Dominique - I want matches in case I have to suddenly burn.

Prénom & Nom: Dominique, Timothée, Charles Douriaux.

Matricule: D3-9941.

Âge: Quarante-et-un ans. Il fait plus jeune en raison de multiples interventions esthétiques et des injections de botox, alimentant ainsi sa peur de vieillir et de se faner dans un cercle vicieux d'injections et de jeunisme. Son physique androgyne a également tendance à le rajeunir.

Taille: Un mètre soixante-quinze.

Poids: Soixante-sept kilos, plutôt léger.

Couleur des yeux: Jaunes par modification cybernétique (juste pour l’esthétique à présent, auparavant ses yeux disposaient d'un système d'enregistrement et d'un assistant à la visée), initialement noisettes. Maintenir un contact visuel ininterrompu avec son interlocuteur est particulièrement aisé pour Dominique, ce qui lui donne un regard particulièrement intense. "Visiblement, l'incapacité pathologique des sociopathes à détourner le regard poliment est perçue comme quelque chose d'agressif comme de charmeur", a-t-il plaisanté avec légèreté face au Dr. Zubert, son psychiatre à la station.

Lieu de naissance: Sur Terre, à Bâton Rouge (Louisiane) en Amérique.

Origines: Américaines avec des racines françaises, Dominique est plus exactement cajun (ou cadien).

Situation familiale: Fils unique d'une famille aisée ayant crée l'entreprise d'investissement Douriaux & Douriaux où il travaillait avant d'être arrêté, pistonné par son père. Il est marié à Evelynn Bouvier-Douriaux, une femme que ses parents lui ont présenté et à laquelle il a fait deux enfants (Ruben, dix-huit ans et Diane, quinze ans) négligés aussi bien par leur père que leur mère. Il a également un fils illégitime de cinq ans issu d'une relation adultère avec sa secrétaire de l'époque.

Motif(s) d'incarcération: Homicides volontaires avec préméditation, complicité de meurtre, association de malfaiteurs, kidnappings, vols et détournements de matériel militaire. Dominique a en effet organisé des chasses à l'homme pour une riche élite désœuvrée comme dépravée et a lui-même assassiné plusieurs personnes dans le cadre de ces chasses. Le nombre exact de ses victimes est encore en cours d'enquête.

Années de détention: Perpétuité.

Années effectuées: Quatre jusqu'à présent.

Groupe: Némésis.

Fonction/métier: Second des Némésis, une place qu'il a obtenu après avoir soutenu l'accession au pouvoir de River, l'actuel chef du gang, il y a quatre ans. Dominique devait alors d'arriver au pénitencier et cherchait appuis et protection ; il a bien joué son coup et est devenu le bras droit de River, loyal par intérêt mais loyal tout de même. Il est également assistant-gestionnaire des cuisines (une place obtenue par népotisme, grâce à sa position au sein des Némésis) et aide à gérer les stocks et les commandes de nourriture en contrôlant ce qui manque et dressant des listes selon les plats décidés pour la semaine. Cet emploi plutôt tranquille lui a valu la réputation de "suceur" qu'il n'a jamais démenti, par jeu comme par provocation.

Visage: Un visage à la symétrie dérangeante par sa perfection, tombant dans la vallée de l'étrange. Dominique a des traits délicats et encore un peu juvéniles pour son âge, avec un ovale parfait et de grands yeux frangés de cils fournis qui lui donnent des traits un peu féminins ou en tout cas plutôt ambivalents. Il est relativement peu expressif si ce n'est pour offrir un sourire de façade, fondation même de ses seules interactions avec les autres. Pour le reste, Dominique est un type qui ne montre pas grand chose sous ses dehors affables.

Cheveux: Une longue chevelure d'un brun cuivré tirant vers le roux qu'il attache en une natte la plupart du temps. Ses cheveux sont fins et soyeux, attestant du soin apporté à son apparence. Il est toujours impeccablement coiffé sans un cheveu qui dépasse.

Musculature: Quelconque, voire un peu frêle. Dominique a un physique plutôt gracile qui contribue à son apparence androgyne. Il est dans la moyenne de poids tout ce qu'il y a de plus ordinaire, sans excès ni carence. Sa corpulence a souvent été moquée durant sa première année d'incarcération mais un certain nombre de détenus ont compris que les apparences sont trompeuses avec monsieur Douriaux en apprenant les raisons de son incarcération et sa véritable nature.

