C'est quand la chaleur monte qu'on voit le mieux la lune [Event été] [PV Jax] L2vo
An 2588. Nous sommes à Rikers Space Jail Processing, un centre d'incarcération spatial. Détenus, surveillants, médecins, employés ou même pilotes chargés des vaisseaux de sauvetage, vous séjournez dans la station la plus éloignée du monde terrestre et des colonies qui gravitent autour de la Terre. Mais sauriez-vous percer le secret qui plane sur la Sedna Corporation, l'entreprise à l'origine de Rikers ?
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C'est quand la chaleur monte qu'on voit le mieux la lune [Event été] [PV Jax]

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Mar 24 Aoû - 13:06
Invité
Déjà trois jours.

Dans les serres, la température n’est pas mieux, les plantes vont crever à ce rythme, aussi peu habituées que les détenus à supporter des températures caniculaires. Il est pourtant certain qu’elles ont droit à plus d’eau qu’eux. Question de priorité, certainement. Pieds nus, torse nu, la combi remontée jusqu’au genoux et les cheveux rassemblés en un chignon rapide, Loco s’essuie le front d’un mouvement de main inutile, les yeux à moitié clos par cette chaleur qui l’assomme plus qu’autre chose.

Ses pensées tournent en rond, la membrane entre son index et son majeur semble pulser, ce qu’il s’est envoyé n’a pas aidé à dormir ou à oublier la chaleur. Tout au plus ça lui donne l’impression d’être sur le point de crever de chaud. Peut-être qu’il aurait pas dû utiliser sa bouteille pour la beuh, mais les plans sont encore fragiles, et ils peuvent pas se permettre de les perdre.

A force de se baisser et se relever, y’a des petites étoiles qui apparaissent, mais il n’en tient pas compte. Il égraine le soja et les minutes qui le séparent de la pause repas. Ils devraient même pas bosser, ou les heures compter double sur la paie, vu le calvaire que c’est. Vu les vertiges qui s’accentuent,qu’il ignore résolument. Pas question d’avoir l’air faible devant les autres, surtout pas depuis que Toni bosse aux serres. Il ne veut pas savoir s’il est là, s’il pourrait le voir, en cherchant sa silhouette bien connue. L’affront est encore trop récent, mal digéré.

Rang fini, Loco commence à se lever avec un soupir fatigué. Dans ces oreilles, le sifflement qu’il a ignoré jusque là s’accentue, la chaleur semble faire de même. Il aurait presque la nausée, il a la connerie de vouloir terminer son mouvement, comme un doigt d’honneur levé bien haut. Le sol, en contrepartie, l’engloutit dans des ténèbres douloureuses.

Quand il ouvre un oeil, il est à l’infirmerie. Ca fait des mois qu’il n’est pas venu, il se rappelle du vieux grincheux pas agréable, et du type qui file des sucettes à ses patients. De toute évidence, on l’a posé sur un lit, sur le ventre, une douleur irradiant au niveau de son fessier. Un coup d’oeil par dessus l’épaule, il y a du sang, mais il ne voit rien de plus. Par contre, c’est un p’tit cul nouveau qu’il découvre lorsqu’il repère le médecin avec lui. Il en a entendu parler, c’est le genre de choses qui circule, que l’autre craignos a été remplacé.

“Tiens, on a un nouveau Doc ?”

Couché alors que l’homme est debout. Loco déteste ça. Il se redresse, tourne, serre les dents alors qu’il se remet sur son postérieur pour se mettre debout. L’homme est plus petit que lui, il le fixe avec intensité. Mais bordel, il peut pas repartir comme ça, rien qu’être debout, il a le cul qui le lance jusqu’au bout du pied. Alors qu’il change d’idée, joue la provoc. Moins humiliant.

“Je suppose que ça t’facilitera la tâche si je me désape ?”

Pas toucher les médecins, ça peut finir mal, mais quand il le fixe pour virer la combi et le boxer qu’il y a en dessous, on pourrait croire qu’il va le bouffer.

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Dim 29 Aoû - 13:05
Invité
C'est quand la chaleur monte
qu'on voit le mieux la lune
And Your Skin is Warm like An Oven—

J’ai pas signé pour ça, putain, soupirait-il en pensée depuis près de trois jours.

