Forcer de communiquer L2vo
An 2588. Nous sommes à Rikers Space Jail Processing, un centre d'incarcération spatial. Détenus, surveillants, médecins, employés ou même pilotes chargés des vaisseaux de sauvetage, vous séjournez dans la station la plus éloignée du monde terrestre et des colonies qui gravitent autour de la Terre. Mais sauriez-vous percer le secret qui plane sur la Sedna Corporation, l'entreprise à l'origine de Rikers ?
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Forcer de communiquer

Alexander Perez
Messages : 37
Matricule : P8 - 9935
Métier/Activité : Cuisine
Humeur : Ravageur
Dim 19 Fév - 10:58
Alexander Perez
Neutre
Une douleur aiguë au niveau de ses côtes. Il grimaça en essayant de se redresser avant de laisser tomber l’idée de bouger. Il soupira. Ou plutôt grogna de mécontentement.
L’infirmier lui avait dit qu’il avait eu de la chance, son poumon n’avait pas été perforé, et juste deux côtes avaient été abîmées. Sauf que des côtes abîmées, ça faisait mal. Très mal.

“Pourquoi est-ce qu’on m’fout dans la même pièce qu’toi, PUTAIN!”

Il fixa le plafond. Il n’avait aucune envie de poser ses yeux sur Eren, dans le lit à côté de lui.

Quelques heures plus tôt, Reaver était en train de sortir de la salle de sport. Marchant seul dans les couloirs, il avait vu débouler sur lui Eren. Seul. Il avait haussé un sourcil avant de froncer les deux, le trouvant bien insouciant de se pointer devant lui, comme ça, seul, alors que le ravageur lui avait promis qu’il le tuerait. Peut-être qu’il avait envie d’en finir ?
Au grand étonnement de Alexander, Eren était ici pour le mettre en garde. Un groupe voulait s’en prendre à lui. Reaver l’avait bousculé avant de passer son chemin. Pourquoi il croirait le rat des menteurs ?
Pourquoi ce même rat chercherait à le protéger d’une future attaque ?
Et encore : pourquoi ce qu’avait dit Eren était en train de se passer un peu plus loin dans le couloir ?
Un groupe. Ils étaient cinq. Reaver reconnut celui de la cantine avec qui il avait failli se battre. Mais les gardiens les avaient séparés. Une grosse merde lâche. Reaver ne se priva pas pour le lui dire. Le ton monta très vite. Et les coups fusèrent. Malheureusement pour Reaver l’un d’eux avait réussi à avoir une arme, une barre en fer pointue et le blessa avec. Alors qu’il se faisait passer à tabac, il avait reconnu la gueule de Eren intervenir. Puis il avait perdu un instant connaissance. Quand il avait ouvert les yeux, les gardiens étaient là, tous les détenus au sol, certains s’étant pris sans doute un coup de taser.

De retour dans le présent… Reaver avait la haine. Une énorme haine contre l’homme à côté de lui. Il aurait aimé se lever et l’étrangler dans son lit. Mais deux choses l'empêchaient de le faire. L’atroce douleur dans tout son corps et….ben… Eren avait essayé de lui sauver le cul alors… Pour cette fois, ils étaient quittes.

“T’es toujours aussi con. Pourquoi t’es interv’nu ? T’crois qu’ça va changer quelque chose?”

Il ne voulait pas le regarder. Il ne voulait pas voir à quel point il était blessé. Il ne voulait rien savoir !
Il se demanda par contre à quoi il ressemblait. Il avait du mal à ouvrir un oeil qu’il sentait gonflé, sa bouche avait un gout de sang, et il aurait sans doute des bleus partout, vu comment le moindre mouvement, la moindre respiration lui faisait mal.

“T’me saoules…”

Rappel au passé, sans qu’il n’y fasse gaffe. Le fameux “ t’me saoules” dit avec la même intonation qu’avant, quand Eren le taquinait de trop…

Eren Van Graff
Messages : 91
Matricule : V5 - 3827
Métier/Activité : entretien du jardin médical
Humeur : :)))
Mer 8 Mar - 0:40
Eren Van Graff
Neutre
« ... et toi alors, pourquoi t'peux pas t'empêcher d'gueuler, hein... »

C'est sifflé entre les dents, accompagne les yeux qui roulent.
Même pas sûr qu'il l'entende, si il continue à gueuler comme ça.

J'ai jamais demandé à rester là moi.

Je suppose que tout ça s'est joué dès le départ.
À partir du moment où j'ai entendu son nom dans le réfectoire, où mon plateau s'est posé négligemment sur la table d'à côté.
J'ai pas écouté ce qui se disait à la mienne, l'oreille comme l'air tendu, et rien à dire quand les méninges turbinent.

Reaver est pas sorti de ma tête depuis la dernière fois.
Une vieille obsession que j'ai cru pouvoir s'éteindre, verrouiller à double tour dans un tiroir de mon cœur.

Et il est revenu pour tout exploser.

Mes efforts pour l'oublier, pour tenter de reconstruire un semblant de vie dans cette prison.

Je l'avais déjà perdu. J'y avais déjà renoncé.
Mais il est revenu.
Et d'une bourrasque, il a balayé tout ce en quoi je croyais, et ma raison avec.

C'est une obsession.

Bien sûr que même dans une foule, je distinguerais son nom.

