Samuel Wood ( finie )  L2vo
An 2588. Nous sommes à Rikers Space Jail Processing, un centre d'incarcération spatial. Détenus, surveillants, médecins, employés ou même pilotes chargés des vaisseaux de sauvetage, vous séjournez dans la station la plus éloignée du monde terrestre et des colonies qui gravitent autour de la Terre. Mais sauriez-vous percer le secret qui plane sur la Sedna Corporation, l'entreprise à l'origine de Rikers ?
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Samuel Wood ( finie )

Samuel Wood
Messages : 33
Métier/Activité : Chef des cuisines
Humeur : Grognon
Sam 23 Juil - 15:15
Samuel Wood
Employé
PiouPiou
« Les jaloux détruisent ce qu’ils sont incapables de créer » - Paul Guth.
Carte d'identité
Prénom & Nom:  Samuel Wood

Age: 48 ans

Taille: 1m81

Poids: 85,9

Couleur des yeux: Noir

Lieu de naissance: Terrienne, mais ne le regardez pas avec des yeux remplis d’attente ou encore effacez-moi toute cette haine parce qu’il serait né avec une cuillère en argent dans la bouche. Navré de vous l'apprendre, mais il est né du mauvais côté de la barrière.

Origines: Canadienne

Situation familiale: Divorcé et sans attache.

Métier: Chef des cuisines

Années de contrat: 10 ans

Années effectuées: 5 jours..il prend encore ses marques.


Signes de reconnaissance

feat. Blackwall (Dragonage) de  MattRhodesArt pour l’avatar et de MARIO MANZANARES pour l'icône.
Visage: Un visage marqué par le temps, les années à travailler d’arrache-pied sans se soucier de sa santé. Se coucher tard pour se lever tôt, manger comme on peut ! Puis viennent les déboires d’une lutte sans merci, le poids de la trahison, l’angoisse de ne pas être à la hauteur de l’autre… Oui, tout ça laisse des traces bien visibles sur ce visage caché par une barbe et une moustache bien garnies. Des sourcils broussailleux abritent un regard las, éprouvé par la vie qui n'a certainement pas laissé de repos à cette carcasse. Pourtant, cela n'empêche pas ce visage de s'éclairer d'un bref sourire quand la situation le sort de ses mornes habitudes. Il n'est, en aucun cas, éteint, seulement fatigué, mais l'abandon n'a pas encore gagné.

Cheveux: Une masse imposante noir/brun foncé avec quelques mèches plus claires tirant vers le blanc. On sent qu’il entretient sa masse de poils, toujours impeccable, jamais sale ! Il met un point d’honneur à toujours être bien coiffé.

Musculature: Une montagne ? Un colosse de pierre ? Les mots viennent difficilement pour décrire sa masse musculaire. La vieillesse commence à défaire ce qu'il a mis des années à accomplir, mais il s'évertue à continuer à l'entretenir.

Allure générale:Vous voyez le cliché du bûcheron sortant de sa montagne ? Notre cher Sam pourrait nous le faire rappeler... Ou si nous voulons l'affubler d'une autre image tout autant clichée, il lui suffirait de se teindre les cheveux et la barbe en blanc pour avoir l’image du Père-Noël, la bedaine en moins... Un drôle de mélange entre les deux peut-être... Un Père-Noël bûcheron voilà qui représenterait bien l’allure générale de notre cher personnage.

Détails sur la tenue:Toujours habillé en noir que ce soit au travail ou en-dehors... Pour égayer tout ça, il se permet de porter de temps à autre des chemises à carreaux rouges ou bleus.

Signes distinctifs: Un collier avec un pendentif imposant d’un phénix.

Autres: Sa barbe cache une cicatrice au niveau du cou, trace d’une ancienne opération.


Dossier mental
Qualités: Attentif, combatif, digne et honnête sont ses qualités majoritaires si nous devions en citer quelques-uns.  

Défauts: Borné, blasé légèrement fataliste, un peu cassant sur les bords et maniaque dans sa cuisine alors qu’il est bordélique chez lui !

Orientation sexuelle: Homosexuel

Comment gère-t-il l’hostilité ? Calmement ! Il n’est plus à ça prêt. La violence ne résout rien, elle envenime seulement les tensions. Mais s’il remarque que la discussion n’aboutit à rien, il n'hésite pas à utiliser sa force pour arrêter cette hostilité.  Cependant, il a tendance à la fuir comme la peste. Préférant détourner le regard bien qu'ici, ce ne soit guère envisageable.