C’était l’effet que produisait cette chaleur sur ses nerfs, couplée à l’impression glauque et grandissante que cette prison finirait par tous les voir crever, d’une façon ou d’une autre. Comment c’était possible, même ??? Qui avait bien pu laisser une chose pareille se produire ?

« un défaut technique étrange » avaient-ils déclaré.
« pas encore capables d'identifier. » soi-disant.

Mais putain... Non, vraiment. Jax avait beau y réfléchir, l’affaire de ce générateur tombé en panne lui sortait par les yeux et menaçait de le faire sortir de ses gongs, tellement c'était irresponsable et surtout intolérable. Il était stressé ; anxieux même. Et pourtant fallait rester calme ; fallait rester pro. Ravaler l’angoisse et le sentiment de claustrophobie qui s’en trouvait accentué. Les gardiens faisaient-ils bien leur taf au moins ? Est-ce que tout le monde dans cette prison était bien hydraté ? La distribution d’eau suffisait ?

Et si ce n’était en réalité là, que les prémices de futures catastrophes « technique » à venir ?!

Dans son esprit, outre quelques idées sombres, les visages de ceux pour qui il s’inquiétait le hantaient. Il avait essayé de s’assurer que tout se passait bien pour eux, discrètement… sans trop de succès hélas à cause de l’effervescence et de la panique latente qui avait investi les lieux.

Et la tension était palpable... La chaleur étouffante. La sensation que celle-ci prenait à la gorge et empêchait de respirer correctement. Non, vraiment, ça devenait insoutenable, tant l’air était lourd.

À l’infirmerie, seuls les stocks étaient stabilisés niveau température. Les quelques ventilateurs d’appoints qu’on leur avait fourni n’étaient pas vraiment utile, compte tenu du fait qu’ils ne faisaient que brasser un air déjà chaud...

Malgré la chaleur grandissante, Jax, lui, n’avait pourtant pu se résoudre à quitter sa blouse. La sueur collait ses fringues à sa peau. Et sa peau, en feu, alimentait volontiers un foyer beaucoup plus grand et désagréable qui couvait déjà à l’intérieur de lui, inlassablement. Mais au fond, qu’importait qu’il soit en nage ? Ça ne l’empêchait pas de faire son taf – et encore heureux, vu les cas qui affluaient petit à petit, au milieu de ce merdier brûlant.

Il ne savait plus l’heure qu’il était lorsque deux gardes étaient venu te déposer sur l’un des lits disponible. Après leur rapport, ses yeux sombres s’étaient aussitôt posés sur toi et, l’air préoccupé, faisant un signe distrait aux hommes qui s’éclipsaient, le docteur t’avait détaillé pour confirmer l’étendue des dégâts. Eh bien, c’est génial, une baisse de tension et une plaie sur le cul. Tout ça la faute à qui ? Cette prison.

Retenant un soupir, il en était ensuite revenu à sa tablette, sur laquelle il consultait ton profil médical.

Détenu P5-3537. Adam Paiva.

Un gars violent et imprévisible, si j’en juge ce que raconte ce dossier…

Bref. Encore un détenu qui n’aura pas supporté cette chaleur, de toute évidence.

Allant ranger sa tablette, il prit une grande inspiration. Il lui fallu ignorer cette sensation de ne savoir trouver assez d’air pour respirer, à cause de cet espace confiné sans ouvertures ni fenêtres. Dans son dos, une voix l’interpellait.

– Tiens, on a un nouveau Doc ?

Micro silence.

– C’est ce qu’il paraît, s’entendit-il répondre, un mince sourire étirant sa commissure alors qu'il tournait le visage vers toi – l’air plus tranquille qu’il n’était en réalité. Je suis le docteur Leroy, poursuivit-il posément.

Et... c’était l’heure de redoubler d’efforts…

– Allez-y doucement, prévint-il en avisant ton mouvement pour te relever, fronçant les sourcils.

Mais t’en avais rien à foutre de ses p’tites incitations à la prudence, pas vrai ? Soudain, t’étais là, debout face à lui, qui dû relever les yeux pour accrocher les tiens. Il rata pas la manière dont tu le fixais, cette hargne tapie dans les rétines, la fierté rugissante emplissant tes iris couleur jungle.