Et ils sont même pas plus discrets que ça.
Ça jette parfois des regards, pour vérifier qu'on les observe pas, sans trop baisser d'un ton.

Et ça sent le plan cul cette histoire.

Ça pue la merde, pour ça qu'ils s'en tapent, personne n'aurait envie de les écouter et s'y mêler.
Sauf peut-être le seul connard à la ronde qui pourrait se sentir concerné.
Je sais que je devrais pas, pourtant.

C'est jouer avec ma vie, c'est risquer qu'il le prenne pour une provocation.
Mais je peux pas l'ignorer. Le laisser, encore une fois.

Je peux pas éternellement me planquer et faire comme si tout ça n'existait pas.

Ce pincement au cœur, ces battements douloureux, frénétiques.
Quand j'imagine ce qu'ils comptent lui faire, quand je repense à ces coups que lui m'a porté.
Et toutes ses menaces qui me glissent dessus lorsque c'est Reaver qui est menacé.

Le plateau est à peine touché que je suis déjà reparti, nonchalance de façade en sortant du réfectoire. C'est en sortant que la hâte accélère mes pas. Et la conscience qui cherche encore que faire, que choisir, comme si j'hésitais encore à réagir. En déni de mon propre esprit déjà engagé dès que je me suis arrêté pour écouter. Comme si je ne me dirigeais pas déjà vers les endroits qu'il squatte habituellement, comme si je l'avais même jamais suivi avant.
J'suis redevenu cette putain de girouette qui sait plus que pointer dans sa direction.

Et ça n'a pas été si difficile de le retrouver.
Ça l'a bien été bien plus d'approcher, oser amorcer un contact.

Lui dire qu'il est pas en sécurité.
Qu'il faut qu'il reste sur ses gardes.
Et c'est pas de moi, que je parle là.

Esquiver les colères potentielles, ne pas insister, pour s'écarter lorsqu'il préfère partir.

C'est peut-être mieux comme ça.
J'aurais fait ce que j'aurais pu faire.

Et pourtant... je finis quand même par le suivre.

De loin. Assez pour ne pas être vu s'il se méfie, et décide de se retourner. Les mains fouillant chaque poche, à la recherche de n'importe quoi, la moindre chose pouvant trouver quelconque utilité. Et tant pis si je ne trouve rien de plus utile qu'un crayon. J'ai pas le loisir d'avoir plus de temps, quand deux couloirs plus loin j'entends des éclats de voix grondant.
J'aurais pas été le seul à le trouver bien assez tôt.

Une porte, deux portes, trois portes, je toque frénétiquement au pif.
Avant de me barrer en courant, comme un gamin fuit après avoir fait ses conneries.

Je dévale pour le rejoindre.

Et il y a cette scène surréelle, qui se fige dans mes prunelles.

Ces types qui ceinturent Reaver et le retiennent, le frappent sans s'arrêter, se mettent à trois ou quatre pour le maîtriser.
Et cette barre en métal qui se lève, pour s'abattre dans un bruit qui me glace le sang.
J'ai pas réfléchi.

J'ai foncé en voyant le bras se relever, avec la rage soudaine de l'adrénaline.
La rage de les voir lui faire du mal.

Pour planter la pointe du crayon dans le creux de son coude et sentir la pointe s'y briser.
Rattraper la barre, et profiter de l'élan pour l'abattre sur le crâne d'un second.

Ça aura été une sacrée surprise au moins, putain.

Je leur laisse bien quinze bonnes secondes pour s'en remettre.

Reaver est déjà par terre, et eux, ils sont cinq.
Moi, je suis qu'un éclopé téméraire.

Téméraire mais pas fou.

Ou juste assez pour leur faire croire l'être bien plus.
Pourtant, j'ose espérer avoir fait assez de bordel plus tôt pour alerter quelqu'un.
Et quand du mouvement s'agite au loin, je leurs jette la barre, rends prestement l'arme du crime.

Et c'est dans ma propre épaule que le crayon vient de nouveau se planter.

J'ai gueulé. Plus fort que nécessaire.
Agité, jusqu'à ce qu'un gardien me choppe pour m'écarter de la mêlée.

Une habitude qui devient désagréablement récurrente.

C'est même ce qu'on me fait remarquer à l'infirmerie, quand on me rafistole le torse, quand on observe les dégâts de la prothèse. C'était ironique. Pouvoir faire accuser les agresseurs de Reaver, le couvrir de ce qu'il m'a pourtant lui-même fait subir. J'étais pas retourné ici après nos retrouvailles. Je voulais déjà plus y retourner depuis un moment.
Et je voulais encore moins en faire le lieu de notre futur échange.

Mais on m'a coincé ici, forcé à rester.
Forcé de me remettre de blessures inventées, assumer les conséquences de ce merdier.

Et il lui a pas fallu longtemps pour ouvrir les yeux et les poser sur moi.
Constater qu'ils m'ont aussi casé là. M'éviter au maximum de ce qu'il pourrait ignorer.

Et ça lui a pas fait plaisir, oh non, il a pas du tout apprécié la délicate attention.

« Ça a changé qu't'es pas mort, déjà. »

Enfoncé au fond du matelas, il n'y a que le mien de regard, qui dépasse du drap.

Mais j'arrive pas à l'ignorer comme lui le fait.
Il se pose sur lui et redessine sa silhouette, trébuche sur les quelques blessures visibles d'ici.