Allure générale: Une démarche sûre et un port altier, il se dégage de Dominique une assurance tranquille adornée par un sourire qu'il brandit souvent en égide face aux autres. Un mélange de garçon de bonne famille, de gendre idéal et de yuppie bien trop sociable pour être honnête. Il a l'allure stéréotypée des jeunes cadres et entrepreneurs de haut niveau, ce qui rend nerveux les autres détenus qui le voient rapidement comme un manipulateur, un vicieux ou un suceur : ce qui est un très juste portrait de sa personne. Impossible de passer outre son air de golden boy terrien adepte du capitalisme dans sa version la plus inégalitaire.

Détails sur la tenue: Dominique porte la tenue réglementaire des détenus de la station pénitentiaire mais ses tenues ne sont jamais ni tâchées ni froissées, toujours impeccable. Il cire à outrance ses chaussures si bien qu'on peut s'y voir dedans et a également pu conserver sa montre de luxe en prétextant que c'était un héritage passé depuis son arrière-grand-père.

Signes distinctifs: La beauté et l'apparente jeunesse de Dominique s'expliquent par ses multiples passages par la case chirurgie esthétique et ce depuis ses dix-huit ans, ayant commencé par une rhinoplastie et des injections de botox. Il est ainsi difficile de lui donner un âge précis, faisant plus dans le milieu de la vingtaine que dans le début de la quarantaine. La symétrie de ses traits est également très travaillée, de sorte que son visage a quelque chose de dérangeant sans vraiment pouvoir mettre le doigt sur ce que c'est.

Autres: Aucun tatouage, aucun piercing. Quelques cicatrices ça et là, discrètes.

Qualités: Avenant - sociable - alcyonien - prudent - instruit - perspicace - charmeur - ouvert.

Défauts: Froid - manipulateur - superficiel - pervers - matérialiste - lèche-botte - dissimulé - narcissique.

Orientation sexuelle: Dominique aime le sexe et le voit autant comme un outil récréatif qu'un moyen de domination. De fait, il s'est toujours montré ouvertement bisexuel, ouvert aux nouvelles expériences, appréciant d'offrir comme de se donner tant que l'acte est sans aucune émotion et purement physique. Il consommait beaucoup de pornographie violente quand il était encore en liberté et cela lui manque beaucoup.

Comment gère-t-il l’hostilité ? Plutôt bien, d'une nature solide et flegmatique. Dominique gère très bien le stress, ayant été formé pour et utilise beaucoup la manipulation quand il se sent menacé. Lorsque cela ne marche pas, il entre dans un schéma-passif agressif avec les autres. Si cela lui est possible, il fera tout pour culpabiliser son interlocuteur si l'affabilité ne fonctionne pas. Il est cependant difficile de lui perdre son sang-froid. L’impavidité de Dominique s'explique par le fait qu'il souffre d'un trouble de la personnalité antisociale.

Que pense-t-il de l'écart de privilèges entre les colonies et les Terriens? Cela ne lui fait ni chaud ni froid, ayant toujours été du côté des privilégiés. Il part du principe que ceux bien nés ont le droit de jouir du doit le plus strict à disposer des autres.

Quel est son plus grand rêve? Sortir de prison et recommencer ses macabres exactions, la seule chose qui le faisait vibrer. Dominique sait cependant que c'est peine perdue mais n'espère qu'une chose, c'est d'avoir l'occasion d'assister à des scènes de violence en prison.

Quel est son pire cauchemar? Jadis organisateur de chasses à l'homme pour un élite dépravée, se voyant lui-même comme un superprédateur, son pire cauchemar serait de devenir une proie à son tour. Être ignoré, ne pas se démarquer des autres le rendrait assurément mal également, lui qui est tant en recherche de reconnaissance depuis son enfance.

Quel est son but en prison? Dominique est tiraillé entre le désir de mener une vie confortable en prison et de s'entendre avec la hiérarchie (quelle qu'elle soit) et celle de jouir autant qu'il le peut en manipulant, gaslightant, harcelant les autres détenus qu'il voit comme du bétail là pour l'amuser et lui procurer du plaisir. Même s'ils sont dangereux, Dominique voit ces derniers exactement comme il voyait ses victimes : comme des outils et des jouets ; et il risque assurément de le regretter dans un jour prochain. Il n'est rien de meilleur pour monsieur Douriaux que de tourmenter et persécuter les autres prisonniers car pour lui, la plupart ne sont que des êtres inférieurs à lui. Ce ne sont que des animaux.

