« The next best thing to gambling and winning is gambling and losing. »
Signes de reconnaissancefeat. Kieran dans Purple Hyacinth (par Ephemerys et Sophism)
Visage: ouvert et sympathique, rasé de prêt, sourcils fournis et noirs qui contrastent avec le bleu de ses yeux (myopes), long nez, grande bouche aux lèvres fines.
Cheveux: noirs, mi-longs, attachés avec un ruban, quelques mèches rebelles malgré une tentative (vaine) chaque matin pour les discipliner.
Musculature: River a pris du poids et développé une petite brioche lorsqu'il a commencé son travail à la prison car il a gardé la mauvaise habitude de manger de grosses quantités de nourriture suite à de longues périodes de vaches (très) maigres. Désormais, il court régulièrement pour pouvoir continuer à manger comme un morfale sans prendre trop de poids.
Allure générale: démarche vive mais légèrement saccadée lorsqu'il n'a pas ses lunettes, manque de grâce dans les mouvements (qui ont tendance à être un peu brusques à cause de la tension nerveuse). Maladroit.
Détails sur la tenue: tenue toujours soignée, porte des vêtements sobres, des chemises et des pantalons en flanelle. Chaussures usées mais cirées, vêtements de seconde main mais propres et professionnels. A un petit aspect old-school involontaire.
Signes distinctifs: porte des lunettes d'occasion, pas parfaitement adaptées à sa vue mais qui lui permettent tout de même de voir à peu près au-delà du bout de son nez.
Autres: Quand il est bien habillé et bien coiffé, River est plutôt content de son apparence. Ayant un visage expressif, il a du mal à dissimuler ses émotions, ce qui lui joue parfois quelques mauvais tours lors de ses parties de poker.
Qualités: sociable, curieux, esprit critique, sensible, prévenant, compétent, bienveillant
Défauts: obsessionnel, intransigeant, mauvais menteur, retors, calculateur, dépensier, individualiste
Orientation sexuelle: hétéro aux dernières nouvelles, mais probablement bisexuel.
Comment gère-t-il l’hostilité ? Dans le cadre professionnel, avec calme, il tentera d'apaiser la situation et appellera du renfort si nécessaire. En dehors du travail, il ne sera menaçant que si c'est pour défendre quelqu'un ou se défendre lui-même. Il évitera de s'engager dans un conflit à moins d'y être contraint.
Que pense-t-il de l'écart de privilèges entre les colonies et les Terriens? River croit au droit à une justice égalitaire pour tous et méprise les lois et règles qui contraignent les individus à vivre une vie qu'ils n'ont pas choisie.
Quel est son plus grand rêve? Rembourser ses dettes, renouer avec sa famille, que son père lui pardonne.
Quel est son pire cauchemar? Ne jamais se débarrasser de son addiction, finir à la rue ou tué par ses créanciers.
Pourquoi travailler à Rikers? Le travail est bien payé et intéressant, de plus River aime aider les gens à régler leurs problèmes (ce qui est plus facile que de régler les siens).
Description générale: River a un sens de la justice exacerbé mais déformé car il pense savoir mieux que quiconque ce qui est juste ou non. Il accorde une grande valeur à la vie et au bien-être des individus et croit fermement que chaque être est foncièrement bon et a le droit à la rédemption. Selon lui, la liberté et l'indépendance sont indispensables au bonheur et ce qui tend à les restreindre est inacceptable. C'est d'ailleurs cette idée qui l'a poussé à se tourner vers des études dans le social, et notamment à travailler avec des personnes privées de leur droit fondamental à la liberté.
Pourtant bien intentionné et sachant faire preuve de bienveillance à l'égard des autres, River peut se montrer franchement psychorigide et antipathique s'il tombe sur quelqu'un qui a des idées radicalement opposées, ce qui lui a valu de s'attirer des inimitiés à de nombreuses occasions. Il agit toujours en fonction de ses principes moraux et n'accorde que peu d'égard à ce que les autres peuvent penser de ses méthodes ou de lui.
