc. Bah du coup voilà quoi, j'dis un peu trop souvent ce qui m'passe par la tête. Faut dire aussi que je cherche un peu la merde des fois, mais par contre, je reste toujours réglo. Ah bah tiens note ça dans ton autre case là, chui réglo, c'est bien ça."

Orientation sexuelle:
"Qu'est-ce que ça peut t'foutre de savoir ça ? Ca t'intéresse de savoir si j'suce des queues ? Ben sache que la tienne m'intéresse pas, après j'dis pas non quand la nourriture est bien fraîche, et j'me demande pas si ça a une queue ou pas quand je mange, ça t'va comme réponse ?"

Comment gère-t-il l’hostilité ?
"L'hostilité ? Tu veux savoir si j'vais poser des problèmes en gros .. Je vais prendre des vacances dans l'espace, j'ai autre chose à foutre que d'me battre. Moi ça me fait rire les roquets, c'est bien plus marrant de les troubler avec quelques mots, que de les mettre K.O. en deux droites."

Que pense-t-il de l'écart de privilèges entre les colonies et les Terriens?
"Les colonies, la Terre, les pauvres et les riches, il en faut toujours au dessus des autres sinon ceux d'en bas n'auraient pas matière à râler et les complexés ne pourraient pas compenser avec leurs gros... leurs gros tout en fait, maison, voitures ... Moi chui très bien là ou je suis, enfin était quoi, à moi les étoiles maintenant !"

Quel est son plus grand rêve?
"Mon plus grand rêves, je m'en rappelle plus, j'devais être gosse, c'était dans un manoir avec des potes, puis y avait cte bestiole qui nous pourchassait, ouais c'est plus un cauchemar du coup ... Ah, oui nan le rêve dans ce sens là, s'auriez pu le dire plus tôt, hmmm une vie sans contrainte, enfin il m'en faudrait un peu sinon ce serait pas amusant, ouais nan, chui pas trop compliqué pour ça."

Quel est son pire cauchemar?
"Mon pire cauchemar, me retrouver enfermer dans une prison spatiale ... Mais nan j'déconne ça va aller, nan, j'dirais bien une connerie du genre ne pas survivre à mon paternel, en vrai je me pose pas ce genre de questions.."

Quel est son but en prison?
"Prendre des vacances et faire des rencontres. C'est un peu comme un club quoi, sans les danses ringardes donc c'est pas plus mal, mais y a pas de cocktails si j'ai bien compris, c'est moyen ça par contre."

Description générale:
"D'un point de vue général, le matricule L6-9927 semble assez stable sur le plan mental. On lui note toute fois une absence de notion de hiérarchie sociale, s'adressant à un supérieur comme il pourrait le faire à un ami proche, cela étant certainement du à la relation difficile qu'il a pu décrire avec son père, un haut fonctionnaire. Cependant, son dossier militaire ne stipule aucun manquement à l'ordre, seulement une certaine arrogance à laquelle j'ai pu être confronté moi-même. Ce même dossier lui décrit d'ailleurs une droiture certaine, ce qui lui a valu de refuser une affectation aux forces spéciales car leurs méthodes ne lui convenait pas.

Je reste mitigé sur un aspect du condamné, il ne semble pas enclin à la violence gratuite, cependant son attitude pourrait être considérée comme provocatrice par les autres condamnés.

On note aussi que le matricule L6-9927 s'était porté volontaire pour rejoindre l'équipe médicale de la prison, mais sa demande ayant été refusée il a postulé pour l'abattoir affirmant sur le ton de l'humour que cela lui rappellerai ses années d'internat en chirurgie.

Le sujet semble très confiant et prendre toujours tout à la légère, mais je soupçonne qu'il a tendance à user de l'humour pour masquer son anxiété. À noter toutefois qu'il n'a pas chercher à mentir une seule fois durant l'interrogatoire, ce qui semble confirmer la droiture qu'il s'attribue.

Côté relationnel, un rapport père-fils conflictuelle, une mère assez absente. Pas de relation amoureuse sérieuse jusqu'alors. Un cercle d'amis restreint constitué d'anciens camarades de l'armée avec qui il a prit ses distances une fois "disparu". Je cite, "j'aurais bien voulu rattraper tout le temps perdu en bas à cavaler dans tout les sens, mais là-haut y'aura que des tarés hein ? J'ai pas trop envie d'me mêler à tout ça, m'enfin ptet qu'à force de côtoyer les astéroïdes et le vide spatial j'aurais envie de m'faire des copains autre qu'imaginaires. Nan mais j'te rassure hein, j'entends pas des voix."

Côté addictions, le condamné n'en présente ni à l'alcool, ni au tabac ou aux substances illicites. Une faible consommation d'alcool due à ses professions (médecin, puis médecin officier dans l'armée) selon lui. Et une consommation de tabac très occasionnelle.

Enfin, la note extravagante, le matricule L6-9927 m'a avoué avoir un penchant pour le sang. Il affirme qu'il n'irait pas blesser qui que ce soit pour cette raison, mais que l'abondance de sang, voir même sa consommation le stimule. Aucune trace de cela dans l'intégralité de son dossier, mais à surveiller tout de même."

"Mon histoire ? Si j'avais su j'aurais tiré Cicéron de sa tombe pour qu'il l'écrive pour moi. Bon en gros c'est pas compliqué, ma mère était une femme d'affaire, mon père un politique Canadien, ils se sont mariés bref bla bla bla, le gosse arrive, surprise c'est moi. Mon père qui était ambitieux à voulu me donner la meilleur éducation pour que je sois son petit clone, ça a marché au début hein, j'ai sauté deux classes et tout.