Quelque chose chez toi hurlait « je suis le chef ici ». Et le sentiment, troublant, perturba brièvement le toubib qui plissa imperceptiblement les yeux en soutenant ton regard, sans pourtant rien trahir d’autre qu’une gueule parfaitement lisse – qu’il espérait indifférente.

Encore un mec qui se prend pour le mâle alpha…

– Je suppose que ça t’facilitera la tâche si je me désape ?

Moment de flottement. Si Jax tiqua sur la familiarité avec laquelle tu venais de t'adresser à lui, il n’en montra rien.

Mais à peine prononçais-tu ces mots que ta combinaison tombait à tes pieds, sous-vêtements inclus, lui donnant tout loisir de découvrir ta plastique parfaite et ta peau bronzée. Bon... En fait, peut-être qu'il n’était pas vraiment préparé à ça… Il resta con, l'espace de deux petites secondes, en sentant son bas-ventre se contracter par réflexe, bien malgré lui. Bizarrement, l'image d'Ismaël lui revint brutalement en mémoire – comme s'il avait pas déjà assez chaud, putain. Il dégluti, ressentant intérieurement la fureur d'un agacement secret. Puis alors, se pinçant les lèvres en fronçant les sourcils, il ravala le grognement qui avait failli lui échapper dès l’instant où il avait réalisé… Et ben… Réalisé à quel point t’étais bien foutu, toi aussi. À croire que tous les beaux gosses de cette prison finissaient par atterrir face à lui, ici, à l'infirmerie, pour le tester.

– En effet… marmonna-t-il, ne sachant trop si cette phrase t'était destinée, ou si elle validait juste le fond de ses pensées.

J’ai un problème, réalisa-t-il en parallèle, sans détourner les yeux.
J’ai vraiment un foutu problème !

Parce que ouais, ce genre de crise existentielle qui le faisait s'interroger méchamment sur l'attirance qu'il éprouvait envers des criminels notoires, c'était pas tout neuf, et c'était un vrai problème, selon lui ! Puis pour parfaire le tableau, il avait l'impression d'être un connard inconstant. Ça le rendait fou, mais il se consolait en se disant que personne ne savait, et qu'il restait juste... un Homme, voilà, avec ses forces et ses faiblesses...

Dans tous les cas, il se serait volontiers donné des claques pour s’empêcher de baver.

– Allongez-vous sur le ventre, je vous prie,

Impassible, le doc, malgré son regard brûlant. Il avait des années de pratique derrière lui après tout, même si feindre faisait chier. Et à cet instant, il n’y avait plus aucun sourire sur ses lèvres, absolument rien, susceptible de trahir ses pensées ou dérider son expression. A peine pouvait-on avoir l'impression qu'un truc le dérangeait, sans trop savoir pourquoi.

Et voilà qu’une paire de gants claquait contre ses poignets, ses dents serrées, perturbant une seconde le silence qui s’était imposé dans cette pièce aseptisée. Sans rien dire, il alla récupérer de quoi s’occuper de ton cas, déposant le tout sur une petite table d’appoint à roulette. Avoir entre les doigts du matériel médical l'aida à reprendre ses esprits, il se détendit imperceptiblement.

– Comment vous sentez-vous ? Avez-vous des maux de tête ? Des vertiges ?

Tirant ensuite un tabouret pour s’y installer, il se concentra sur ta réponse puis inspira profondément en se penchant au-dessus de ton fessier. Là, il s’occupa d’éponger doucement le sang qui s’y trouvait, l’œil expert cherchant à déterminer la profondeur de ta plaie sanguinolente.

– Je vais devoir vous faire des points de suture, annonça-t-il au bout d’un moment, avant de reporter son attention vers ton visage. J’espère que vous êtes pas trop douillet…

C’était quand même bien con de s’ouvrir le cul, comme ça.
Oui. Très con.



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Jeu 9 Sep - 16:47
Invité
Loco reste droit, face au nouveau médecin. Il cherche les failles, il teste l’homme derrière la blouse. Il attend de voir quelles libertés celui-ci prendra “parce que c’est lui le médecin”, ou “parce qu’il est pas en prison, lui”. Les violences médicales, c’est quelque chose qui arrive. Là, c’est le moment où le doc doit comprendre qu’il a beau avoir la blouse, si son trip c’est faire plier les gens, il est mal tombé. Mais il n’y a rien, en face. Un côté lisse, agaçant. Montre que t’es mal d’être là, au moins parce qu’on crève de chaud, aurait envie de crier Adam. Mais il ne dit rien. Il le défie du regard, penche un peu la tête.