Afin de satisfaire son caractère obsessionnel et son addiction aux jeux d'argent, River a déjà eu recours au vol et au détournement de fonds lors de ses précédents jobs. Il a également falsifié des documents, triché durant des parties de poker (et s'est pris un œil au beurre noir au passage, ce qui n'a pas aidé à améliorer sa vue déjà mauvaise), mais en essayant malgré tout de ne pas nuire à ceux qui sont moins bien lotis que lui. Lorsqu'il vole, c'est quelqu'un qui n'est pas dans le besoin. Lorsqu'il falsifie un document, il s'assure que personne ne soit lésé dans l’affaire. Lorsqu'il triche, c'est en défaveur d'une personne qu'il n'aime pas. River a des principes tordus mais comme il est assez rusé pour ne pas se faire attraper, il considère qu'il peut continuer tant qu'il ne fait de mal à personne qui ne le mérite.
Étant d'un naturel sociable, il apprécie la compagnie des gens en général et le travail d'équipe (il se méfie toutefois de l'autorité et a du mal à faire montre de respect envers ses supérieurs). Il souffre de ne plus avoir que des liens superficiels avec sa famille et d'être en froid avec son père. Par ailleurs, sa peur de la solitude est tellement intense qu'il préfère régulièrement se retrouver en mauvaise compagnie que seul.
River est superstitieux, il garde toujours dans sa poche gauche un dé à dix faces qu'il triture et fait rouler entre ses doigts lorsqu'il est anxieux. Il lui arrive parfois de prendre des décisions basées sur le résultat du dé.
HistoriqueIl paraît que le premier pas vers la guérison, c'est d'admettre qu'on a un problème. Alors ok, j'ai un problème. Je suis addict. Je suis accro. Dépendant, fanatique, tout ce que vous voulez. J'ai un problème avec les jeux d'argent. Jouer, parier, miser, gagner, perdre, c'est ce qui me fait vibrer. J'aime la sensation du temps qui s'arrête et de mon cœur qui cesse de battre un instant, je savoure cette seconde durant laquelle le temps paraît suspendu, juste avant que je sache si j'ai remporté la mise, ou que je réalise que j'ai tout perdu. J'aime ressentir le pic d'adrénaline au moment où je mise tout, et je suis apparemment assez fou pour aimer la terrible vague de désespoir qui s'abat sur moi lorsque j'ai tout perdu.
J'ai un problème, et il a commencé lorsque ma mère est tombée malade, il y a un peu plus de dix ans. J'avais dix-neuf ans et je poursuivais une licence dans l'administration publique, grâce à l'argent de mes parents. Il faut savoir que je viens de le classe moyenne. Mes parents ont toujours travaillé dur pour nous élever correctement, mes deux sœurs et moi. Ils avaient mis de l'argent de côté, sur des comptes bancaires à nos noms, pour nous permettre d'avoir une bonne situation, un avenir sûr, loin de leur vie laborieuse à tenir une petite épicerie familiale.
Nos parents avaient été prévoyants et s'étaient assurés que nous ne manquions de rien. Je profitais donc de ma vie d'étudiant aussi bien que n'importe lequel de mes camarades. Parfois un peu trop. Je me laissais régulièrement embarquer dans des fêtes étudiantes, je buvais et fumais de l'herbe, je couchais avec les filles qui voulaient bien de moi. Je me laissais simplement porter par le flot des événements.
Lorsque j'appris que ma mère avait un cancer, la bulle tranquille dans laquelle je flottais éclata brusquement, et une profonde angoisse s'empara de moi pour ne plus me quitter. Maintenant, j'ai le recul nécessaire pour comprendre mes émotions de l'époque, mais à ce moment-là, j'étais complètement perdu et prêt à n'importe quoi pour apaiser mon anxiété. Je savais que mes parents n'avaient pas pu mettre d'argent de côté à part celui destiné à mes sœurs et moi. Et la question qui me taraudait, c'était comment ma mère allait faire pour se soigner. En réalité, il y aurait sûrement eu des solutions bien plus raisonnables que celle que j’envisageais, mais je me rends compte maintenant que je cherchais davantage une échappatoire qu'un moyen de régler les problèmes de mes parents. Cette échappatoire me fut apportée par l'une de mes – plus ou moins recommandables- fréquentations, qui eut la merveilleuse idée de m'introduire à une table de poker. Je trouvais rapidement dans le jeu un moyen d'apaiser mes tensions, tout en m’apercevant, dans des moments de lucidité aussi fulgurants qu'éphémères, que ça ne faisait qu'augmenter mes difficultés à gérer la frustration. Mais alors, j'étais déjà accro et toutes les excuses étaient bonnes pour satisfaire mon addiction. Addiction au poker, aux courses, à n'importe quel pari stupide, tant que ça me permettait de satisfaire cette nécessité impérieuse de jouer et de gagner de l'argent par dessus le marché.
