Sergueï [Terminée]

Visage: Rond et au teint clair voire blafard. Des traits fins et raffinés mais une expression fermée et parfois sinistre ou fade (selon les points de vue). Une fine cicatrice sur la joue.

Cheveux:  Courts et légèrement hirsutes. De couleur noir profond. Deux mèches plus longues et aux pointes légèrement décolorées encadrent son visage.

Musculature: Faible, pour ne pas dire inexistante.

Allure générale: Renfermé, distant avec un côté fragile sont les premières images qu'il renvoi de lui-même. Sa démarche générale démontre une certaine assurance rapidement mise à mal lorsqu'il s'agit de s'exprimer.  

Détails sur la tenue: Peu importe la tenue tant qu'elle reste confortable et soignée. Les couleurs sombres ou le monochrome ont tout de même sa préférence

Signes distinctifs: //

Autres: Il est l'illustration vivante qu'il ne faut pas se fier aux apparences.

Qualités: Sensible, à l'écoute, persévérant, astucieux, loyal, discret, sincère.

Défauts: Sensible (trop), renfermé, craintif, méfiant, culpabilisant, égoïste, têtu.

Orientation sexuelle: Bisexuel

Comment gère-t-il l’hostilité ? Mal, s'il peut la fuir il le fera. Il ne cherche pas à créer de conflit de manière générale, ayant plutôt tendance à tenter de réguler les choses avant qu'elles ne tournent mal. Pour autant, il évitera de trop s'en mêler s'il considère que la situation risque de mal tourner et qu'il n'est pas directement impliqué.
Il peut lui arriver de faire preuve d'hostilité en de très rares occasions et cela donne un résultat assez explosif.

Que pense-t-il de l'écart de privilèges entre les colonies et les Terriens? Il trouve cela injuste mais que peut-il y faire ? Le monde est injuste dans sa globalité.

Quel est son plus grand rêve? Il n'a pas spécialement de rêve mais s'il devait en formuler un ce serait celui de vivre heureux, en paix et à l'abri de tout danger avec sa famille.

Quel est son pire cauchemar? La solitude, d'autant plus si elle est engendrée par un échec ou une erreur de sa part.

Quel est son but en prison? Survivre, ce sera déjà bien.

Description générale: Il est doté d'un tempérament calme ainsi que d'une grande sensibilité et fragilité, ce qui peut le rendre instable dans certaines situations. Il résiste mal à la pression, ayant tendance à beaucoup intérioriser les choses afin de tenter de trouver une solution par lui-même. Cet aspect de sa personnalité lui a permis de développer une certaine débrouillardise et une grande persévérance, secondées d'un esprit astucieux et inventif. Il supporte difficilement l’échec dans ce qu'il entreprend. La recherche de la vérité est une objectif qui l'anime, d'autant plus depuis le récent événement ayant touché sa famille. Lorsqu'un événement néfaste le touche d'un peu trop prêt, il a la fâcheuse tendance de culpabiliser. Ceci peut avoir pour conséquence soit de le rebooster afin de tenter de trouver une solution, soit de totalement l'ébranler.

Il ne laisse que très rarement exploser sa colère ou ses émotions. La peur pour sa propre personne n'en sera pas un déclencheurs, à contrario d'une peur liée à l'un de ses proches ou à une profonde injustice.

Méfiant, craintif et peu sûr de lui dans ses échanges avec les autres, il a le conflit en horreur et éprouve des difficultés à y faire face. Lorsqu'il se retrouve poussé dans ses retranchements, il a tendance à se renfermer sur lui-même, révélant inconsciemment sa fragilité et ses faiblesses. Il n'a aucune répartie et est facilement impressionnable.

Égoïste, il ne l'est pas par indifférence. Peu sûr de lui de manière générale et parfois défaitiste dans certaines situations, il peut se refuser à aider autrui en partant vaincu d'avance. Sa crainte du conflit est également un frein.

Il se montre affectueux et loyal avec les personnes proches de lui et en qui il parvient à placer sa confiance. Il n'offrira que rarement des conseils avisés mais il peut être une oreille attentive et réconfortante. Attentif, il peut se montrer attentionné et protecteur, notamment envers les plus jeunes. Initialement jovial et souriant, il semble que ces traits de personnalité l'aient quitté depuis la condamnation récente de son frère aîné.
Il se montre légèrement possessif et exclusif avec les personnes dont il est proche.