Et moi non plus j'aime pas du tout ça.

Ce que je vois, ce que ça fait gronder en moi, tout ce mélange d'émotions contraires qui m'essorent.

Et si mes yeux se plissent un instant, c'est bien vite une malice de façade qui vient les étirer.
Masquer tout au fond tout ce qui pourrait être bien trop franc sur ces sentiments.

« Ben alors, j'pensais que c'était moi le fouille-merde qui les attire, hin hin. Tu leurs as fait quoi pour qu'ils soient vexés comme ça ? »

Est-ce que je profite de ses blessures et son incapacité à se lever pour en rajouter ?
... possible.

Mais ce « t'me saoules », il a tapé différemment au fond de moi.

Et il y a eu mon cœur, qui a eu ce raté.

Et moi qui veut faire comme si ça n'existait pas.
C'est une pensée déjà morte, une idée avortée, et je peux pas me laisser y croire.

« J'vais te saouler encore plus. Parce qu'en attendant, si t'avais pas fait la gueule pour mieux m'écouter, ça t'aurait évité d'te la faire casser. »

C'est plus simple comme ça.
Comme si tout ça n'en était rien.
Comme si j'étais capable d'en rire sarcastique.

« ... putain, ils t'ont pas loupé, hein. Tssst... eh... et t'as toujours du mal à bouger, là ? »

Je me suis redressé soudainement assis, l'air bien plus neutre que tout ce que j'ai bien pu afficher jusque là.
La tête qui penche, l'observe, avant de finir par sortir prestement du lit.

Il y a peut-être eu une demi-seconde d'hésitation, avant que mes pas silencieux ne me portent vers celui de Reaver.

Un soupçon d'appréhension qui vrombit au fond de l'estomac.
Les doigts courent et glissent sur les barreaux en métal, s'arrêtent à hauteur de son visage.

« Ou p't'être bien que mon plan depuis le début c'était de t'achever le premier. »

Avant de finalement m'accroupir.
La tête sur les bras, les bras sur son lit, face à son profil.

En détailler le contour sans rien dire.

Sauf ce murmure, qui finit par s'échapper.

« J'voulais pas les voir te faire plus de mal. »

Alexander Perez
Messages : 37
Matricule : P8 - 9935
Métier/Activité : Cuisine
Humeur : Ravageur
Dim 26 Mar - 10:37
Alexander Perez
Neutre
“Ça a changé qu't'es pas mort, déjà.”
“On m’enterre pas comme ça.”

Grogna-t-il.
Reaver se sentait bouillir de rage. Une énorme colère qu’il ne pouvait pas exprimer, puisqu’il était coincé dans ce lit.
Putain de merde ! Impossible qu’il ait perdu la main à se battre. Ça le dégoutait d’avoir perdu comme ça. Encore plus que ce soit Eren qui lui avait peut-être sauvé la vie. Ces gars, là bas, ne se seraient pas arrêtés. Ils l’auraient sans doute poignardés plusieurs fois… et Alexander se serait retrouvé à se vider de son sang seul dans ce couloir.

Seul, en train de crever…

Vraiment, ça le dégoutait d’en devoir une à l’autre là, dans la même pièce que lui. Il y avait ces émotions, tellement, compliquées, qui se bousculaient dans sa tête. C’est pourquoi, il ne voulait pas poser son regard sur Eren et voir à quel point il devait être blessé. Il ne pouvait pas être encore plus faible.

« Ben alors, j'pensais que c'était moi le fouille-merde qui les attire, hin hin. Tu leurs as fait quoi pour qu'ils soient vexés comme ça ? »

Un silence pour réponse. Un long silence. Reaver qui fixait le plafond avant de marmonner certaines choses, pour lui-même : “pourquoi j’te racont’rai…”. Pas certain que Eren comprenne ce dialecte d’ours mécontent.
Puis, allez savoir pourquoi, il finit par répondre :

“Une histoire d’merde à la cafét. Il allait s’pisser d’ssus d’ailleurs quand j’allais l’prendre à un contre un. Il a eut d’la chance car les gardiens nous ont séparés. Mais cette pute d’lâche a choisi d’ramener ses chiennes pour un combat pas équitable. J’les aurai massacrées !”

Il s’énerva, remua, grimaça avant de soupirer de douleur. Il aurait pu gémir, mais il se contenait. Pas de faiblesse devant l’autre rat !

“T’me saoules…”
“J'vais te saouler encore plus. Parce qu'en attendant, si t'avais pas fait la gueule pour mieux m'écouter, ça t'aurait évité d'te la faire casser.”
“...Hmpf!”

Il ferma les yeux un instant, serra les poings. C’était insupportable quand la personne qu’on était censé haïr, avait raison.

“ ... putain, ils t'ont pas loupé, hein.”
“C’est pas grand chose…”
“ Tssst... eh... et t'as toujours du mal à bouger, là ?”
“J’me s’rai d’jà l’vé pour m’casser d’là et plus voir ta gueule si j’avais pu bouger!”

Râla-t-il en essayant de se redresser à nouveau avant de laisser tomber. Sa main se porta sur le gros pansement au niveau de ses côtés, un peu rougi.

“P’tain d’merde!”