Que pense-t-il de l'écart de privilèges entre les colonies et les Terriens? Il préfère ne pas en parler et laisser à ceux qui ont les moyens de faire quelque chose. De toute façon pour lui, la Terre en elle-même a déjà des choses à régler avant de régler le problème d'écart avec les colonies !

Quel est son plus grand rêve? Vivre paisiblement avec la personne qui finira sa vie à ses côtés et ouvrir un restaurant.

Quel est son pire cauchemar?Les rats...et surtout de ne pas retrouver le goût et l’odorat.

Pourquoi travailler à Rikers? Il voulait changer d’air...si vivre dans une boîte de conserve signifie changer d’air…et mettre des sous de côté pour passer à autre chose.

Description générale: Il a l’impression d’avoir vécu plusieurs vies. Pourtant, il n’est pas si vieux que ça. 48 ans c’est moins qu’une moitié de vie...Non ? Quoi que même si la médecine est bien avancée dans leur monde, on ne fait pas de vieux os…Sauf peut-être si nous sommes nés au bon endroit. Mais c’est le privilège de rares personnes ! Cela n’empêche en rien de travailler dur et de gravir les marches plus hautes les unes que les autres sans déraper ! Il y a rien de plus méprisable que ceux qui ont choisi la facilité pour mieux vivre. Ceux qui osent contourner la loi par égoïsme, ne sont que des gens qui ne méritent pas de respirer le même air que les autres ! Il doit être un peu maso pour avoir envoyé un CV dans une prison réunissant ces êtres méprisables. Mais il avait besoin d’argent et puis sur le moment, il avait eu l’impression que c’était une idée brillante pour s’éloigner de cette énième vie. Une fuite ? Non, plutôt une récupération. Il avait besoin de souffler, il était las. Las d’avoir l’impression de recommencer à chaque fois. Chacune de ses décisions était mauvaise, chacun de ses choix l'avait éloigné de son rêve, mais il ne regrettait rien... Presque rien... Il avait protégé ce qu'il croyait être juste. Il avait suivi ses convictions jusqu'au bout quitte à sacrifier sa propre famille... Il avait aimé jusqu’au bout son compagnon. Leurs chemins avaient seulement différé. Ils n’avaient pas eu la même ambition. Samuel n'en avait pas du tout alors que son compagnon en avait certainement beaucoup trop. Ils en étaient venus à ne plus se comprendre du tout.

Assez de larmes et si nous parlions plutôt de son rêve, de sa passion... En cuisine, vous n’aurez pas le même homme ! Depuis aussi loin qu’il se souvient, il a toujours voulu être le chef de son propre restaurant, il a toujours travaillé pour, même si certain chemin l’ont éloigné de cet objectif. Il sait travailler en équipe, mais il n’hésitera pas à aboyer des ordres pour que cela tourne au rythme qu’il souhaite. Dans son travail, tout doit être fait dans les règles. Il dévoile un petit côté perfectionniste, reste de son poste dans un grand palace. Il peut se faire passer pour un rustre qui n'a aucune bonne manière, mais si on montre son envie de bien faire, il sait se montrer pédagogue et patient pour échanger sur son savoir.

Mais alors qu’il a tendance à grogner à la moindre tache de graisse dans la cuisine, ne mettez pas un pied dans sa chambre au risque de vous retrouver face à des saletés non identifiées... Il n’a pas le temps pour faire le ménage chez lui... Lui, il est propre, c'est suffisant !
Il cache du mieux qu’il peut, son handicape grâce à son expérience en cuisine, mais cela n’empêche en rien que cela le tourmente et grignote son moral jour après jour plus que tout les traumatismes qu’il a pu accumuler.
Alors qu’il semble aussi solide qu’un roc, aussi féroce qu’un grizzly, il en pleure souvent de frustration, il est terrifié que cela ne s’arrange jamais !

Il y aurait certainement encore plein de choses à dire sur l’homme qui murmurait à l’oreille des légumes, mais nous vous laissons le plaisir de le découvrir pleinement à ses côtés.


Historique
- Si vous devez raconter dix anecdotes sur votre vie, quelles seraient-elles ?

….

- C’est pour les archives… Dix, c’est simple... Lesquelles choisirez-vous pour vous définir ?

Simple ? Une voix grogna. Ce n’est pas vous qui répondez à la question. Un soupir se fit entendre.

La première…Je dirais que cela remonte à quoi... Mes 6..7 ans.. Enfin aux premières années dont nous pouvons encore nous souvenir.