Description générale: Image-même d'un monde vain, vanité des vanités. Menteur et manipulateur, imputant ses échecs aux autres, Dominique Douriaux était du temps de sa liberté l'archétype du yuppie cupide : riche, superficiel, obsédé par le sexe et le contrôle. Tous ses amis lui ressemblaient et son épouse était aussi vaine que lui ; ils ne pouvaient se supporter mais restaient ensembles pour la vie sociale. Incarnation de l'homme d'affaires mielleux, séduisant et prospère, c'est l'ennui qui a fait de lui un criminel et un meurtrier. La sensation délétère d'une vie sans saveur, sans passion. L'impression d'un immobilisme débilitant ; patiner sur un océan de merde, nageant dans la médiocrité. La sienne et celle des autres, qui le tire vers le bas. La langueur d'une vie réglée d'avance, domptée, comme une bête muselée, enfermée, harnachée pour être montée à l'envi. Puis le frisson qui court contre l'échine, électrique l’étincelle précédent l'incendie, dont il ne put plus jamais se passer. Tuer de sang-froid pour ressentir un feu dans les tripes ; un drôle de paradoxe que le sien : tuer pour se sentir en vie. Et chaque vie qu'il prenait lui rendait de la vie. A son procès, Dominique a plaidé coupable et n'a jamais cherché à se justifier. Tout ce qu'il a fait, il l'a fait parce qu'il en avait le pouvoir, parce qu'il le pouvait. Il a toujours une idée derrière la tête ou des intentions dissimulées et ne fait rien sans que cela ne serve ses intérêts. C'est un maître de la dissimulation dont principal moyen pour ne pas être découvert est de se créer une personnalité de façade : un type avenant, souriant, serviable et prêt à s'investir. Dominique dirait, parlait de lui : "Si vous me rencontriez, vous m'aimeriez. J'ai le genre de sourire fréquent dans les séries télé, mais rare dans la vrai vie."

La malveillance de Dominique n'est pourtant pas un but en soi mais juste un moyen d’obtenir ce qu'il désire. Faire le mal est éternellement facile mais ce dernier n'est rien de plus qu'un adjuvant du plaisir, un moyen et pas une fin. Il n'est pas mauvais par nature mais par dessein, avec dans le sang ce poison déliquescent qu'est l'absence de remords et de honte, le manque d'empathie, le mépris des normes, une vie tout entière tournée vers l'assouvissement de ses envies. Le Bien et le Mal n’existent pas dans son monde qui n'est fait que nuances de gris colorés où l’efficacité seule compte : amoral, pas immoral. Après plusieurs séances avec me Dr. Zubert, il a été établi que Dominique souffrirait d'un trouble de la personnalité antisociale et plus précisément de sociopathie, ce qui explique son absence de remords, sa tendance à tromper par profit ou plaisir et son dédain froid envers les sentiments des autres. Douriaux est suivi par le Dr. Zubert en thérapie cognitivo-comportementale depuis son arrivée au pénitencier. Mais malgré sa finesse et son instruction, Dominique manque de ce qu'il faut pour être complet : la compréhension profonde des sentiments d’autrui. En exemple, il classe les gens en fonction de ce qu'ils portent et de leur look car ils sont plus facilement "compréhensibles" au travers des étiquettes et des stéréotypes. Dominique enfreint les normes et les lois car il considère que les règles de la société et de la collectivité ne s'appliquent pas à lui.

Des faiblesses, il en a. Sa propension à toujours rechercher ses intérêts peut le rendre prévisible et il lui arrive de craquer lorsqu'il ne parvient pas à obtenir ce qu'il désire. S'il est en général calme et concentré, il gère moins bien la frustration que l'hostilité et commet des erreurs de jugements quand il se sent déçu, aliéné ou encore mis à l'écart. La frustration l'angoisse, le tend et le rend vulnérable. Si l'intimidation ne fonctionne pas, tenter de le frustrer, c'est le moyen le plus simple de le mettre à quia. Son goût pour l'évasion par les plaisirs de la chair naît d'un besoin de reconnaissance dont il n'a pas disposé dans ses jeunes années, et il prend très à cœur le fait de plaire à autrui. Il pas aussi sûr de lui qu'il ne voudrait le faire paraître mais Dominique a du mal a accepter sa vulnérabilité, essayant constamment de passer outre tout en la reconnaissant à moitié : il sait qu'il supporte mal à frustration et tente de le camoufler sous un air serein. C'est justement cela qui l’entraîne dans une spirale de contrôle d'autrui, craignant de devenir à son tour victime des autres. Pour cette raison, Dominique ne croit ni en la sincérité, ni en l'altruisme. Il ne saurait pas quoi faire face à une personne exprimant un réel attachement (amical, amoureux...) désintéressé pour lui, comme il n'a jamais expérimenté ce genre de choses.