Siffla-t-il pour exprimer sa douleur. Son torse se souleva plus rapidement, son souffle se fit plus fort. Il en avait des suées désagréables. Ils ne l’avaient vraiment pas loupé…
Comment faire par la suite ? Si ce groupe voulait encore s’en prendre à lui, seul, ils allaient finir par le crever. Il fallait qu’il se fasse des alliés. Mais il était encore trop récent dans cette prison pour prétendre à rentrer dans un groupe. Il était clairement dans la merde. Ent tant qu’ancien chef de gang, personne ne voudrait de lui.

Reaver vit du coin de l'œil la silhouette de Eren se redresser. Il tourna rapidement ses yeux sur lui, avant de fixer de nouveau le plafond.
Il était aussi pas mal amoché….
Est-ce que ça allait pour lui ? Il avait un teint blafard….Et ces cernes…
Puis …merde!
Qu’est-ce que ça pouvait bien faire ? Il s’en moquait. Bien fait pour sa gueule.

“T’approches pas.”

Dit-il, sur un ton qu’il aurait aimé plus menaçant et  agressif.
Mais Eren en faisait toujours qu’à sa tête. Et le voilà au niveau de son lit.

“ Ou p't'être bien que mon plan depuis le début c'était de t'achever le premier.”
“Ça m'étonn’rait pas. T’as failli réussir en balançant l’groupe y’a quelques années.”

Sa tête se tourna vers Eren qui s’était accroupi, appuyé sur son lit. Il sentait son poids légèrement faire pression sur le matelas. Attirant un peu son corps vers lui.
C’était quoi cette sensation? C’était comme être sur le point de faire un malaise. Désagréable. Agréable. Indéfinissable. Rappelant au corps des centaines de souvenirs. Alexander ne voulait pas tout ça.
Il voulait garder sa haine. Rien d’autre.

“ J'voulais pas les voir te faire plus de mal.”
“Arrête! Arrête ta p’tain d’manipulation, Eren ! Ca march’ra plus avec moi ! T’m’as eu une fois, c’est suffisant!”

Il ne voulait pas se laisser attendrir. Il ne pouvait pas se faire avoir. Pas par ce faux ton inquiet, ces yeux, ces cils… Ce visage.
Reaver détourna le visage de l’autre côté.

“T’crois pas qu’t’en as assez fait ? J’comprends pas c’que t’veux. J’ai cru comprendre que t’avais assez d’amis et d’protection ici. T’as pas b’soin d’moi pour t’sauver l’cul.”

La preuve, c’était Eren qui lui sauvait.

“J’me laiss’rai plus avoir…”

Eren Van Graff
Messages : 91
Matricule : V5 - 3827
Métier/Activité : entretien du jardin médical
Humeur : :)))
Jeu 1 Juin - 1:30
Eren Van Graff
Neutre
L'impression de revenir plusieurs années en arrière.
Il y a certaines choses qui n'ont pas changé, comme cette partie de moi qui s'amuse toujours de le voir énervé.

Il a toujours les yeux qui se plissent de cette manière, les petites ridules de contrariété, et ce mouvement nerveux de la mâchoire qui se contracte. Il est tout comme dans mes souvenirs. Et tant qu'il veut éviter de me regarder, j'en profite pour plonger dans son profil et en imprimer toutes les aspérités. En me rappelant soudainement pourquoi j'avais si peur de le retrouver un jour ici. Peur de sa réaction, mais peur aussi de la mienne.
Peur d'y perdre encore la raison.

Je me connais.
Je sais comment j'agis et réagis, lorsque je suis avec lui.

Jusqu'où je suis capable d'aller quand ça le concerne.

« T'as des noms ? »

C'est sorti tout seul à la fin de son histoire.
Dans le crâne, les rouages chaotiques qui se mettent en marche.
Vieux réflexes et automatisme, comme lorsqu'il m'envoyait enquêter, foutre la mettre chez la concurrence avant de les balayer.

Sauf que là, je me surprends moi-même à avoir l'imagination bien plus violente qu'autrefois.
Le voir allongé et blessé n'aide clairement pas à apaiser mon cerveau qui vrille face à ça.

J'ai beau rire quand il grogne, chercher les pires réponses quand il me provoque, mais c'est bien ma main qui se tend et serre les draps à en faire pâlir les jointures, quand c'est la douleur qu'il tente de masquer visiblement. Je dis rien, je sais que le relever ferait que jeter du sel sur les plaies. Même si je peux remarquer à quel point son état semble terrible maintenant que je le rejoins. Plus pâle que d'habitude, à saigner encore sous son pansement pourtant propre.

J'ai pas cillé, pas vacillé quand il me dit de pas m'approcher.
J'ai entendu, certes, mais j'ai pas écouté.

Même si je me sens funanbule sur un fil sur le point de rompre, l'assurance de façade n'a pas faibli.

Il n'y a que mes yeux qui se ferment, le temps de déglutir difficilement, au rappel de ma trahison.

Faire semblant que tout ça m'atteint pas.
Que lui non plus, ni toutes ses protestations.

Et c'est tout proche de lui, que Reaver tourne enfin le visage pour croiser mon regard.
Je veux bien reconnaître que depuis qu'on s'est retrouvé, c'est bien là le premier geste égoïste que j'ai pu faire, me retrouver l'espace d'un instant à nouveau à ses côtés. Revenir une dernière fois à ces souvenirs. Ces moments où je m'allongeais sous lui, juste pour le regarder lire, bosser, me parler, ou tout simplement vivre. Le regarder jusqu'à m'endormir.