La boue jusqu’aux genoux, les effluves nauséabondes des usines aux alentours, les squelettes d’épaves, la tôle brûlante, simple protection face aux UV menaçants. Les cris émanants de la colère des gens vivant dans cet enfer. Joie de mes premières années d'existence, comme la majorité mon père travaillait à l’usine et peinait à rapporter de quoi nourrir sa famille... Deux filles et un fils à nourrir, sa femme qui trimait en faisant de petits boulots, par-ci, par-là. Franchement, il n'y a rien qui mérite qu’on s’y attarde, si ce n'est peut-être la solidarité entre voisins... Mais c’est important pour comprendre la suite. J'étais dans la merde terrienne !

Vous savez... J’ai arrêté de dire d’où je viens. J’ai toujours l’impression de devoir me justifier ! Lorsqu’on vient de la Terre, tout le monde à sa vision idéale. J’ai souvent droit aux mêmes réactions. On classe des gens dans des cases sans même les connaître... Je fais peut-être pareil… Mais cela me gonfle de devoir rappeler que sur Terre il y a aussi des gens qui vivent dans la misère. Je suis sûr que la plupart des colonies ne connaissent pas la boue et la chaleur plombante, les désagréments des insectes et des rats... Je ne dis pas que l'herbe est toujours plus verte ailleurs, mais certains ont de l’herbe en or dans leur jardin ! Oui, j'ai eu de la chance, certainement plus que d'autre, mais pour en arriver là les sacrifices ont été légion !

- Mais si vous êtes là, vous vous en êtes sorti ! Comment avez-vous fait ?

Vous savez...J’aurais aimé avoir eu la fierté de dire que j’ai été le premier à m’élever ! Mais comme dans la plupart des endroits merdiques, il y a toujours un héros du coin qui a réussi avant vous à sortir de là... Cela n’avait été qu’un nom murmuré de temps à autre jusqu'à mes 10 ans environ… Oui, je m’en souviens parfaitement !!

Le Grand, chef Cazeldoni, voilà comment on l’appelait dans ce bidonville. Il avait réussi à monter son restaurant dans la grande ville prospère du coin. Il s'était fait une renommée, un nom parmi les riches de ce monde ! Mais il n’avait jamais oublié ses origines. Il revenait avec ses bottes clinquantes, sa tenue blanche immaculée de toute souillure. Il était roi parmi les mendiants. Il apportait aux gens du coin des aliments frais. Des fruits, des légumes, et même un peu de viande, c’était comme un jour de Noël, une fête des plus grandiose... Pour un gamin de dix ans qui n’avait pas grand-chose, c’était... Il n’y a aucun mot pour le décrire. Je suis resté collé à lui en lui posant des milliards de questions. Ce n’était pas comme les autres gamins qui lui tournaient autour comme des abeilles cherchant leurs fleurs à butiner pour repartir aussitôt une fois leur friandise à la main ! Non, j’avais soif d’apprendre, soif de connaître toutes ces saveurs sur le bout de la langue. Et pour une fois, la nature avait bien fait les choses, d’après lui, il semblerait qu’elle m'eût doté d’un palais et d’un nez sensibles. Bref, je faisais partie de ses bonnes actions du jour, je m'en souviens comme si c'était hier, sa main sur mon épaule son sourire venu d'ailleurs..."Mon garçon, présente-moi tes parents ? " Ma poitrine se gonfla de fierté.

Ma mère en a pleuré de joie. Moi, je ne comprenais pas vraiment ce que tout cela signifiait pour mon avenir. J'étais juste un gamin qu'on venait de féliciter pour ma curiosité. Mais la joie étant contagieuse, j’étais ravi. La promesse d'une meilleure vie résonnait au sein de cette bicoque faite de tôle et d'objet recyclés. Pour mes parents, j’étais sauvé et ils avaient une bouche de moins à nourrir. Moi, j’étais ballotté entre les préparatifs, car le grand chef voulait que je reparte avec lui. Un nouveau monde allait s'ouvrir à moi. Une vie sans la faim au ventre... Du haut de mes dix ans, j'avais les yeux remplis d'un égoïsme enfantin. J'étais celui de la famille qui allait connaître mieux. Moi qui étais le plus jeune, j'allais être celui qui allait les aider au mieux !

Mais malgré les promesses de retours lancées cette journée-là, malgré les espoirs d’amener quelque chose de meilleur… Ce serait la dernière fois que je verrais ma mère et mon père.

- Cela a dû être un beau choc culturel ?!