« Le son de la lame sur la glace est semblable à celui du verre qui se brise. »

Une enfance naïve et dégoulinante de bonheur. Je ne pourrais même pas citer la mort de nos parents comme un événement traumatique. Lorsque la vie nous tourna le dos et nous plaça face au mur, une main se tendit vers nous. La vie est ainsi bien faite que les malheurs ne perdurent pas et conduisent au bonheur. Si j'avais perdu deux êtres irremplaçables, il m'en restait deux autres. Enfant, je n'ai jamais ressenti la solitude. Je n'ai jamais ressenti le manque. L'homme nous ayant recueilli mes frères et moi était bon et nous offrait l’opulence d'une vie de luxe sans contre partie...car il existe sur cette terre des bienfaiteurs qui bravent les ténèbres pour vous tendre la main.
Voici la pensée naïve d'un enfant qui fut heureux et libre de s'épanouir lors des premières années de son existence.

« La chute est d'autant plus douloureuse lorsqu'on la pensait impossible. »

Et puis, il y eu ce jour...celui où tout bascula et ou ma vision naïve de la vie fut ébranlée.
Je revois le visage de ces hommes dans mes nuits les plus noires, je frémis encore au souvenir de ces cris mêlés aux miens qui me vrillent les tympans, je ressens cette sensation de brûlure sur ma joue et je me souviens du sang.
Un meurtre. De la légitime défense ? La « justice » tranchera que non. De l’audience de l'assassin qu'était devenu mon frère aux yeux du monde, je ne garde que des images floues et une profonde incompréhension. Sans doute la seule chose me permettant de comprendre que rien de toute cela n'était un rêve était-elle la main de mon plus jeune frère agrippée à mon pull.
La veille encore nous étions trois. Lorsque la nuit tomba ce jour là, nous n'étions plus que deux.

Ouvrir les yeux sur la réalité fut la chose la plus douloureuse que j'ai connu de ma vie. Après ce tragique incident, mon monde s'écroula, balayant toute mes convictions en une fraction de seconde. La réalité devenue trop douloureuse, me renfermer dans un cocon fut la solution évidente.
Les semaines qui s'en suivirent me semblèrent interminables. Je me suis désintéressé de ce qui m'entourait pour me plonger entièrement dans ma passion : l'informatique et tout ce qui y touche de près ou de loin. Un passe-temps que j'avais jusque là eu tout le loisir de découvrir, d'apprendre et de développer selon mes envies, projetant à l'époque d'en faire mon emploi dans le futur.
Dans ce monde terrestre et bien réel ou tout me semblait à présent morne et inaccessible, le monde connecté lui ne tarda pas à me dévoiler ses possibilités innombrables. Que certaines ne soient pas très légales ? Qu'importe. La légalité et la justice n'ont pas grande valeur. Ainsi, avec un peu de persévérances et quelques « bons » contacts trouvés au cours des mes divers navigations, j'ai appris...appris comment détourner les codes de ce monde numérique...appris comment le forcer à me révéler ce que je souhaite...appris à ne plus m'arrêter aux limites établies. J'ai brisé des protections, détourné quelques informations, disséqué le système et diverses autres combines. Dans un élan d'espoir naïf, j'en suis même arrivé à vouloir m'attaquer, en vain, au système de sa prison.