TW : Sexe, classisme, racisme, gaslighting, meurtre.

● Les parents de Dominique l'ont longtemps attendu comme le messie, incapables d'avoir des enfants sans assistance médicale. Il fallait pas moins de dix essais infructueux pour donner un héritier à l'exigeant Hugues Douriaux. Pour autant ses parents ne lui donnèrent que peu d'attention et une totale absence de discipline cohérente. Sa mère s'est montré distante les premières années de sa vie, intimidée par la gestion d'un enfant et son père était régulièrement absent pour affaires, quand il n'était pas juste ivre mort dans son bureau à contempler ses photos et trophées de chasse et de safari en baragouinant quelque chose sur "le bon vieux temps". Ainsi Dominique prit-il l'habitude de s'occuper tout seul, sans repères parentaux ou moraux. Il se montrait sage et attentif malgré tout, désireux de plaire à sa famille. Ses rêves d'enfant furent très tôt étouffés dans l’œuf par les projets de son père de le voir évoluer dans son entreprise d'investissement en tant que conseiller financier. Il a de même très vite rencontré Evelynn, sa future épouse choisie par les soins de ses parents pour ses qualités : issue d'une bonne famille, avec une "très belle génétique" (sous-entendu riche, d'origine cadienne, blanche et blonde). Pour autant, il ne put jamais attirer l'attention de son père en étant un bon garçon, ni se résoudre à contredire son autorité de peur de perdre une attention potentielle.

● Dominique a très tôt été fasciné par les armes à feu, appréciant de fureter dans le bureau de son père quand ce dernier n'était pas là pour admirer et toucher ses fusils de chasse et ses animaux empaillés, se rêvant participer à un de ses safaris. Les créatures qui ornaient les murs et les coins de la pièce avaient cet exotisme qui échauffait son imagination de petit garçon qui développa petit à petit une adoration malsaine pour le règne animal qu'il superposa à l'espèce humaine en quelques raccourcis simplistes : le règne des forts sur les faibles ; manger ou être mangé. Les lois de la nature, déformées par le prisme anthropocentriste d'un gamin en mal de reconnaissance et faisant face à la masculinité toxique en raison de son apparence androgyne. Il se détacha des documentaires animaliers sur les grands prédateurs pour se mettre plus tard à la lecture et c'est à l'adolescence que deux auteurs lui mettent une nouvelle claque : Serge Brussolo avec deux de ses livres : La Meute et Les Bêtes et Richard Laymon avec La cave et La maison de la bête. La bestialité des protagonistes, la dangerosité exacerbée des animaux qui se confondaient avec les humains, l'idée du prédateur ultime... ses lectures étaient aussi stimulantes et brutales que sa vie était ennuyeuse et morne, et il s'échappait de la réalité de cette manière.

● Son adolescence fut couronnée par la découverte de sa bisexualité en compagnie de son meilleur ami Vaughn Van Cleaf, un soir où ils avaient fait la fête et avaient roulé toute la nuit au volant de la nouvelle voiture de sport de Dominique. Fortement alcoolisés, les deux jeunes hommes se masturbèrent mutuellement et s’offrirent une fellation. Dominique n'avait auparavant eut des relations qu'avec des femmes, qu'il commença à collectionner pour le prestige social, toujours animé par une masculinité toxique mais pas que. Il y a aussi, enfouie au fond de lui une recherche maternelle qu'il tentait et tente toujours de compenser avec ses conquêtes. Même s'il affirmait ne pas ressentir l'amour, c'était inconsciemment qu'il recherchait quelqu'un pour combler la distance mise au début de sa vie entre sa mère et lui. Il se découvrit également un large goût pour le sexe et ce quelque soit le sexe de ses partenaires. C'était un nouveau moyen de dissoudre la réalité dans un plaisir, éphémère certes, mais prenant. C'était combler un vide avec une passion, même fausse. Comme les grands animaux : chasser et baiser. Le jeune homme commença à considérer que les autres étaient des proies pour lui et ce quelque soit leur sexe ou leur genre. Ses rares relations autres que des coups d'un soir se soldaient systématiquement par un besoin de culpabiliser l'autre, de le décerveler ou et de le couper de ses proches. Dominique affirme encore aujourd'hui qu'il est totalement imperméable au sentiment d'amour même si cela n'est pas tout à fait vrai : il est capable de ressentir une vive affection pour quelqu’un mais semble incapable de la reconnaître et de l'identifier. Il était par ailleurs amoureux de Vaughn sans jamais l'avoir compris.