Pour être un choc, s’en fut un et de plusieurs manières ! Tout avait l’air propre et la végétation, il y en avait partout ! Je n'avais jamais vu ça, pour un petit garçon, c'était incroyable… Ce fut le premier choc ! Le chef Cazeldoni m'emmena chez lui, une jolie petite maison en banlieue. Pour moi à cet instant, c’était un château... Plus tard, je me rendrais compte que c’était juste un petit pavillon de la zone populaire. J’ai gardé les yeux grands ouverts tout du long, j’en aurai des choses à dire à mes parents quand je les reverrai.. C’est certainement ce que je me suis dit avant d’entendre : “ Tu n’aurais pas pu en trouver un plus jeune ? Un bébé par exemple ! “ Ces mots, je les devais à la charmante femme de mon sauveur. Oui mon cher héros avait joué de nos espérances pour se trouver un fils. Ils ne pouvaient pas avoir d’enfant, de ce fait, il s’était dit qu’un gamin de dix qu’il pouvait déjà prendre avec lui en cuisine serait mieux qu’un nourrisson. Le sentiment d’avoir été berné, la colère envers eux que j’avais ressentie à ce moment se fit vite oublier quand on me présenta ma chambre et qu’on m’accueillit comme un roi à leur table. Je n'avais jamais vu autant de nourriture ! Oui, j’avais facilement retourné ma veste ! J'étais déjà prêt à les appeler papa et maman s’ils me laissaient vivre avec eux et s’ils me couvraient de cadeaux. Mais qui pourrait m’en vouloir de chercher le meilleur pour moi à ce moment-là ? Mes sœurs certainement, mais là du haut de mes dix petites années, je ne m'en souciais pas !

Sans rentrer dans les détails de ma vie avec eux, je voulais tellement m’assurer que j’avais une place auprès d’eux que je travaillais comme un forcené pour rattraper mon retard, pour être un bon fils. Écriture, lecture, calcul, cuisine… Un an plus tard, je rejoignais l’école du coin et ma mère adoptive eut le bébé qu’elle voulait. Vous imaginez bien, ce n'était pas la relation idéale, mais je faisais mon taf et ils me le rendaient bien. L’amour de ma mère me manquait, mais je savais que j’avais de quoi leur offrir une meilleure vie en restant ici...J’ai plusieurs fois demandé à ce père adoptif de me ramener avec lui pour voir mes parents, mais il s’est toujours arrangé pour faire ses affaires avec le bidonville quand j’étais occupé ailleurs.. Il disait qu’il ne voulait pas que cela perturbe mes apprentissages et moi en bon garçon, je l'ai cru.

C’est la troisième ou quatrième anecdote ça…

- Troisième …

Mmm seulement ? Et bien ma foi… Ce n'est pas très joli joli. Ce n'était pas le moment le plus Wouhou ! Je n'en suis pas très fier. Je devais avoir 17 ans environ. Franchement, depuis mes dix ans, je menais une belle vie. J’avais plus à me soucier de survivre. Je me rappelle, je rentrais de mon stage, un restaurant à un ami au chef Cazeldoni.
Ils se sont arrêtés avec la voiture noire, pas très discrète, pendant quelques secondes, je me suis cru dans un film. Ils sont sortis avec leur costume, j’en avais le sourire aux lèvres jusqu’au moment où ils m’ont montré leur plaque et là… Si on pouvait se liquéfier, je l’aurais fait ! Je vous assure, j’avais les chocottes ! À 17 ans, j’avais dû faire des petites bêtises dont je me souviens même plus ! Je psychotais ! J’étais là à me demander s’il allait prévenir mes parents adoptifs, si cette vie était terminée pour moi. J’ai honte de dire que je me suis bien ridiculisé devant eux. Je les ai suivis, je ne pouvais faire que ça ! Ils ont dû bien se marrer sous leur air stoïque de malabars. À l’époque, j’étais maigre comme un clou, mal à l’aise dans ce corps qui était en train de changer, prenant sa forme d’adulte... Ma voix déraillait, j’avais la peau criblée de boutons… Vous pouvez bien imaginer la différence de stature... J’étais dans la panade !

Ces cons, ils m’ont fait attendre trois heures sans eau, sans rien à manger dans une salle sans fenêtres. J'avais pas les menottes, mais celles accrochées à la table me faisaient de l'œil. Ils savaient ce qu’ils faisaient ces bougres ! Ils me mettaient plus bas que terre sans que je ne puisse avoir une chance de me relever. Ils se relayaient pour m’engueuler. Certains criaient tellement qu'ils me crachaient au visage tandis que je me ratatinais sur mon siège. J'en ai sali mon pantalon.

