feat. Dark Choco Cookie - Cookie Run
Visage: Un faciès plutôt bien dessiné, la mâchoire saillante, un nez fin et ses lèvres suivant le pas. Une peau métisse, tirant vers le brun, là où son épiderme n'est pas défiguré. Car la première chose que l'on peut apercevoir est bien la cicatrice sur son œil gauche, traversant sa paupière en longueur du front jusqu'à la joue. Cette dernière reste fermée la plupart du temps, par simple commodité.
Cheveux: L'épaisse tignasse de jais reflète un manque certain d'entretien, bien que cela lui aille plutôt bien. Une chevelure donc peu soignée, allant jusqu'au bas de sa nuque, coiffé en bataille. Quelques mèches teintées de blanc à l'avant, celles qu'il laisse recouvrir la partie de son visage amoché, comme pour cacher un tant soit peu cette difformité.
Musculature: Un corps athlétique et une musculature suffisante pour mettre à terre plus grand que lui. Ses bras sont taillés pour persécuter, entraînés à garder en place ceux qui tentent de se défaire de son emprise et ont l'habitude d'enchaîner les coups de poing. En suivant, son torse n'est aucunement mis de côté. Seth est endurant, que ce soit pour asservir les uns ou se faire tabasser par les autres.
Allure générale: De sa grande carrure, le prisonnier peut se montrer arrogant, de par son regard hautain jugeant ceux qui ont la prétention de lui tenir tête, de par sa démarche nonchalante et son insolence constante. Parfois, il sera d'un calme olympien, un sérieux s'échappera de son iris pourpre et son visage reflètera un froid glaçant. Un temps de calme avant la tempête qui se déchaînera dans son esprit, puis, lorsque le brasier dévorant ses entrailles s'enflammera, un sourire carnassier et insatiable se dévoilera.
Détails sur la tenue: L'accoutrement obligatoire des prisonniers, rien de particulier si ce n'est qu'il a tendance à remonter ses manches jusqu'aux biceps. Lorsqu'il peut se débarrasser de cette tenue, il porte souvent des t-shirts noirs moulant son corps et un pantalon large de préférence.
Signes distinctifs: De nombreuses cicatrices visibles, notamment sur ces bras.
Autres: Il ne possède aucun tatouage, ni de quelconque bijoux.
"I've always liked to play with fire."
" Mords la poussière. Tranche ta peau sur les barbelés de tes voisins s'il le faut. Court, vite. Ne te fais jamais attraper. Tu sais ce qu'il t'arrivera si tu te casses la gueule. "
Ces mots résonnant dans son crâne, ceux de cet homme lui ordonnant d'agir contre une bouchée de pain, tandis que ses poumons s'encrassaient de sable et sa gorge s'enflammait sous l'effort de son corps. Voler à plus misérable que lui, trahir la confiance d'un instant afin de dérober des biens de piètre valeur. Le jeune égyptien était doué à la tache, rapide mais discret, le regard ancré sur l'horizon de sa fuite alors que ses oreilles frémissaient à l'écho des insultes et des bottes courant sur le sable fin, quelques mètres derrière lui.
Dès sa jeunesse, Seth fut enrôlé dans le petit gang du coin. Rien de plus que des brigands profitant de la pauvreté des autres à ses yeux. Mais il fallait se nourrir, trouver de l'argent dans le but d'aider sa petite famille. Une nouvelle robe pour maman, et une bouteille d'alcool pour papa. Son père était heureux quand il avait de quoi s'enivrer. Ils riaient ensemble et s'amusaient de peu. Juste assez pour tenir, passer le temps et un peu de rab lorsque la situation le permettait. Après tout, ses parents travaillaient à une usine non loin de leur bidonville, et l'enfant sans surveillance trouva bien vite de quoi s'occuper. Ou sa naïveté l'entraîna à suivre les pas de ceux qui se croient être les rois du continent, aussi.
Jeune esprit malléable, les autres lui ordonnaient, le gamin s'exécutait, n'ayant pas encore conscience du danger. Sans comprendre que ces gars s'en foutaient bien de ce que leur jeune recru dérobait, non. Ils l'entraînaient à voler sans se faire prendre, toujours plus, toujours plus gros. Des butins dérisoires comparés à l'expérience sur le terrain qu'assimilait Seth. On lui répétait de ne pas se faire choper, c'était le maître mot. Mais il fut un jour où le jeune adolescent eut les yeux plus gros que le ventre. Sans s'apercevoir qu'on l'exerçait au vol, il se rendit pourtant compte de l'humanité mesquine de ce monde.
Un larcin comme tant d'autres, rien de spécial, si ce n'est qu'un piège l'attendait silencieusement ce jour-là. Une sorte de test dont il n'était absolument pas préparé. Ce jour-là, il trébucha. Tout était prévu pour que l'égyptien se casse la gueule et endosse la responsabilité de son échec. Son échec, qu'ils disaient. Sa faute. Et la sentence tomba. S'il ne s'agissait que d'une baffe bien placée et une amertume difficilement effaçable, ça aurait été vivable. Comme les engueulades de sa famille. Comme quand le voisin avait frappé son chien jusqu'à ce qu'il s'endorme et n'aboie plus.