“Leroy comment ?”

Ce n’est même pas discret. Il ne cherche pas à l’être. Il a mal, il est mal, et sa seule pensée, c’est faire semblant, jouer au coq pour tenir le coup. La chaleur n’aide pas. La chaleur écrase, plus efficacement que Rikers. Implacablement. Un ennemi contre lequel il n’y a aucune lutte possible, le pire pour un perros, certainement. Alors il brave son corps, pour prouver qu’il a encore la maîtrise de quelque chose, malgré le conseil du médecin. Ca fait mal.

Loco aimerait une réaction, quelque chose, il a un sourire mauvais au déglutissement, qu’il devine au mouvement de glotte. Un pincement de lèvres. Pas content ? Il voulait lui découper la tenue, le faire partir de là en montrant bien qu’il s’était fait soigner ? Non, ça, le chef de gang veut l’éviter à tout prix. Mais il a capté son agacement et lui fait savoir, par ce rictus supérieur.

Hélas rapidement, plus rien. A nouveau, le doc est lisse comme les parois de la station, sans aspérité auxquelles s’accrocher, tirer, sur lesquelles s’appuyer pour faire mal. C’est viscéral, c’est con, c’est un réflexe tellement ancré dans la tête du détenu qu’il n’y réfléchit même pas. Un genre de “ACAB” qui pourrait être étendu à tout le personnel de Rikers, par défaut. Tant qu’on lui prouve pas le contraire, pour n’avoir plus qu’une méfiance diffuse de principe.

On pourrait dire que c’est con, provoquer le médecin qui va lui réparer le cul. Parce qu’à un instant, forcément, Adam sait qu’il sera à la merci de ce type. Que quoi qu’il fasse, quoi qu’il parade, si le médecin veut le faire hurler de douleur, il n’aura aucun mal à ça. Rien que devoir se rallonger sur le ventre, ça le fait chier. Montrer son dos, son cul, se bloquer toute possibilité de réel mouvement. Mais se pencher les fesses en l’air, ce serait pas mieux. Position encore plus humiliante.

“Tu perds ton temps, c’est rien.”, bravache. Il leur reste plus que ça, à Rikers.

Mais quand même, il obéit. Lentement. Comme s’il n’avait pas mal, comme si plier la jambe et remettre son poids sur celle-ci, bien qu’il le décale légèrement, n’était rien qu’une broutille. Il a à nouveau la tête qui tourne, il ferme les yeux une fois face à la table, dos au docteur, il grimpe, contracte les mâchoires pour pas laisser échapper une plainte douloureuse. Il sue un peu plus, pour ce que ça change, et sa peau perd quelques couleurs. Là. Humiliante position.

A pas savoir ce qui se passe derrière, à imaginer le pire dans son dos, à se crisper tant il est sûr que Leroy va lui faire mal. Au lieu de se reposer, attendre, il se redresse sur les coudes pour pouvoir couler sur le médecin un regard acéré. Des poignards à la place des yeux, une tension qui n’apprécie pas. Les questions le font aussi les épaules. Il a des signes de déshydratation, il refuse simplement de les reconnaître.

“Comme quelqu’un qui s’est pris une fourche dans le cul, je suppose.”, et le reste, alors ? Pas envie de passer pour une chiffe molle, même si ça va pas. Il fait bouger sa tête, lentement. A droite, à gauche, elle pèse lourd dans son crâne. “Le reste c’est largement supportable, même si j’ai la tête qui pulse. Et je tiens debout.”

Quand il s’accroche à quelque chose en tout cas. Loco voit à peine un morceau du médecin, qu’il garde à l’oeil malgré tout. C’est inutile, futile, il pourrait se reposer à la place mais il s’entête. Grogne, ouvertement, quand le médecin lui annonce des points “en espérant qu’il n’est pas trop douillet”. Loco le savait. Tous des putain de sadiques qui aiment faire souffrir les détenus

“Des points ? Non, pas la peine.”, pas question d’avoir quelque chose sur le cul, de toute façon, ça se repèretait dans les douches et ça lui porterait préjudice. “Sauf si c’est ton trip de recoudre les gens à vif ?”