Moi, je voulais bien faire, je voulais être un bon citoyen, bien sûr que je méritais ma place sur cet îlot de paradis. Ce n'était certainement rien comparé à ce qu'avaient vécu mes sœurs et mes parents, mais j'en avais bavé pour me faire une place.

Les photos d’homme et de femmes défilèrent. Mes sœurs apparurent parmi elles. Depuis quelques temps un réseau dans le bidonville d'à côté, s’était formé pour briser ce que les honnêtes citoyens avaient. Est-ce que je tenais à la famille qui m’avait recueilli ?.. Oui bien sûr ! À mon travail ? Assurément ! Faisais-je partie de ces rebelles ? Non du tout ! J’en ai eu pour une autre bonne heure à ce qu’ils essayent de me faire dire ce que je ne savais pas. Puis ils m’ont enfin apporté de l’eau, un sandwich et après quelques minutes un gars plus gentil en costume s’est assis devant moi. Il avait un air paternaliste. Il a demandé si je voulais aider ma patrie… Qu’est-ce que vous auriez répondu vous ? Bien sûr que j’ai dit oui ! Brave gars, m'a-t-il répondu... Tu m’étonnes voilà que j’étais embarqué par des services secrets, la SRS qu'ils disaient, pour arrêter mes propres sœurs et leur machination contre la société actuelle. Je ne vous dis pas le bordel dans ma petite tête !

Pour faire simple, je devais renouer avec elles, m’intégrer dans leur bande afin qu’ils puissent les choper. Car à part une arrestation par-ci par-là ils arrivaient pas à attraper les meneurs. Des usines avaient été mises en arrêt à cause d'eux, des transports de ravitaillements avaient été pillés ; des dégradations avaient été faites. Cela ne pouvait pas continuer !

- Mais du coup, en retournant au bidonville vous n'avez pas revu vos parents ?

Et bien non... Mon père avait eu un accident quelques années auparavant et s’était laissé dépérir tandis que ma mère avait succombé à une satanée maladie un an à peine après que je sois parti. À l’époque, je n’étais pas assez mature pour imaginer tout ce que mes sœurs avaient dû subir pour survivre. Elles ont jamais voulu en parler avec moi, me montrant seulement ce qu’elles avaient réussi à accomplir par leurs propres moyens : monter un groupe de jeunes et se battre pour leur liberté, lutter contre la pauvreté. De bonnes idées si cela avait été fait non au détriment de la loi... C'était des coriaces mes sœurs ! J’ai mis du temps à gagner leur confiance. Je suis revenu avec tous les cadeaux que j’avais emmagasinés pour elles au fil des années, mais elles avaient grandi dans un environnement que j’avais oublié, celui où les jolis objets n’avaient pas leur place et où le temps pour les passions manquait !

Il m’a fallu 4 bonnes années pour rentrer dans leurs bonnes grâces. J’alternais entre la vie propre, sans soucis avec mon stage, ma place en cuisine, mon diplôme, mon lit douillet et celui de la misère, de ses colères dévorantes, de l'incompréhension à vivre avec si peu de choses, à subir cet air si putride… C’était paradoxal...j’étais mal à l’aise, pas bien dans ma peau, j’avais honte de mes origines, j’avais honte de me sentir supérieur à mes sœurs. Mon corps me montrait mon mal-être inconscient en me faisant manger dès que je rentrais du bidonville. J’en vidais le frigo pour me faire vomir et ensuite, je me réfugiais dans la douche pour me frotter jusqu'au sang.

- Qu’est-ce que vous avez fait alors ? Vous les avez trahis ?

Ironie, ce fut le jour de mon vingt et unième anniversaire. J’étais devenu un homme ! Non pas du tout... J’étais encore le gamin mal dans sa peau ballotté par la société. Je faisais tout pour travailler dur, alternant entre deux mondes complètement différents ! En tout cas mes deux belles-sœurs guerrières m’avaient bien intégré dans leur groupe. Le soir, ils allaient faire un gros coup. On devait se réunir près d’une usine. Moi j'ai débarqué avec micro et caméra miniature... Eux, ils n'avaient rien pour détecter quoi que ce soit. Je n'en menais pas large, je voulais tout arracher ! Mais les menaces flottaient au-dessus de ma caboche. J'étais diplômé avec les meilleurs résultats de l'école de cuisine, j'avais même remporté un prix ! J'avais une place dans un palace depuis deux ans et demi, un chef qui m’appréciait, un père adoptif qui me complimentait.. Que faire face à ses rêves devant une réalité minable ? Se la fermer et avancer comme on peut sans chercher à se justifier. J’étais en train de faire la plus grave erreur de ma vie mais à cette époque je ne pensais qu'à mon avenir  !