On l'emmena dès l'aube dans le désert entourant le bidonville. Assez loin afin de perdre sa trace et ses repères, assez loin pour que personne ne puisse entendre ses plaintes. Là, un vieux cabanon rongé par le soleil et le sable, une porte grinçante, et au milieu de la pièce minuscule, une chaise et des câbles.
"Hot blood, these veins."
Les années se succédèrent, avec leur lot d'accomplissement et d'échec. Tiraillé entre ses obligations au sein du gang et la peur que ces types s'en prennent à sa famille au moindre faux pas, Seth s'était déjà engagé dans la mauvaise voie et ne pouvait s'en défaire sans craindre pour ses proches. Alors, il obéissait comme le bon chien qu'on avait éduqué. Pas d'aboiement, pas de mutinerie. C'était d'ailleurs parfois lui qui faisait la loi et grondait ses subordonnés, du peu qu'il commandait. Il n'avait pas le droit à l'erreur, peu importe ce qu'on lui demandait, le travail devait être fait.
On le sommait de ne pas faire attention aux bruits suspects dans le coffre du van qu'il conduisait on ne sait où. De ne pas s'interroger sur ce sac poubelle gigotant encore. De se taire. Lui n'avait qu'à prendre ce qu'on lui donnait et l'emmener à un point bien précis. Mais les mois passaient, et l'ennuie le prit. Son passé de "fuyard" sonnait tel un doux souvenir. L'excitation du danger à quelques mètres de lui, l'imprévu d'une course poursuite et des potentiels pièges qu'on pouvait lui tendre. Seth se sentait prêt à retourner réellement sur le terrain, prêt à ressentir cette sensation qui lui manque, ce sentiment d'existence.
Voyant la détermination sur le visage du jeune homme, ses supérieurs ne pouvaient refuser une telle offre. Des bras de plus dans leurs sordides opérations et un esprit soumis aux moindres de leurs mots. Seth fut testé à plusieurs reprises, toujours en groupe. Puisque cette fois, ce n'était pas des biens qu'il devait dérober, mais bien des personnes entières et vivantes. L'égyptien se doutait déjà du trafic d'humain dans la région, mais il pensait que ces êtres étaient destinés au marché noir de l'esclavage ou du proxénétisme. C'est en découvrant les laboratoires de fortune, là où il emmenait ses prises, qu'il prit conscience du réel but de ses missions.
Le gang lui montra d'abord, l'éduquant en premier lieu à bien choisir ses cibles, car un corps déjà en piteux état ne pouvait renfermer des organes de bonne qualité, ce serait du temps perdu. Repérer, traquer, étudier. Le fils Ilyes se contentait de ça les premiers jours, assistant à quelques kidnappings plus musclés que d'autres, lui ne devait pas intervenir. Pas pour l'instant.
"Can't help myself, got secrets I can't tell."
Vint alors le jour où il mena la chasse, avec deux de ses collègues afin de surveiller le bon déroulement de la tâche. Le groupement malfamé restait attentif aux agissements de leur petit nouveau, de peur qu'il ne se foire, qu'il soit terrorisé par la violence de ses propres actes, ou qu'il se retourne contre ses bourreaux. Cependant, leur inquiétude se détourna de ce qu'il pensait.
L'excitation de la traque montait en lui, l'ombre de sa silhouette rôdant entre les ruelles étroites et silencieuses, tel un félin poursuivant son délicieux repas en toute discrétion. Un instant d'inattention de sa victime, Seth fonça sur lui, le plaquant au mur. Un coup droit dans la mâchoire, assez puissant pour le sonner, ses muscles tremblant sous la montée d'adrénaline. Ses assistants d'un soir rappliquaient hâtivement avec leur matériel, de quoi ligoter l'homme et le bâillonner. Seth offrit un dernier coup de phalange à la tempe de cette pauvre âme incapable de se défendre, comme si l'esprit de l'assaillant réclamait davantage. C'était le cas. Tout se passa bien trop vite, bien trop proprement. Son regard sombre observait ses collègues ramener le butin à la camionnette garé non loin avec un empressement certain, tandis qu'il restait sur place, son sang bouillonnant dans ses veines.
De nombreuses chasses suivirent, dévoilant jour après jour l'ardeur de Seth, sa passion quant à ce nouveau boulot, et surtout pour ce goût du danger. Toujours sur le point de se faire attraper par les habitants rancuniers, toujours à un coup de poing d'anéantir le crâne de sa proie. Il n'y avait plus de juste milieu, seulement une fine corde de lin à ne pas trancher. Ses acolytes préféraient rester à l'écart, certains d'entre eux s'étant déjà pris des brisures de verre dans le thorax pour ne pas avoir laissé le temps à l'égyptien de bien endormir leur victime.