Et si ça doit être notre toute dernière discussion, alors je suis prêt à enfin refermer ce tombeau de regrets et laisser au passé notre relation.

Faire le deuil une bonne fois pour toute de ce qui était déjà mort.

Sa réponse agressive est déjà un indicateur de la suite à venir. J'ai beau prendre sur moi plus que je ne l'ai jamais fait, ses mots me font l'effet d'une nouvelle gifle. Je sais pas ce qui est le plus dur à avaler. Qu'il pense que je cherche à le manipuler, que j'ai pu être encore moins sincère la première fois, qu'il voit tout ça aujourd'hui comme du vent.

« Ok. Je te laisse, dans ce cas. »

Ma tête s'est déjà redressé, le reste du corps prêt à suivre.

Sauf que Reaver lui, en avait pas du tout fini.
Il continue de me balancer son amertume qui a dû grandir avec le temps, crache sa colère en cherchant les endroits qui feraient le plus mal.
Et son visage s'est de nouveau retourné.

Le mien aussi.

Toi.
C'est toi que j'veux.


Première réponse directe qui me vient de l'intérieur.
Ça démarre du cœur, ça crée une boule de nerfs qui vient se coincer dans la gorge.

Je le pense très fort mais je dis rien.

Je dis rien car passé le cri des tripes, moi-même je ne sais pas actuellement ce que je veux vraiment en fuyant ainsi.
Et c'est peut-être pour ça qu'au final, j'ai pas bougé de son chevet.
Ou peut-être je n'ai jamais réellement voulu partir.

« J'ai jamais eu besoin de ta protection, même quand on s'est rencontré. C'est pas pour ça que j'étais venu. »

Mais c'est pour lui que je suis resté.

« Tu veux savoir la vérité ? Ça tombe bien, moi aussi j'ai des trucs à te dire. Sinon tant pis, mais tu peux pas bouger, et ça veut aussi dire que t'es obligé de m'écouter. »

Reprendre malgré lui là où on en était la dernière fois, ce qui m'a valu de redoubler sa colère, se prendre ses coups.
Raviver une bonne fois pour toute et jusqu'au bout ce qu'il s'est passé cette nuit là.

Je cherche pas à me justifier, me faire pardonner, mais pour moi c'est important qu'il entende ma version. Il peut la croire ou non. Mais je veux pas le laisser sur ce qu'on a pu lui rapporter seulement, une version tronquée par quelqu'un que ça arrangeait bien.

« J'suis pas un type qu'on met sur le terrain, et tu le sais. J'ai pas les épaules pour ça. Ce soir là je devais pas être là, j'y étais. Deux types devaient rester avec moi, ils se sont barrés. Toi ce soir t'étais pas là, t'as pas vu comment c'était, c'était déjà une boucherie déjà avant qu'on me choppe. Les flics nous attendaient sur place. Deux minutes ! Ça leur a pris deux minutes pour nous rejoindre et commencer à canarder ! »

Un léger trémolo me secoue la voix, j'ai besoin d'une seconde pour une bouffée d'air.
Revivre tous ces événements est plus douloureux que je pensais. Alors que j'avais fait tant d'effort pour l'enterrer au plus profond de moi, l'impression d'ouvrir à nouveau toutes ces sutures.

« Y'avait déjà quelqu'un qui nous a balancé avant. Y'avait une taupe parmi ces connards qu'avait déjà filé toutes les infos aux flics. Toi, je t'aurais jamais balancé. J'aurais jamais livré ton adresse, ton nom, ou ta planque. Mais j'allais pas me laisser crever dans cette rue puante pour ces types là. »

Je me souviens encore, au début, j'arrivais encore à en amuser certains, en intriguer d'autres.
Mais la plupart se demandaient bien ce que je pouvais foutre là.

J'y avais pas ma place, comme certains me le faisaient bien sentir.

Avant que ça devienne une franche hostilité quand j'ai commencé à avoir les faveurs de leur boss et passer bien plus de temps avec.

« Toi par contre, t'as pas hésité une seconde après ça. J'ai pris plus de trente ans pour des trucs que j'ai jamais fait, et je sais très bien de qui elle vient l'idée. T'as aussi niqué le reste de ma vie je te rapelle. Sortir de là à soixante-cinq ans avec se flinguer comme seule perspective d'avenir, c'est pas tant différent d'une perpet'. »

Il y a peut-être une pointe de ressentiment dans ma voix. Une pointe.
Bien moins que ce que j'aurais pu ressentir.
La résignation à l'inexorable m'a déjà fait passer par tous les stades à mon arrivée.

Mais je réalise aussi qu'au fond, j'aurais dû lui en vouloir, mais que je n'arrive pas à le blâmer pour ça. Tout comme je n'ai rien dit le jour où il a bousillé ma prothèse à nos retrouvailles, qu'il m'a frappé à répétition pour me mettre au sol.

« Alors si t'es toujours décidé à me buter pour tout ça, vas-y, fais le maintenant. Débarrasse toi de moi une bonne fois pour toute, que je sois plus pour toi une nuisance. C'est ce que tu veux nan ?
Si tu m'en veux, et que tu m'en voudras pour ça à jamais, va jusqu'au bout de tes idées et bute moi. »


Les mêmes pulsions quasi-suicidaires que lorsqu'il m'agrippait par les cheveux.