Le plan était simple: faire exploser l'usine. Ce n'est pas ce soir-là qu'il fut exécuté, au moment où nous étions tous en train de prendre nos marques, alors que nous étions prêts à partir, la cavalerie débarqua. On a tous été arrêtés, tout a été confisqué.

- Tous ? Même vous ?

Oui, j’ai même été jugé. Soit disant pour me protéger, pour ne pas avoir de représailles. Mais j’ai pris seulement deux ans alors qu’eux, ce fut pour plus de 30 ans. J’étais carrément grillé. Je me souviens du regard de haine de leur part...Traître, fut une litanie qui résonne encore dans mes oreilles. La déception dans le regard de mes parents adoptifs, leur incompréhension alors qu’ils m’avaient tant offert...Ce fut le coup de massue.

C'était la dernière fois que j'étais le garçon apeuré.

- Vous êtes allé en prison ?!

Deux ans, ça marque... mais je préfère passer ces anecdotes-là. Je n'ai pas envie de m'y attarder. En tout cas cela m'a changé. Marre de ce corps qui ne m'appartenait pas vraiment. À 23 ans quand j'en suis sorti, j'étais changé physiquement et certainement, mentalement aussi.

À mon retour, ils m'attendaient, pas mes parents adoptifs, eux ! Cette fois-ci, je fus conduit dans un bureau plus confortable et ce fut un autre discours... Après service rendu, blabla... Mon dossier avait été rendu vierge. La prison, c'était oublié et une place dans un autre palace m'attendait. C'était trop beau pour être vrai, mais sans rien dans les poches, sans maison, car j'avais plus de nouvelles de personne, je ne pouvais pas faire la fine bouche. J'avais droit à une nouvelle vie, dans un nouvel endroit, je n'allais pas refuser.

- Je suppose que cela ne s'arrête pas là ?

Vous supposez bien... Ils firent de nouveau irruption dans ma vie aux environ de mes 26 ans. Ils ont eu une approche plus légère, ils me tenaient déjà de toute façon. La pression, ils l'avaient déjà faite. Et même si maintenant, j'étais assez mature pour comprendre ce que cela impliquait. Je n'étais pas le genre de gars courageux qui pour sa bonne conscience jetterait à la poubelle son confort. Non moi, je préférais essayer d'avoir une vie simple quitte à vendre mon âme au diable ! Ils m'ont simplement présenté la base de recherche de la lune et m'ont dit qu'une place aux cuisines se libérait.. Je leur ai ri au nez. Je n'allais pas passer de palace à cette cantine lunaire... Ils m'ont montré un mail qui disait simplement que je venais de me faire virer de mon travail… Aussi simple que cela ! Une nouvelle aventure s'offrait à moi... Je devais juste fouiner un peu et leur envoyer un message codé avec ce que j'apprenais.

Pour tout vous dire, je l'ai fait et j'ai jamais bien compris le pourquoi, cela a duré 4 ans à leur rapporter ce que j'entendais en laissant traîner mes oreilles. La vie la bas n'était pas mauvaise mais pas folle non plus..J'en avait assez qu'on me dicte ma vie surtout pas par ses services dont personne ne connaissait l'existence.

- Comment vous avez fait ?

Un autre choix stupide... Je me suis engagé dans l'armée...Me disant qu'en travaillant pour la patrie de cette manière ils n'auraient plus d'argument à mon égard pour me demander quoi que ce soit d'autre. J'étais encore bien naïf.

- À trente ans ? C'est vieux...Je veux dire pour l'armée !

C'est vieux, mais pour être cuistot et avec mon physique que j'avais travaillé depuis la prison, j'avais des possibilités... Les examens médicaux se sont trouvés concluants et ils avaient toujours besoin de gars solides qui voulaient se battre pour défendre leur idéaux  mais surtout, au final, je crois bien que cela les arrangeait. Je me suis retrouvé dans une base militaire dans une vielle colonie.

J'ai travaillé pour l'armée pendant près de 12 ans et j'ai rencontré mon ex époux. Je ne vous ai pas trop parlé de ma sexualité parce qu'il n'y a rien d'intéressant, mais j'ai jamais été timide avec celle-ci... Bon lors de mes années de boulimie, je vous avouerais que ce n'était pas le grand succès de ce côté-là, mais j'avais autre chose à penser.