Loco roule sur le côté, avec prudence, pour pouvoir à nouveau fixer le doc. Appuyé sur un coude, il fait comme s’il n’était pas en train de tenter de cacher qu’il a mal. Qu’il est mal.

“Parce que tu penses qu’on mérite d’avoir mal, peut-être ? Après tout, t’es pas le premier à penser comme ça… J’te laisserai pas me charcuter le cul juste parce que ça t’éclate.”

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Mar 21 Sep - 15:08
Invité
C'est quand la chaleur monte
qu'on voit le mieux la lune
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« Jax. »

Le mot était sorti de sa bouche tout seul, comme s’il avait consenti à assouvir ta curiosité sans vraiment s’en rendre compte lui-même.

Du reste, écouter tes humeurs alors qu’il prodiguait ses conseils et préparait son matos, ne l’avait pas plus ébranlé que ça. Ou en tout cas, ça l’avait moins ébranlé que de te découvrir soudainement nu face à lui, et mieux gaulé qu’Apollon lui-même. Ha. Ha.

Une goutte de sueur dégoulina désagréablement le long de sa jugulaire, allant se perdre sous le col de sa blouse tandis qu’il essuyait précautionneusement le sang sur ta fesse. Il s’humecta les lèvres, faisant fi de cette familiarité avec laquelle tu persistais à t’adresser à lui. Machinalement, il renifla, tâchant de rester concentré, ne pas dévier, alors même que tout semblait attendre de lui l’inverse.

– Comme quelqu’un qui s’est pris une fourche dans le cul, je suppose. Le reste c’est largement supportable, même si j’ai la tête qui pulse. Et je tiens debout.
– Je vois, fit-il, laconique, notant intérieurement d’indiquer à un infirmier de te donner un petit remontant, après tout ça – au cas où.

Il aurait pu ricaner. Il s’en abstint. Ta fesse venait de lui échapper. Dans un mouvement, ton bassin s’était décollé du lit et t'avais roulé sur un côté pour t’appuyer sur le coude. Génial. Les mains suspendues dans le vide, gestes interrompus, Jax battit des cils, se refusant de céder à la tentation de faire glisser ses prunelles le long de ton corps. Il sentait bien le regard que tu t’obstinais à faire peser sur lui, malgré ta position inconfortable. Et t’arrêtais pas de le contrer avec animosité, cherchant sans doute la petite bête qui viendrait lui taper le mieux sur le système.

Et ben, c'était plutôt réussi... mais pas dans le sens que tu t'imaginais probablement. Il y eut un moment de latence, durant lequel le terrien dû lutter férocement contre son envie de fermer les yeux et se masser les tempes.

– C’est pas « mon trip », nan… Concéda-t-il alors, larguant dans une petite bassine, non sans une certaine crispation, le coton imbibé de sang qui avait servi à te nettoyer la plaie. On a des crèmes anesthésiantes plutôt efficace, ne vous inquiétez pas. Mais si je ne referme pas cette plaie, elle risque de s’infecter, ou alors vous vous viderez de votre sang à travers les couloirs. Faire ça bien vous évitera d’avoir à repasser.

Tu comprends, là, ou merde ? s’empêcha-t-il de justesse de rajouter.

Mais un truc dans tes propos l’avait fait tiquer. À tel point qu’il en avait biaisé un regard légèrement plissé dans ta direction. Et cette fois-ci, il t’étudia plus attentivement. Il cessa tout ce qu’il était en train de faire pour se reculer de quelques centimètres, faisant glisser les roulettes de son tabouret sur le sol métallique. C’était un sujet sensible, de toute évidence. Mais pourquoi ? Était-ce la crainte d’afficher une quelconque faiblesse à de potentiels ennemis au sein de la prison, qui t’inquiétait ? Y avait-il une réelle peur des actes médicaux ? Ou alors, une vraie rancœur contre le personnel soignant, peut-être ?

Nan ? C’était quoi, ton foutu problème ?

"Pas le premier à penser comme ça", t’avais dit...

C’était pas juste histoire de râler pour râler. Ni un moyen de se décharger de cette tension grandissante, qui s’accumulait au sein de la station.

– Vous avez eu de mauvaises expériences par le passé ? S’enquit alors le doc, très sérieux. Ici ? Avec le docteur Benton, par exemple ?

