Cohabitation singulière

COHABITATION SINGULIERE
@Clifford Turner


Pour une première journée… On peut dire qu’elle avait été mouvementée. À peine atterris et réveillé, qu’il avait du enchainé avec la réunion du personnel. Évidement son putain de paternel avait attendu la fin de la réunion pour lui sautée dessus pour ‘’discuter’’. La bonne blague ! Le type n’a jamais été foutu de venir le voir en 14 ans d’existence et c’est que maintenant qu’il est sous son pif qu’il se réveille ! Bref. Une douche, une micro sieste, et directement il c’était rendu en salle de classe pour discuter avec Ieroklès sur le fonctionnement des classes et de la gestion des détenues… Personne qui en plus d’en savoir un rayon lui semblait bien sympathique.

Et là enfin, il pouvait savourer un peu de calme dans sa chambre.

Petite chambre, encombrée par sa valise et ses affaires tout juste déballées. Des toiles vierges, de la peinture et des pinceaux. Son ordinateur, une console portable et de quoi jouer toute la nuit si le sommeil ne lui venait pas. Et évidement des couvertures et de quoi lui créer un vrai cocon. Et suffisamment épaisse pour recueillir ses larmes qu’il allait ravaler toute la journée durant. C’était le quotidien d’un hypersensible, encaissé la journée et tout lacher chaque soir. Lui qui avait fait thérapeute en espérant comprendre cette pathologie, et mieux la contrôler, ou mieux, devenir insensible comme son père… Du moins c’est ce qu’il croyait ?

Pouvant souffler un peu, il avait avaler une barre énergétique tout en s’étant mis en boule. Les paroles de son père le perturbé, l’irriter, l’énerver et… Le rendait si triste et confus à la fois. Son inquiétude envers lui ne semblait pas être un numéro, un jeu de rôle venant d’un type qui mentait. Alors s’il se soucier vraiment de lui, pourquoi l’abandonner ?! Pourquoi n’être jamais venu. De la pure lâcheté sans cruauté derrière ? Edden avait du mal à y croire.

Entendant du bruit dans l’appartement signe que son colocataire devait être rentré. Il se redressa en remettant rapidement son haut en place, ressuyant ses joues et poussa lentement la porte de sa chambre pour ne pas le surprendre. Après tout il ne savait absolument pas de qui il s’agissait. Ieroklès lui avait bien parlé d’un très bon cas, discrets et gentil, mais il n’en savait pas plus. Après, rien qu’en ayant jeté un coup d’œil à l’appartement, il avait deviné le genre de personne qu’il devait être. Peu de personnes allaient jusqu’à étiqueter ses propres affaires après tout…

Passant sa tête de la porte pour observer le personnage, il prit le temps de rapidement l’observer. Il avait beau être jeune, Edden était plus à l’aise en compagnie d’adultes que de gens de son âge, alors avoir ce premier constat le rassura grandement.

-Hey, désolé si je t’ai surpris, je sais pas si on t’a prévenue, mais je suis ton nouveau colocataire

Tripotant un peu ses doigts, il soupira légèrement. Il détester tellement les présentations ! Surtout qu’il y avait un risque qu’on lui parle encore de son vieux chose qu’il voulait absolument éviter.[/color]

-Moi c’est Edden ! Tu peux m’appeler Edd. Je suis thérapeute, spécialisé dans l’art et l’expression artistique. Enchanté !

Tendant la main vers lui avec un regard déterminé, et un très léger sourire -qui ne fera complètement son apparition uniquement lorsqu’il sera complètement détendu- il espérait que l’homme en face de lui, lui, ne soit pas embêté par son jeune âge.

Les journées de Clifford se ressemblaient toutes. Se réveiller dans cette chambre morne, dont l’espace vide lui rappelait son absence. Attraper la  bouteille d’eau sur la table de chevet, pour gober ses anti dépresseurs et espérer qu’ils fassent rapidement effet. Puis, il y avait la cigarette, ce suicide a long terme sous la forme d’une jolie blonde. Elle finirait par lui cramer les poumons, mais son addiction était bien plus forte que sa volonté à s’en sortir. Puis, il y avait la voix de Jane, nouvelle femme de sa vie, qui lui énonçait le programme de sa journée. Douche, café, planification de ses tâches à faire,  à peine le temps de réaliser qu’une nouvelle journée avait commencé qu’il était déjà sur le terrain. Bosser pour oublier. Bosser pour ne pas penser.  C’était plus simple ainsi. Il n’avait à parler à personne, juste à se concentrer sur sa tâche et rentrer dans ses appartements sans âme. La chambre à côté de la sienne était vacante, pourtant, Clifford entretenait toujours les parties communes, comme si à tout moment quelqu’un pouvait venir s’y installer. La vaisselle était toujours faite, le frigo et les placards bien organisés. Il avait pris l’habitude d’entretenir la maison, lorsque sa femme partait en mission et si Clifford se négligeait clairement lui même, il respectait profondément les lieux communs.  
Quand Jane lui annonça qu’un nouveau Collocataire arriverait dans la journée, il n’en fut pas vraiment surpris. Le Technicien prit simplement le temps de vérifier une seconde fois que tout était dans un état correct, histoire de ne pas faire une mauvaise impression au nouveau venu, avant de quitter les lieux.