Revenons à nos moutons si vous voulez bien !?

- Faites donc !

Mon cher ex époux, Vince de son petit nom, était déjà Major lors de notre rencontre. Notre mariage a duré 11 ans.. Un beau score, je trouve. Nous nous sommes suivis de bases militaires en bases militaires, de missions en missions. Il n'avait pas froid aux yeux et moi, j'avais l'impression d'avoir des comptes à rendre, je voulais me rattraper de ma trahison en sauvant veuves et orphelins ! Ma place restait la plupart du temps en cuisine, mais j'étais aussi militaire alors cela leur arrivait à nous faire aller aussi sur le terrain.

Je vois à votre tête que vous voulez avoir des nouvelles de la SRS... Oui, j'en ai eux. Je me faisais souvent appeler au bureau du commandant parce que je dépassais souvent le cadre de mes simples fonctions, parce que j'avais donné de la nourriture des militaires à des pauvres gens, bref pour tout et n'importe quoi au grand désespoir de Vince. C'étaient mes seuls dérapages contre les règlements, on n'allait pas chipoter ! Aussi, quand je fus appelé pour la énième fois dans son bureau, je me suis rendu sans me soucier de rien. Bim ! Notre cher monsieur paternaliste m'y attendait de son grand sourire. C'est lui que j'ai vu à chaque fois... J'imagine qu'ils ont des agents de liaison pour chacun des péquenauds qu'ils ont embobinés dans leurs magouilles.

- Que voulait-il ?


Encore trahir... Il voulait que je dénonce mes camarades qui copinaient avec l'ennemi... Les colons en gros ! Le commandant approuvait... De bons garçons, j'étais devenu un bon soldat. Bah...J'ai accepté ! Heureusement, durant mes années de soldats, je n'en ai pas eu à en dénoncer beaucoup... Mais cela a ajouté à mon sentiment de traîtrise.

J'en ai parlé à Vince, mais c'était peine perdue pour lui, j'étais un héros qui faisait son devoir ! Il m'a toujours poussé à aller plus haut alors que moi, je voulais juste qu'enfin, on me foute la paix et qu'on me laisse tranquille !

Je ne sais pas à combien d'anecdotes j'en suis...

- Je pense que là on ne s'en soucie plus.

Mmm nous étions dans une dernière colonie avant d'enfin pouvoir retourner sur Terre, Vince devait prendre de hautes fonctions et moi prendre ma retraite et pouvoir enfin ouvrir un restaurant... Je devais avoir 39 ans presque 40 à l'époque. La fin d'une carrière. Je me souviens plus de l'ordre de mission, cela devait être tranquille, moi-même j'étais avec eux avec la gamelle pour le midi. C'était une colonie tranquille. On ne s'attendait pas à cette attaque surtout au milieu de citoyens innocents. Un gaz... Lequel je ne sais pas, mais il vous brûlait les yeux, la gorge, le nez... Nous, on avait de la chance, nous avions nos masques. Pas les citoyens.

Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Une jeune ressemblant trop à une de mes sœurs... Franchement, je ne sais plus. J'ai enlevé mon masque pour l'aider et la sortir de là. Résultat, j'ai gagné une médaille, un séjour à l'hôpital, mais j'ai perdu l'odorat et le goût ! Ma fierté s'est envolée, mes rêves se sont davantage éloignés !

Vous savez le pire dans ce malheur, c'est d'avoir eu l'impression d'être jugé par Vince quand il est venu me voir à l'hôpital. Il m'a dit qu'il rentrait en premier préparer notre future maison. Malgré le baiser, je sentis que cela commençait à se fissurer à ce moment-là. Pourtant, pour une fois, j'avais été vraiment héroïque de ma propre volonté. Allez savoir ce qu'il avait en tête !

- Qu'ont dit les médecins à propos de votre nez et de votre langue ?

Cela a surtout brûlé la cavité nasale, l'œsophage, ma langue et le palais...J'ai eu beaucoup de chance pour mes yeux !  J'avais réussi à les protéger tant bien que mal. J'ai eu une opération lourde et un médecin pessimiste ! Je me souviens de son regard quand il m'a tendu le kit pour rééduquer mon odorat et le goût. Il m'a assuré qu'il fallait garder espoir, mais que cela prendrait du temps. Et puis il m'a légué une liste longue comme mon bras de préconisationss alimentaire. Rien qui ne puisse accentuer la fragilité de mon œsophage et du reste... Vous voyez un cuistot qui ne peut pas manger n'importe quoi ?!