● Après d'excellentes études dans une prestigieuse business school, Dominique entra dans la vie active en tant que conseiller financier chez Douriaux & Douriaux comme l'avait souhaité son père. Il épousa Evelyn comme promis et le début de leur vie commune fut rythmé par l’adultère des deux côtés et une ambiance électrique entre eux, faisant deux enfants par obligation et convention et ne demeurant ensemble que pour la vie sociale. En effet si Dominique trompait ouvertement sa femme avec sa secrétaire mais également avec des escorts, cette dernière ne fut pas en reste avec des professeurs de tennis ou de yoga. A vrai dire cette situation a toujours plu à Dominique qui se complaisait dans sa relation conflictuelle avec son épouse, appréciant de pouvoir lui nuire dès qu'il se sentait "outragé" par son comportement et cherchant ainsi à se donner le beau rôle. Bref, sa vie était chiante à mourir et il se distrayait en sortant avec ses amis, en collectionnant les armes à feu, en consommant de la pornographie violente et de la drogue à l'occasion. Ses pulsions sexuelles se confondaient de plus en plus avec une forme de sourde colère sans objet, de froid dégoût pour les autres qui étaient toujours plus médiocres que lui.

● Un soir qu'ils étaient en roadtrip pour les vacances, Dominique et son acolyte Vaughn écrasèrent malencontreusement un auto-stoppeur et le roux mit rapidement le corps dans le coffre de leur voiture pour s'en débarrasser plus tard, sans paniquer ni même exprimer de crainte. Leurs familles étaient suffisamment influentes pour étouffer l'affaire et lui-même ne craignait pas un scandale. Il rassura Vaughn qui du coup ne s'inquiéta pas du flegme malsain de son ami tandis qu'il jeta le corps d'une falaise après lui avoir arraché les dents et coupé les doigts pour empêcher l'identification. L'eau ferait le reste. Cependant et événement planta dans son ventre la graine d'un feu qui était plus ardent que le plaisir sexuel, que la drogue ou l'argent. Le pouvoir de vie ou de mort, la capacité de mettre fin à l'existence de quelqu'un. Cette sensation le hanta des semaines durant jusqu'à ce qu'il se décida à commettre l'irréparable : plutôt que d'aller voir quelqu'un et d'en parler, le jeune homme s'arma d'un revolver avec silencieux et retourna seul sur la même tranche d'autoroute pour y prendre une autostoppeuse qu'il jeta sur le bas côté pour la courser en pleine forêt avant de l'abattre de sang-froid ; et là, l’étincelle déferla à nouveau dans son crâne, foutant le feu à l'ennui, à la lassitude. Comme un prédateur dans la nature, il avait besoin de chasser, de tuer. C'était plus fort que lui ; une vie contre une vie. Tuer lui offrait le frissons de la chasse mais également l'impression de se démarquer, de se libérer de cette vie sans difficulté, régie par sa famille.

● Les années suivantes furent dédiées à la création d'un réseau de personnes partageant le petit hobby de Dominique. Il monta une sorte d'entreprise proposant ses services au plus fortunés pour leur offrir "d'authentiques chasses à l'homme" et couvrir les risques. Riches entrepreneurs, barons de la finance, politiciens, toute une élite désœuvrée à la recherche de sensations devint sa clientèle. Monsieur Douriaux était réputé pour sa discrétion, son sens du détail et la qualité de ses services. Son groupe dressait des dossiers de personnes seules et isolées et les classaient par ordre de dangerosité, de la jeune femme sans famille à l'ancien militaire sans attaches, faisant ensuite selon la demande. Ils enlevaient leurs cibles pour les abandonner sur un terrain sauvage, voyageant parfois même en dehors de la Terre. Tout était soigneusement préparé, orchestré, contrôlé : il en valait de la réputation de ses illustres et puissants clients avec lesquels il faisait parfois commerce afin d'obtenir du matériel militaire de pointe pour ses chasses (sous entendu du vol et du détournement d'armes et d'équipement).