À la seule différence que maintenant, il ne peut plus fuir.
Et moi non plus.

Alexander Perez
Messages : 37
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Humeur : Ravageur
Dim 25 Juin - 10:33
Alexander Perez
Neutre
« T'as des noms ? »

C’était quoi ça? Des noms ? Est-ce qu’il allait devoir demander protection à son ex ? Encore, ça serait juste “un ex”...c’était déjà pas évident pour Alexander de mettre sa fierté de côté. Mais là, c’était Eren. C’était différent. Plutôt se suicider que de lui demander de l’aide.
A l’époque, les rôles étaient inversés. C’était Reaver qui protégeait Eren de par son statut, sa force, son nom. Mais maintenant, il n’avait plus rien. Et la preuve était là. Il était devenu un homme seul, qui à tout moment pouvait se faire tuer dans cette prison et se faire oublier de tous. Ça le terrorisait. Même s’il ne le dirait à personne : finir seul, mourir seul, être oublié. Il ne voulait pas finir sa vie ainsi, pas alors qu’on connaissait son nom dans d’autres colonies dans le passé et qu’il créait la crainte et l’admiration.

Il était tombé bien bas.

Alors, il ne répondit pas. Pas de nom. Pas de protection. Il réfléchirait à comment s’en sortir plus tard.

Pour le moment, celui qu’il affrontait, s’était Eren.
A quoi est-ce qu’il jouait ? Reaver n’arrivait pas à le comprendre. Il n’était pas en état de réfléchir correctement, avec ses blessures qui lui faisaient mal. Son corps voulait juste dormir. Mais il ne pouvait pas se relâcher. Pas devant lui. Surtout pas devant lui.

Mais quand Eren commença ses justifications, ça commençait à devenir difficile. Les émotions se bousculaient dans sa tête.

Leurs retrouvailles étaient empreintes d'une tension palpable, une accumulation de souvenirs douloureux qui flottaient dans l'air. Il avait été amoureux de cet homme autrefois, mais la trahison d'Eren avait laissé une blessure profonde dans son cœur.
Alors que les paroles de Eren continuaient, un tourbillon d'émotions contradictoires assaillit Alexander. Une partie de lui était toujours éprise d'Eren, incapable de laisser totalement s'effacer les souvenirs des moments passionnés qu'ils avaient partagés. Mais une autre partie de lui était emplie de colère et de méfiance, refusant d'oublier les promesses brisées et la douleur qu'il avait endurée.
Les pensées d'Alexander tournaient en boucle, remontant le fil des souvenirs. Il se demandait comment Eren avait pu le trahir. Il repensait aux moments où il s'était abandonné à la confiance, aux promesses murmurées sur l’oreiller. Comment tout cela avait-il pu disparaître ?
La tristesse mêlée de colère enveloppait Alexander alors qu'il observait Eren devant lui.

Il se sentait trahi, mais il ressentait également une pointe de vulnérabilité. Cette trahison avait laissé une cicatrice sur son âme, une cicatrice qui refusait de guérir complètement. Il craignait de s'ouvrir à nouveau, de se laisser emporter par des sentiments qui pourraient le blesser encore plus.
Pourtant, malgré la douleur qui étreignait son cœur, Alexander ne pouvait s'empêcher de ressentir une lueur d'espoir. L'espoir que peut-être, cette confrontation pourrait apporter des réponses, des explications qui pourraient apaiser ses tourments intérieurs.

“Eren….”
“Toi par contre, t'as pas hésité une seconde après ça. J'ai pris plus de trente ans pour des trucs que j'ai jamais fait, et je sais très bien de qui elle vient l'idée. T'as aussi niqué le reste de ma vie je te rapelle. Sortir de là à soixante-cinq ans avec se flinguer comme seule perspective d'avenir, c'est pas tant différent d'une perpet'.”
“Je pensais que t’m’avais trahi ! C’est c’qu’on m’a dit ! Tout m’laissait croire que t’m’avais vendu aux flics ! T’voulais que j’fasse quoi ? J’avais la haine !”

Il l’avait toujours, ça brûlait dans son corps.

“J’voulais qu’tu souffres autant qu’moi.”
“Alors si t'es toujours décidé à me buter pour tout ça, vas-y, fais le maintenant.”
“La ferme et laisse moi.”
“ Débarrasse toi de moi une bonne fois pour toute, que je sois plus pour toi une nuisance.”
“P’tain Eren!”
“C'est ce que tu veux nan ? Si tu m'en veux, et que tu m'en voudras pour ça à jamais, va jusqu'au bout de tes idées et bute moi.”
“FERME TA GUEULE! J’SAIS PAS C’QUE J’VEUX!!!!”

Il avait crié de colère, il s’était redressé, passant au-dessus de la douleur physique, de sa plaie qui s’ouvrait à nouveau.

“J’sais pas… j’suis perdu…”

Souffla-t-il faiblement, avant de se recoucher et regarder le plafond.
Pouvait-il le croire ? Vraiment ? Après toutes ses années à le haïr et chercher à se venger. Après toutes ses années d’errance. Lui aussi, sa vie était gâchée maintenant. Il allait finir ses jours à Rikers, alors qu’il avait eu tellement de projets, de rêve à vouloir réaliser.