Mais... Est-ce qu'on peut éviter de rentrer dans les détails de ce moment-là de ma vie ? J'étais en train de perdre ce en quoi j'avais placé tous mes espoirs.

Et même si Vince assurait que je pouvais continuer à donner des ordres et créer des recettes avec mes souvenirs ainsi que mon expérience, rien n'était plus pareil.
C'était la descente en enfer... Lui, il continuait à avancer alors que moi, j'avais l'impression de reculer. Notre mariage a fini par battre de l'aile. Je l'ai aimé jusqu'au dernier moment... J'ai fait des efforts, j'ai mis mes économies dans un petit restaurant. Mais la chance ne m'a pas souri et je n'étais pas encore assez bien pour mettre tout mon cœur à l'ouvrage. L'entreprise a pris l'eau et les dernières traces de mon amour se sont noyées. Vince m'a quitté préférant sa carrière à un déchet ! Je le comprends. J'étais... Je suis plutôt un moins-que-rien !

Plus les moyens de vivre sur terre, je suis reparti sur une autre colonie avant d'échouer dans un bidonville de mon enfance. J'ai ouvert un boui-boui, la vie ne me plaisait pas...Je suis las de trimer pour rien.
Et un jour, une annonce est arrivée dans ma boite mail... Une prison avait besoin d'un nouveau cuistot ... Gérer les stocks et inventer des recettes avec pas grand-chose pour que d'autres le fassent à ma place ...Très bien !

C'est certainement la dernière erreur de ma vie... Mais me voilà parti pour une nouvelle aventure !

- Vous ne pensez pas que ce sont eux qui vous l'ont envoyé ?

Qui sait... Je le saurai le moment voulu !  


Pseudo:Pioupiou

Age: 31 ans

Comment avez-vous connu le forum? J'y suis déjà depuis quelques temps maintenant ! ^^

Le mot de la fin? Merci à Adoracion pour son aide dans les corrections et j'espère que ce nouveau personnage vous plaira !  

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Sam 23 Juil - 16:59
Invité
Contente de voir que tu as pu te lancer avec ce nouveau perso' ! Samuel Wood ( finie )  4061241142 Samuel Wood ( finie )  4061241142
Je suis sûre qu'il va avoir plein de liens chouettes ♥
Va y avoir de la concurrence pour la gestion de la cuisine avec l'Adodechameau Samuel Wood ( finie )  937377659

Anastazy Zubert
Messages : 473
Métier/Activité : Psychiatre
Humeur : Maussade
Sam 23 Juil - 20:37
Anastazy Zubert
Employé
Ow Samuel Wood ( finie )  4061241142

Avec Ado on va être servi en terme de bonne cuisine !

Re bienvenue !

Samuel Wood
Messages : 33
Métier/Activité : Chef des cuisines
Humeur : Grognon
Dim 24 Juil - 15:09
Samuel Wood
Employé
Merci beaucoup ! Samuel Wood ( finie )  263a
Mais non pas de concurrence ! Seulement un beau travail d'équipe !

Avec son handicape je ne sais pas si c'est pas préférable de rester sur Ado mais il fera tout son possible pour réaliser de bon petits plats ! ^^

avatar
Dim 24 Juil - 15:25
Invité
Owwww bienvenue à nouveau ♥

Jane
Messages : 205
Matricule : Secteur 0
Métier/Activité : Maîtresse de cérémonie
Humeur : Artificielle
Mar 26 Juil - 9:47
Jane
Admin
Tu es validé !


Un gros nounours exigeant qui a trimé et bourlingué dans sa vie... On espère qu'il va mater les détenus  Samuel Wood ( finie )  2871860972 et se faire des relations réconfortantes auprès de ses collègues  Samuel Wood ( finie )  753821148
Les carottes et les poissons panés n'ont qu'à bien se tenir  Samuel Wood ( finie )  937377659
C'était un plaisir de lire l'histoire de Samuel ♥

Maintenant que tu es officiellement enfermé des nôtres, tu peux dés à présent réserver ton avatar ou faire une demande d'appartement. Tu seras, du reste, ajouté automatiquement à la liste des métiers. Une fois fait, tu peux faire une demande de lien ou une recherche rp afin de commencer l'aventure, et dans un même temps créer ton carnet de bord. Les intrigues sont à ta disposition si tu souhaites te pencher vers une quelconque enquête :)

Amuse-toi bien !

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Samuel Wood ( finie )
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