Mes interactions avec le monde réel étaient devenues de plus en plus restreintes.
Je me détournais de mon jeune-frère, allant parfois jusqu'à le repousser durement. Je ne saurais exprimer avec des mots à quel point je le regrette et m'en veux aujourd'hui. La souffrance que j'entretenais dans ce monde barricadé que je m'étais construis m'a poussé à agir aveuglément. Je ne voulais pas le confronter à cette réalité qui m'avait explosé au visage. Et puis...si j'avais été plus fort, si je n'avais pas laissé un cri m'échapper, si je ne m'étais pas débattu ce jour-là. Peut-être la situation aurait-elle été différente. Au fond, peut-être étais-je la cause de la déchéance de notre aîné. J'avais ma part de responsabilité. J'étais coupable. Ces pensées hantaient mon esprit, m'empêchant de regarder mon jeune frère dans les yeux. En tentant de masquer ma souffrance, j'ai piétiné la sienne. En tentant de le protéger -d'une manière certes bien étrange- je l'ai sans doute blessé davantage.
Il y avait également cet homme...celui-là même qui avait jusqu'alors toujours représenté une figure paternelle à mes yeux. Son comportement changea doucement à mon égard. Tout commença par quelques regards, quelques caresses anodines dans le dos, la nuque...les bras, les mains...les cuisses. Au départ, je n'y ai vu que des marques d'affection dont j'avais cruellement besoin en cette période noire alors je les acceptais. Puis, peu à peu, j'ai commencé à sentir que quelque chose clochait et un signal d'alarme s'alluma en mon esprit. Ainsi, j'ai commencé à me montrer distant, allant jusqu'à refuser ce qui, de simples caresses réconfortantes, étaient devenues à mes yeux des avances mal placées.
De là, une idée étrange commença à naître en mon esprit : et si, dans la vie, tout avait un prix ? Et si mon frère n'avait pas payé le sien ?

Bien que je sorte peu, il m'arrivait parfois de m'aventurer à l'extérieur. Sans doute aurais-je du m'en abstenir mais comment aurais-je pu me douter qu'une simple escapade causerait ma perte. Comment hein ? Hé bien, plus j'y repense, plus je réalise à quel point je me suis montré stupide. J'aurais pu le savoir. J'aurais au moins pu m'en douter.  
Tout se passa très vite. Ce type étrange m'accosta et se montra particulièrement insistant dans l'optique de me vendre de la drogue. Oui, dans ce sens là et non l'inverse. Je n'ai jamais touché une telle chose et j'en aurais encore moins fait le commerce. Et puis, après qu'il m’eut mis un petit sachet en main, un policier débarqua...comme par magie. Par magie ? Pourtant, son visage m'était familier. Le jeu d'acteur du supposé trafiquant fut parfait et de victime je fus propulsé coupable : dealer pris sur le fait.

La défense de mon dossier fut une farce. A contrario, des recherches approfondies pour en rajouter une couche eurent lieu. Au chef d'accusation « trafic de drogue » on ajouta « hacking ». Si le premier s'avérait faux, je ne pouvais nier le second.
Je ne me suis pas débattu, m'enfermant dans le mutisme. Et puis, lors d'une fraction de seconde...un simple battement de cil...mon regard croisa celui de notre mécène et ce fut comme si tous mes doutes se confirmaient. Cet homme. C'était lui. Le responsable de notre perte à mon frère et moi. L'instigateur de cette odieuse supercherie. Rien ne le prouvait clairement mais les coïncidences me semblaient trop évidentes et mon instinct me hurlait qu'il en était ainsi.  
Malheureusement, j'étais pieds et poings liés. Je n'avais aucune preuve, ni pour l'accuser, ni pour m’acquitter. Un scénario finement ficelé. Comprendre cela ne suffit pas à me faire perdre mes moyens. Comprendre que mon frère serait la prochaine victime cependant me fit voir rouge, tout comme ce juge stupide ou à la patte trop bien graissée qui prononçait sa sentence avec indifférence.
Pour la première fois depuis le début de l’audience, ma voix s'éleva. J'ai tenté de leur faire voir la réalité à tous. Cette horrible réalité. J'ai hurlé à m'en briser la voix sans que personne ne m'entende. J'ai perdu mes moyens, perdu le contrôle de mes mots et de mes gestes, comme en attesta cette chaise qui vint s'écraser tout près du visage du juge. Ainsi, on ajouta un nouveau chef d'accusation à mon dossier, assortie d'une nouvelle année de détention.
Ce fut lorsque mon regard se reposa, un peu par hasard, sur celui de mon frère que ma rage se tut soudainement. Avant d'être emmené, j'ai pu lui lancer ce simple ordre...ce simple conseil : « fuis ! » ou tu seras le prochain. Fuis car tout vaut mieux que la vie qu'il te réservera après mon départ.

A présent, il ne me reste qu'à espérer que si ces quelques mois suivant l'arrestation de mon aîné m'ont semblé durer des années...les années de détention qui m'attendent ne semblent durer que que quelques mois.