À cet instant, l'air du médecin reflétait tous ses doutes et préoccupations. Toutes ces p’tites zones d’ombres commençaient sérieusement à le déranger… Et c’était pire, quand il prenait le temps de les additionner. Ça rendait direct le tout plus inquiétant. Putain. Quels genre d’abus ce médecin avait-il bien pu se permettre, au juste ? Jax n’était pas paranoïaque au point de s’imaginer ce genre de plans tordu pour rien. Alors finalement, sonder les principaux concernés – c’est-à-dire vous, les détenus – semblait être un bon point de départ…

– Est-ce qu'il a abusé de sa position ? Vous avez entendu des choses à ce sujet ?




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Mar 28 Sep - 15:20
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Loco continue à le fixer, une colère logée dans le regard. Il déteste l’instant, la manière de lui forcer la main ; il sait, pourtant, qu’il n’a pas le choix. Que ça fait assez mal pour être assez grave. Trop pour juste s’en sortir avec un sparadrap et une claque sur le cul. Il se renfrogne clairement sous les mots du médecin, fronce les sourcils de manière butée. Pourtant, se recoucher dans cette position si vulnérable… Ce n’est que quand la blouse blanche reprend la parole qu’il y concède de mauvaise grâce.

“On a tous eu de “mauvaises expériences” ici, Jax, si ça t’es pas arrivé, c’est qu’t’es pas là depuis assez longtemps.”, grommelle-t-il en se remettant pourtant en place.

Le nom, c’est du pouvoir sur l’autre. En acceptant de lui donner le sien, Jax lui a offert une prise. Pitoyable, mais au moins peut-il s’y raccrocher un peu. Il se réinstalle, menton sur ses bras croisés, pour pouvoir voir un peu le médecin. Il réfléchit, se demande un instant à quoi ça servirait, de cracher sur le précédent médecin ? Qu’est-ce que ça changerait, sur celui-ci, exactement ? Peut-être… Non, la justice, la vraie, ça se fait à coups de poings dans la face, en montrant les dents, pas avec des dossiers et des témoignages.

“Les anesthésiants c’était pas son trip. Il trouvait qu’on était là pour en chier. Faut pas t’étonner que personne aime venir voir les docs ici, Jax. Z’êtes pas tous comme ton collègue à refourguer des sucettes ou des cookies aux patients, tu sais ? C’est pas qu’une question de pas vouloir paraître faible, ou pas montrer que pendant un moment, on va être vulnérable.”, ses peurs ressortent, ce qu’il va devoir gérer. Au moins, avec l’absence de douches, il évite de montrer un pansement à un endroit… Gênant. Et ça choquera pas Toni qu’il dorme en calcif. Il compte montrer ça à personne. “L’autre vioque était brutal. Ca l’éclatait. On est pas là pour ça.”

Alors forcément, voir tous ces trucs dont il ne comprend qu’à moitié l’utilité, ça le rassure pas. C’est comme des instruments de torture alignés, et quand on sous-entend que ça va se passer à vif, ça le fait vriller. Déjà que laisser une zone si vulnérable dans les mains d’un autre, c’est pas dans ses habitudes. Il cherche encore à accrocher le regard du toubid ; Adam n’a pas peur, non, ce serait plus simple de juste se laisser soigner. Arrêter la douleur - celle qui irradie à partir de la blessure, celle de son crâne, la soif omniprésente, cette chaleur qui écrase tout - et arrêter d’être toujours en porte-à-faux avec l’univers entier. Juste un instant, se poser, se laisser glisser comme Loco s’abandonne entre les bras de tout ce qu’il peut trouver comme substance.

“Tu carbures à quoi alors ?”, sa voix a un peu perdu en agressivité. Il se tend, lorsque les soins reprennent, quand un pic de douleur lui fait serrer par réflexe les fesses, ce qui n’arrange rien ni pour sa situation ni pour les soins. “Ou tu t’en veux de quelque chose, pour venir bosser ici ?”

Ou il fuit. Personne ne vient volontairement à Rikers. Un rire lui secoue les épaules, alors qu’il se détend imperceptiblement, comme si Jax avait passé quelque chose, un genre de test, et qu’il avait le droit exceptionnel de le soigner. Plutôt, simplement, le droit exceptionnel que le chien fou cesse de montrer les crocs.