Il serra les dents. Ferma les yeux un instant, alors qu’un frison désagréable prenait possession de tout son corps. Ca faisait un mal de chien. Tout son être le faisait souffrir. Même son cœur.
S’il croyait Eren, ça voulait dire qu’il aurait détruit sa vie, alors qu’il n’y était pour rien ? Et le rat dans l’histoire, c’était plus celui qu’on croyait…

“T’sais quoi ? Peu importe, nan ? … T’vas t’en aller d’là, retrouver tes potes, Blondie et l’reste. Moi j’vais rester ici. Avec un peu d’chance, un des types du groupe d’tout à l’heure va s’faufiler jusqu’ici et va mettre fin à tout ça. Et si c’pas cette nuit, ça s’ra dans quelques jours. T’as juste à patienter, mec. Parce que, j’suis plus rien, plus personne. Et que j’préfére crever que t’demander protection. A toi ou à quelqu’un d’autre ! J’suis Reaver merde ! J’vais pas m’abaisser  d’mander d’l’aide à quelqu’un ! Jamais…”

Il grimaça, serra les poings.

“Casse toi. Sérieux, barre toi, avant que j’te démonte la gueule.”

Va-t’en avant de le voir encore plus faible. De craquer de la douleur qui était de plus en plus insupportable. De cette envie de hurler ses émotions. C’était le fouillis dans sa tête. Il était perdu. Il ne savait plus quoi faire, ni penser. Eren… Ça aurait été plus simple s’il le haïssait totalement. Si Reaver n’avait plus de sentiments pour lui. Mais leur échange venait de lui faire comprendre le contraire. Il aimait encore cet homme et c’est pourquoi c’était si difficile.

Eren Van Graff
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Lun 24 Juil - 1:50
Eren Van Graff
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Bute moi.
T'as déjà eu toutes les raisons, toutes les occasions de le faire.

Sinon je resterai jusqu'à ce que tu le fasses.

Si tu me butes pas.
Il y aura cette partie qui penseras que tu veuilles bien toujours un peu de moi.
Même si c'est qu'un peu. Même si c'est qu'à ta manière.

Je partirai pas même si tu hurles, même si tu me menaces, tant que tu me laisses m'accrocher je le ferais.


J'ai peur de tout ce que je suis capable de penser.
Mais incapable de faire taire au fond de moi.

Je suis plus pareil, depuis que Reaver est à Rikers.

Candy l'a senti et s'en inquiète depuis, devenu plus discret dans cette prison que je ne l'ai jamais été, fuyant même ceux que je côtoyais régulièrement. Et cette impression d'être prêt à imploser à tout moment, la fuite en avant de tout ce que j'ai tenté de refouler tout ce temps. C'est comme tenter de retenir l'eau qui fuit entre les doigts. Sauf qu'elle fuit à travers tous les pores de ma peau, faisant grincer la culpabilité et la douleur d'un cœur brisé.

« ... je sais. »

Qu'il avait la haine.
Qu'il avait senti la trahison comme une lame froide entre deux côtes.

Que j'aurais mérité que ce jour-là, il m'étrangle droit dans les yeux.
Pas pour avoir vendu son gang. Mais pour l'avoir trahit lui.
Et tout ce qu'on avait pu partager avant.

Personne n'a pu voir en moi comme Reaver a bien pu le faire. Il a vu la détresse au fond des yeux, les fêlures d'un gamin paumé, il a entendu au delà de ce qui a été dit. C'est peut-être ce qui l'a poussé alors à me recueillir, avant que lui aussi ne commence à s'ouvrir. C'est là que j'ai trouvé refuge. Et c'est pour ça, que j'arrive pas à lui en vouloir. A avoir voulu me faire souffrir, autant que ma fuite a dû lui être douloureuse.
C'est pour ça que je te laisse ma vie si tu le souhaites.

J'ai pas cessé de le fixer malgré le ton qui grimpe, les mots qui grondent.
J'ai déjà pris la décision de ne plus bouger.

Sinon ce pas en avant lorsque la douleur semble le cisailler, les mains qui réussissent à se raviser au dernier moment, en se cramponnant aux barreaux du lit. Aussi perdu que lui, criblé d'intentions contraires et émotions contradictoires. Mais c'est la première fois que je le vois réellement abattu comme ça. Je l'ai déjà vu blessé, je l'ai déjà rafistolé plusieurs fois. Là les blessures sont au-delà de celles physiques.

Les jointures de mes mains pâlissent contre le métal froid.

Je ne sais pas s'il me croira.
Mais j'ai pu lui dire tout ce que j'avais à lui dire, la vérité comme je l'ai vécue.

Peut-être qu'il me croira.
Mais même moi je n'ai pas réussi à me le pardonner.

Et une interrogation muette teinte d'abord mes traits, en entendant ce 'peu importe.'

Brouillée par les sourcils qui se froncent nerveusement.

« Tu laisses Candy en dehors de tout ça, c'est avec moi que t'as un problème. »

L'amertume de Reaver ayant d'abord réveillé l'instinct sur la défensif, j'ai pas aimé la manière dont il l'a évoqué.
Sauf que lui il a continué de parler, d'enchaîner morne, et cette tension s'effrite aussi vite.

Il est paumé.
Complètement paumé.
Et il y a mon cœur qui cogne sur certaines phrases, douloureux.

J'ai jamais voulu ça.

J'ai jamais voulu de tout ça.

« Reaver... »

Sa fierté ravalant le désespoir qu'il s'interdit de ressentir.