Mais bon quand je suis devenu majeur, mon père a commencé à candidater pour devenir premier ministre et tout, puis avec la pression, la monarchie qui s'écroule et tout ça, il était infernal. Bref, bah j'ai pris mon envol quoi, j'aurais du suivre les même cours et tout, mais quand je vois le résultat ... J'avais pas envie de devenir un connard de robot sans âme, qui manigance je ne sais quoi pour arriver à ses fins. Du coup ben, j'me suis senti l'âme altruiste mais pas hypocrite comme tout ces politiques qui sont "là pour le peuple". Moi j'ai voulu sauver des vies quoi, ça au moins c'est quelque chose de bien pour ce monde qui se barre en couille.

Je suis rentré en médecine, bon les cours étaient barbant, juste des tonnes de pages à apprendre, c'était pas un problème. Heureusement l'externat et l'internat ça bougeait plus. Puis j'ai finis par atterrir en tant que médecin urgentiste dans un hospice. C'était sympa, mais bon ça restait assez simple, le truc qui me plaisait le plus c'était les désincarcérations sur les carambolages, mais bon malheureusement y avait généralement plus de mauvaises nouvelles qu'autre chose ... Enfin bon, j'ai voulu faire de la chirurgie après, ça m'avait bien plu à l'internat, puis je suis plutôt habile de mes mains donc ça me correspondait, mais quand tu bosses t'as pas envie de te replonger dans les études.

Et puis il y a eu cette opportunité, bon certes le contexte était pas fun, j'étais en rare sortie avec le paternel et ma mère, oui je la voyais presque deux jours par an c'est fou. Enfin, un taré est sorti de la foule et a commencé à tirer dans le tas criant au retour de monarques. Une dizaine de personne blessées, avec l'adrénaline, j'étais dans un état second. J'avais jamais extrait de balles jusqu'alors, mais tu réfléchis pas, tu t'exécute. Et je l'ai fait, j'en ai sauvé quatre. Il y avait tout ce sang partout, mais j'ai rien lâché et puis ce sentiment quand tu sors la balle et tu te dis que tu tiens la vie de la personne entre tes doigts et que tu viens de la sauver. C'était presque orgasmique. Oui j'ai bien dit ça, j'déconne pas, faut le vivre pour comprendre. Mais tout ça pour dire que j'ai eu ma révélation quoi, des balles on en trouve où, sur le champ de bataille.

Bah je me suis engagé du coup en tant que médecin militaire. Je sais pas si c'est du piston ou quoi, mais j'ai été promu assez rapidement officier. Bon il faut dire aussi que j'avais ma réput quoi, "le fils du premier ministre sauveur de la fusillade" qu'ils disaient les journaux. Ça me faisait chier et mon père aussi, il voulait pas entendre parler de moi, j'étais sa déception à suivre ce chemin. Alors me faire des louanges en conférences c'était lui planter des couteaux dans le bide.

C'est d'ailleurs ce que j'ai appris à faire aussi, les armes étaient sophistiquées mais rien ne vaut un bon coutelât, c'est finis les côte de mailles. J'ai même dû refuser une offre d'emploi chez les coupes têtes, je voulais pas de ça. Quand je prend une vie je veux voir celui à qui je l'ôte les yeux dans les yeux.

Et puis y a eu ce jour, ou j'ai compris qu'il faillait penser à sa gueule et pas que celle des autres. Une putain de mine, on en est encore là après tant d'années, ces saloperies du vingtième siècle. J'étais à la tourelle du véhicule en extérieur. Le souffle m'a envoyé valser à trente mètres. Mes potes carbonisés, et moi, les côtes brisées, j'aurais pu les prendre et faire un barbeuc sur mes potes, trop fun. Mais non, j'ai voulu survivre. Sans rien, ni personne, dans un pays hostile en guerre. Enfin après vu l'état du pays ... bref, j'ai vécu pour ma gueule pendant deux ans. Au bout de six mois, j'étais considéré mort. Quand j'ai compris que rien ne serait tenté pour me tirer de là .. j'ai arrêté de chercher un moyen de mon côté. Et puis bon, tu pouvais rien soigner là-bas, tout ce que ça m'a valu c'est de me faire enlever par un groupe armé avant que des insurgés nous libèrent. J'ai pigé un nouveau truc, si mes mains pouvait pas me garder en vie et en sécurité, mon fusil le ferait. Chui devenu un genre de tueur à gage, j'ai même été embauché par les mêmes insurgés qui m'ont libérés.

Et puis le grand final, la sainte patrie qui met fin à tout ce bordel et qui prend le contrôle du pays. Sauf que bon, mes amis sauveur étaient pas dans leur cœur, et moi aussi du coup. À priori ils avaient descendu quelques alliés Canadiens. Puis bon face à une armée y avait pas grand chose à faire cette fois. Et voilà qu'on retrouve le bon vieux Lance pas mort dans un campement dans le désert. Et ben pour s'excuser de m'avoir oublié, on m'envoie ici, mais ça tu le sais déjà doc. Donc voilà comme je t'ai dit, maintenant je vais prendre des vacances ici hein, j'ai bien le droit de me reposer au frais de la reine.

Bon tu m'excuses, mais c'était long putain, t'aurais du commencer par ça avant tes questions et j'ai soif maintenant, je prends ta bouteille hein, t'y touche pas, c'est la mienne maintenant.