“Ou les mecs ; tu dois en voir passer pas mal, ici, et y’a du canon. J’aurai besoin d’eau aussi. ”

Il pense même pas à lui spécialement. Il pense à Toni, à son hermanito. A certaines putes des perros qui sont à damner un saint. A quelques uns qu’il se roulerait bien sous lui, s’ils étaient pas du mauvais bord… Un instant, il imagine même Jax dans l’uniforme sexy des prisonniers. Sans souci, lui aussi, il le récupèrerait dans son gang…

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Jeu 30 Sep - 18:14
Invité
C'est quand la chaleur monte
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Dire que Jax était préparé à entendre ce que t’avais à lui dire, était un euphémisme. En t’écoutant, son visage, jusque là de marbre, se crispa peu à peu jusqu’à afficher sa répugnance. Ainsi, ses craintes étaient fondées : son prédécesseur était un parfait enfoiré. Et ben, c’était merveilleux. Il semblait clair à présent que ce dernier n’avait probablement pas pris sa retraite. Son manque d’éthique avait dû précipiter sa chute…

– Putain. Ça me donne la gerbe… Songea-t-il tout haut en se glissant de nouveaux près de toi, passablement renfrogné. C’est lui qu’on aurait dû carrer derrière des barreaux.

Ben ouais, mais même à l’autre bout de la galaxie les injustices prévalaient de toute évidence. Ça faisait chier. Après, était-ce vraiment étonnant ? Non. Rikers restait un business plutôt lucratif, au fond…

Et c’est sur ses réflexions, plus ou moins négatives (merci à cette saleté de chaleur, qui plus est), que Jax entreprit de te sauver la fesse. Il prit soin de te passer de la crème anesthésiante, prenant même plus de précautions que nécessaire car il avait à l’esprit l’image du Dr Benton en train de charcuter ses détenus…

Quand tu lui posa LA question.

– Pardon ?

Un point d’interrogation vaguement nerveux sembla se peindre au-dessus de sa tête quand il releva les yeux vers toi.

– Ou tu t’en veux de quelque chose, pour venir bosser ici ? Ou les mecs ; tu dois en voir passer pas mal, ici, et y’a du canon. J’aurai besoin d’eau aussi.

Quand est-ce que la discussion avait pris cette tournure… ?

T’observant quelques instants, suspendant tout mouvement, le toubib soupesa soigneusement le pour et le contre – ainsi que ses mots – avant de décider quoi te répondre. T'attendais-tu vraiment à ce qu'il te verse dans l'oreille quelques confidences ?

Putain, c’est peint sur ma gueule que j’aime les mecs ?
Incroyable !


Pour toute parade, il esquissa un petit rictus en coin qui contracta brièvement sa mâchoire.

– C’est un secret, fit-il, abaissant finalement les paupières.

Et sans se laisse démonter, retrouvant son silence, ses doigts reprirent leur boulot comme si de rien n'était. Les gestes précis. Il se passa quelques instants ainsi, avant qu’il ne descelle à nouveau les lèvres.

– Au fond, qu’est-ce que ça change… murmura-t-il. J’suis là maintenant.

Et on est tous dans le même bateau. Celui-là même qui menace de prendre la flotte, à en juger par ces foutues défaillances techniques. Alors, autant essayer de se supporter les uns les autres.

Il était passé aux points de sutures. Quatre points. Voilà ce que t’avait valu cette chute inopinée sur le cul. Et il fallait dire ce qui est, c’était plutôt joli à admirer tout compte fait. Au terme de son rafistolage, Jax contempla son travail, pas mécontent. Il colla le pansement.

– Et voilà. C’était pas si dur, si ? Emporté par son élan, retirant ses gants, se relevant, il te claqua la fesse indemne. Allez, vous allez pouvoir vous rhabiller. Un infirmier va vous apporter une nouvelle combinaison dans une petite minute.

Il se débarrassa de son matériel, puis se passa le dos d’une main sur le front en raison de cette chaleur étouffante qui le faisait proprement dégouliner.

– On va aussi vous donner quelque chose pour vous aider à supporter cette chaleur. Revenez demain pour changer le pansement. Et sinon… Faites attention à vous, d’ici là.

J’ai pas envie de devoir te recoudre le cul tout entier.

Oh, quoique…


M’enfin...
C’était une bonne chose de faite, quoi qu'il en soit.



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