Et moi, je finis de m'approcher la dernière fois qu'il me demande de partir.
Les mains s'animent enfin, tout doucement, viennent se poser sur son torse.

« J'te demande rien. Sinon un peu de temps. J'te ferais pas de coup fourré, rien du tout. J't'en prie, Reaver... si les années qu'on a passé ensemble ont compté pour toi, laisse moi au moins cette chance. »

Soulevées au rythme de sa respiration, elles glissent jusqu'à ses épaules, m'entraînent avec.
La tête penchée, à masquer les prunelles qui brillent sous les paupières.
A laisser les boucles en pagailles rouler contre lui.

« Mais moi, j'veux pas croire que tu veuilles vraiment que je parte. J'veux pas y croire. »

Parce que si j'y crois, j'aurais perdu mon dernier espoir.
Et je suis bien incapable de le laisser là.
Pas après tout ce qu'il vient de me dire.

Et j'insisterais même si ça le fait exploser, si ça l'aide aussi à s'ouvrir.
Juste un petit peu de temps...

lui montrer que je ne le lâcherai pas.

Le front contre le torse, les bras semblant frêles autour de ses épaules.
Tremblant et craintif, veillant à ne pas toucher les blessures, mais n'osant toujours pas croiser le regard.
Je ne peux pas lui cacher la voix qui tremble.

« J'ai cru que t'étais mort. Je veux pas te perdre une nouvelle fois. »

Alexander Perez
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Dim 6 Aoû - 10:48
Alexander Perez
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“Tu laisses Candy en dehors de tout ça, c'est avec moi que t'as un problème.”

Pourquoi ça l’énervait autant ? Pourquoi ça le faisait chier que Eren prenne la défense de l’autre Blondie comme ça ?

“Dis lui d’arrêter d’venir m’voir d’jà.”

Parce que c’était bien Candelaria qui était venu le voir, qui cherchait à passer du temps avec lui. Sans doute pour connaître ses intentions, savoir s’il allait faire du mal à Eren, ou encore pire que la première rencontre. Mais qu’est-ce qu’il pouvait faire avec sa carrure de gringalet ? Attendre le meilleur moment pour venir le poignarder ? Ben, c’était le moment. Qu’il vienne finir le travail. Même si ça saoulerait bien Reaver de mourir tuer par un type aussi chétif et fragile que Blondie.

“Reaver... “

La main sur son torse le fit sursauter, réveillant encore un peu plus la douleur de sa blessure.

“J'te demande rien. Sinon un peu de temps. J'te ferais pas de coup fourré, rien du tout. J't'en prie, Reaver... si les années qu'on a passé ensemble ont compté pour toi, laisse moi au moins cette chance.”
“...”

Les années passées ensemble avaient compté. Ca avait été comme une nouvelle vie, pleine de risque et de danger, mais aussi d’exploits de victoire, et d’amour…Est-ce qu’il aimerait encore quelqu’un un jour aussi fort que Eren ? Est-ce qu’il pourrait l’aimer à nouveau comme avant ? Ou bien même… est-ce qu’il l’aimait encore ?
Alexander  ne voulait pas se prendre la tête. Il devait faire abstraction des sentiments et des émotions. Il ne devait pas apprécier cette proximité que Eren mettait de nouveau entre eux. Ce souffle qu’il sentait sur lui. C’était léger. Mais présent et…ce poids sur son torse. Reaver ferma les yeux fortement. C’était douloureux. Son cœur souffrait encore après toutes ses années.

“ J'ai cru que t'étais mort. Je veux pas te perdre une nouvelle fois.”

Un silence. Ou juste leur souffle. Le bruit des machines de la prison, de pas dans le couloir…Eren tout tremblant contre lui.

“T’es con.”

Voix rauque. Et une main qui vint se poser sur l’arrière du crâne de Eren. Une légère pression pour le faire venir un peu plus contre lui.

“Celui qui m’tuera l’est pas encore né, c’bouffon.”

Il grimaça. Sa blessure lui faisait un mal de chien. Il gardait son autre main dessus, empêchant par la même occasion Eren de s’appuyer contre.

“La perte d’sang ça fait dérailler. Que quelqu’un vienne essayer d’me finir, j’le démonte.”

Grogna-t-il avant de souffler fortement par le nez.

Qu’est-ce qu’il faisait ? Il ferait mieux de le repousser, de le dégager de là. D’en profiter pour essayer de l’étrangler … Et il en aurait fini  avec sa haine et sa colère.
Et au lieu de cela, il le rassurait avec des caresses dans ses cheveux bouclés. Ca lui rappelait qu’il aimait beaucoup jouer avec, les enrouler autour de ses doigts…

“Quand t’quittera l’infirmerie, j’veux plus t’voir. Pendant un moment. J’veux pas t’croiser,…J’ai besoin de guérir.”

Et pas que de sa blessure physique.

“Et… t’laisses un peu trop aller là, bouge !  T’m’empéches de respirer.”

C’était faux. Mais il voulait mettre fin à tout ça. Ça le perturbait de trop. Alors il le repoussa, sans violence. Il croisa son regard, quelques secondes,  avant de le détourner.

“Va appeler quelqu’un pour ma blessure.”

Grogna-t-il la tête tournée sur le côté, pour ne plus le voir. Il avait besoin de repos. Il avait besoin de réfléchir. Mais là, il n’y parvenait pas.

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