Bon, j'ai honte de l'admettre mais … c'est pas parce que j'aime jouer que je suis doué. J'ai d'ailleurs fait beaucoup d'heureux à qui je dois beaucoup d'argent. Malheureusement, j'ai aussi sans le moindre scrupule, « emprunté » de l'argent à mes parents au moment où ils en avaient le plus besoin. J'ai tenté de me persuader que j'aidais ma mère alors que je ne faisais que précipiter sa fin. Quelque part, sa mort a été un soulagement. Adieu le sentiment de culpabilité, il ne restait qu'une personne à couler et c'était moi.
Il s'ensuivit une longue période de déchéance durant laquelle j'abandonnai mes études, et me retrouvai coincé avec ma névrose, trop conscient d'avoir un problème et de ne pas vraiment avoir envie de le résoudre. Mon seul plaisir était le jeu. Je contractai des dettes auprès de personnes de moins en moins recommandables, je trichai pour tenter de me refaire et me fis allégrement taper dessus. J'étais fauché et, paradoxalement, j'étais presque heureux. Enfin, le cycle recommençait et j'étais incapable de le briser.
Jusqu'à ce que je rencontre Ellen, une bouée de sauvetage que j'ai également utilisé sans vergogne, tout en me persuadant que je l'aimais. Il y a cinq ans, grâce à elle (mais surtout grâce à son argent), j'ai repris mes études et les ai terminées avec succès, ma dépression s'est un peu apaisée et son affection a temporairement calmé mes angoisses. Suffisamment pour que j'arrête de jouer. Ellen m'a inscrit à un groupe d'aide pour les accros aux jeux. Nous nous sommes mariés. J'ai postulé à un job en contrat temporaire dans l'une des cinq prisons spatiales puis Ellen m'a recommandé auprès de l'une de ses connaissances à Rikers. Mon tour était venu d'aider les autres plutôt que de les entraîner avec moi au fond du gouffre. Elle a fait beaucoup pour moi. Puis au bout de quelques temps, la routine s'est installée, l'ennui du quotidien et la distance ont fait leur œuvre ... J'imagine que vous devinez la suite.
J'ai replongé. Les paris, l'argent « emprunté » et perdu, le compte bancaire commun vidé, les créanciers et la pression qu'ils faisaient peser sur notre couple. Je me console en me disant que le lien qui nous unissait n'était pas assez fort pour supporter tout ça. Mais je suppose qu'en réalité, le problème c'est moi. Moi qui ne parviens pas à conserver ce qui me tient à cœur. Moi qui laisse le pire prendre le pas sur ce qu'il y a de meilleur et détruire ce qui m'est cher.
Au bout de cinq ans de vie commune et de deux ans de mariage, à bout de nerf et à raison, Ellen finit par demander le divorce.
Depuis, je m’évertue à garder la tête hors de l'eau : je me lève chaque matin, je me rends à mon bureau, j'essaye de mériter le salaire qui me permettra de rembourser mes dettes et empêchera mes créanciers de s'en prendre à mon père ou à mes sœurs. Je travaille (plus ou moins) honnêtement, j'essaye d'aider les détenus (qui eux aussi ont connu leur lot de souffrance) à avoir une vie meilleure, une perspective d'avenir. Et enfin, je lutte contre moi-même et ma fâcheuse tendance à l'auto-destruction, tout en me demandant constamment quel démon (du jeu) peut bien vivre en moi, et pourquoi il gagne aussi souvent. Contrairement à moi.
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(et les détenus aussi y a pas de raison 
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