Une rage incontrôlable, ce désir irrépressible que de ressentir son cœur battre jusqu'aux bouts de ses doigts, une frénésie où la morale n'avait plus aucun sens à ses yeux. Les enlèvements se transformaient peu à peu en séance de torture, parfois en séquestration de plusieurs jours lorsque le malfaiteur n'en avait pas assez eu. Puisque ses "contrats" n'étaient jamais réguliers, il devait s'occuper autrement. Là, ses victimes pouvaient apercevoir son potentiel gâché, qu'il disait à sa propre personne. Ses bras servaient à étrangler, ses phalanges pour recadrer ceux qui lui résistaient. Un large sourire carnassier se dessinait alors sur son faciès, pourtant froid et indifférent de premier abord.
En perpétuel recherche de ce sentiment de risque, beaucoup de ses chasses finirent en bain de sang. Les cicatrices sur son épiderme se comptaient par dizaines, et l'on raconte qu'un soir, une personne s'était bien trop défendue et lui creva l'œil gauche. Enfin, c'est ce que Seth raconte encore aujourd'hui.
Cependant, toute aventure a une fin, et elle n'est pas toujours des plus heureuse. Ce fut un enlèvement de trop, un soir. L'organisation fut désastreuse, et celui qui trébucha en dernier prit pour tout le monde. Espérant échapper à un autre gang des alentours, une course poursuite s'engagea, mais les efforts du truand des lieux ne suffirent pas. Il fallait bien un jour où l'échec serait plus violent qu'un éclat de verre brisé dans la gueule.
"I light the match to taste the heat."
Si l'égyptien pensait que ses assaillants n'étaient que d'autres misérables chiens réclamant leur territoire, la surprise fut tout autre. Ces gars l'emmenèrent à l'intérieur d'un fourgon dont les couleurs peintes ne laissaient aucun doute. C'était des gardes aux abords d'une grande ville voisine, et ils semblaient bien satisfaits de leur prise. Enfin, si l'on omettait les hématomes et autres coups portés à leur encontre. Seth ricanait à l'arrière de véhicule, s'étouffant à moitié avec son propre sang.
Dans l'esprit du détenu, la fin n'était qu'à quelques minutes de lui. Aucun intérêt pour la justice de l'incarcérer, ces gardes n'avaient qu'à le jeter au fin fond du désert avant de lui trancher la gorge pour en finir. Mais ces minutes furent bien plus longues que ce qu'il imaginait. On le fit sortir enfin, yeux bandés, jusqu'à une salle d'interrogatoire. Ce n'était pas ce qu'il avait prévu. Maintenant, deux options lui étaient offertes : raconter toute la vérité dans les moindres détails et espérer finir ses jours en prison, ou ne pas coopérer et se faire flinguer sur place. La décision lui parut d'une évidence.
Puisque la vie elle-même ne lui a jamais laissé le choix de son propre destin, et ce depuis son enfance, Seth ne pouvait se voir défendre les miséreux coupables de tout ce bordel. Il expliqua alors à son interrogateur la totalité de ce qu'il savait. Toutes les informations, les lieux de rendez-vous, la position des principaux QG ainsi que des laboratoires, les noms qu'il entendait régulièrement, les descriptions physiques de ses supérieurs.. De quoi rédiger un joli dossier pour la brigade d'intervention. Il y avait pourtant des points que le condamné effaça de son discours, notamment tous les aspects où il fut en tort, et surtout des précisions qu'on ne pouvait pas prouver en sa défaveur. La liste de ses motifs d'incarcération aurait été bien trop longue.
La justice prononça alors son verdict, une peine de prison ridiculement dérisoire comparée aux actes commis par le prisonnier en devenir. Cependant, ses révélations aidèrent grandement à démanteler une partie du réseau de trafiquants, ses aveux jouaient radicalement en sa faveur et ne pouvaient pas être ignorés.
Trois longues années après sa condamnation, trois longues années à croupir dans une prison médiocre, trois longues années pour qu'il se fasse virer de cet endroit. Instable. Violent. Colérique. Un cherche merde, comme ses collègues de chambre aimaient l'appeler. Un tigre en cage affamé, cherchant n'importe quelle occasion pour se jeter sur le moindre bout de viande à sa portée. Les jours passés en cellule d'isolement ne suffisaient plus, son comportement se dégradait au fil des mois et rien ne semblait pouvoir éteindre le brasier consumant son être. Dans un futile espoir d'arranger un minimum la vie en communauté de la prison, Seth fut muté à Rikers SJP. On lui en parlait comme la prison des plus agressifs, où les tarés de ce monde y sont envoyés, un endroit où il ne pourrait faire sa loi comme avant. Un large sourire carnassier s'esquissa sur ses lèvres, impatient que de découvrir son nouveau terrain de chasse.
"I've always liked to play with fire."