● Un jour que Vaughn apprit le petit passe-temps de Dominique, ce dernier le kidnappa et l'offrit en pâture à ses clients, participant à la chasse et l'abattant d'une balle dans la tête. Le sentiment d’impunité de Dominique sera aussi sa perte : en s'en prenant à une personne ayant une famille et surtout aussi proche de lui, il commit la pire erreur. Une enquête fut bientôt ouverte et ses clients l’abandonnèrent pour se protéger. C'était logique, mais Dominique se sentit trahi et déçu, perdant autant ses repères que de sa superbe. L'un d'entre eux, le sénateur Fouchon, passa à table afin de garder sa place en politique et tout s’enchaîna ensuite : en refusant de plaider non-coupable et en assumant les crimes qui lui étaient imputés (mais pas ceux qu'on n'avait pas encore découverts), Dominique s'offrit un aller-simple pour le centre d’incarcération spatial Rikers Space Jail Processing où il se conduit immédiatement comme un détenu modèle, demandant un suivi psychiatrique et montrant une volonté de se fondre dans la masse sans faire de vague ainsi que de se montrer utile. Tout cela n'était bien sûr qu'une apparence de plus car Dominique ne souhaitant que d'assurer sa vie au sein du pénitencier. Pour se faire, il lui fallait se faire bien voir du personnel et éviter les rixes avec les autres prisonniers. Il esquiva pendant plusieurs mois les multiples tensions avant de trouver un protecteur en la personne de River.

● Dominique joua un beau coup de poker en misant sur River, le soutenant pendant sa prise de pouvoir parmi le gang des Nemesis. Montrant une loyauté (intéressée, mais une loyauté tout de même) des plus ferme envers son protecteur, le quadragénaire obtint de lui une aide pour accéder à un emploi privilégié au sein de la station, à savoir assistant-gestionnaire des cuisines avant de devenir le second des Nemesis, bras droit fiable de River. En véritable gestionnaire, Dominique eut tôt fait de montrer son utilité à son supérieur en cherchant de nouveaux appuis et une nouvelle dynamique. Il a dernièrement évoqué l'idée de tester une approche différente face aux autres gangs, mais tout cela est encore en discussion. En effet, Dominique pense qu'il est possible de s'entendre avec les autres gangs, même si ces derniers ne serait que des outils pour eux. En bon capitaliste ultralibéral, il voit les choses sous l'angle du profit et du pouvoir uniquement, ce qui en hérisse plus d'un dans le gang en plus de sa réputation un peu trouble de type dont peu connaissent les raisons de son incarcération et même la durée.

● Beaucoup pensent que Dominique est accusé de fraude ou de détournement de fonds et n'a que quelques années à passer à Rikers. Lui-même ne contredisant jamais la rumeur, peu savent qu'il est un dangereux sociopathe, enfermé à perpétuité et capable du pire sans le moindre remord. Il a par ailleurs commencé à corrompre quelques agents de maintenance et techniciens en profitant de sa place de gestionnaire et d'échanger de la nourriture ou des produits contre de petites choses, sans jamais que ce ne soient des choses importantes. Rien de plus que des bretzels ou du chocolat pour commencer, parfois des faveurs sexuelles. Bientôt, il échangera des services contre de l’alcool, et ira crescendo. Il a également le dessein entretenir une relation avec un membre du petit personnel comme un agent d'entretien ou de maintenance afin d'avoir quelque chose sous la main au cas où. Dans cette optique, Dominique a commencé à se montrer charmant et engageant avec le petit personnel rencontré, essayant lentement de se lier pour concrétiser son projet. En attendant, il continue d'aller voir le Dr. Zubert pour lui parler de ses projets d'insertion (faux) et de sa frustration sexuelle (intenable) et combien il voudrait être un détenu exemplaire parmi tous ces animaux sans manières qui ne méritent que son dégoût...