Lorsqu’il revint le soir même, commença par retirer sa ceinture d’outils qu’il posa sur la table, avant de se servir un verre d’eau. La journée, comme toutes les autres, avait été épuisante. Mais Clifford ne s’en plaignait pas. Ce genre de journée, il les préférait clairement à ses temps de pause..  Tourner en rond sans rien faire.. ça avait le don de l’angoisser.  Lorsque la tête de son colocataire pointa le bout de son nez, la surprise de Cliff se ressentit à la façon dont il écarquilla les yeux sur le moment.  La nouvelle de son arrivée lui était totalement sortie de la tête et il se sentit légèrement mal à l’aise d’avoir été trop distrait pour remarquer qu’il s’était déjà installé.

“...J'ai été prévenu..oui..Enchanté.”

Les présentations. La partie la plus terrifiante d’une conversation. Clifford baissa bien vite les yeux, un peu perturbé dans sa monotonie. Il n’était pas dérangé par Edden, ni par sa jeunesse, ni par sa présence.. Il avait juste du mal à savoir comment se comporter, avec de nouvelles personnes.

“Clifford Turner, Technicien de Maintenance…” souffla Cliff, retirant ses gants de travail pour lui serrer la main en retour. Sa propre peau était rêche bien que sa poigne était plutôt hésitante en comparaison de la détermination que le plus jeune semblait avoir. “.........spécialisé dans.. la maintenance.”  

C’était.. plutôt évident en fait. Mais il ne savait pas vraiment comment décrire ce qu’il faisait. Il aurait pu choisir un autre mot, mais aucun ne lui était vraiment venu à l’esprit.  Il avait hésité, s’était probablement embrouillé, maintenant le mal était fait. Le technicien retira sa main de la sienne avant de ramasser ses affaires qui trainait sur la table.

“.....Je suis rarement là en journée et il m’arrive de rentrer tard. Je te demanderais juste d’éviter de faire du bruit la nuit, j’ai le sommeil plutôt léger.”  même avec les médicaments. “...sinon tu peux.. aménager cet endroit comme tu en a envie.. enfin.. je me suis jamais penché sur le sujet…”

C’était maladroit, de supposer que comme il faisait de l’art, Edden avait un goût pour la décoration.  Clifford ne faisait que débiter les informations qu’il supposait utiles, sans chercher à trop s’imposer. L'endroit était prêt à accueillir Edden.  Il avait même laissé minutieusement le côté gauche de chaque rangement vide, afin qu'il puisse y disposer les affaires qu'il voudrait y laisser.

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@Clifford Turner

Edden prend le temps observer le personnage tandis qu’il semblait réaliser sa présence. Sa tenue, ses affaires de travail. Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’il devait travailler dans la mécanique. De quoi parcontre. Là….

- J'ai été prévenu..oui..Enchanté.

Il ne semblait pas très bavard non plus, ce qui n’était pas réellement un souci ! Il avait parfois tendance à trop parler et à avoir un début de parole plus élevé que la vitesse de son cerveau, ça ne pouvait que temporiser. Edden eut aussi presque un sourire en remarquant que tout comme lui, le fameux Clifford ne semblait pas à l’aise avec les présentations.. Ou était-ce avec lui ? Difficile à dire. Après tout ils n’avaient pas a être les meilleurs amis du monde, simplement bien cohabiter… Mais ça serait dommage !

-Clifford Turner, Technicien de Maintenance…
-Ah je me disais bien que ça devait être des outils de mécano tout ça. Trop bien… Tu dois avoir pas mal de trucs à faire ici..

C’est que le bestiau semblait immense, il n’en avait pas encore visité l’intégralité. Est-ce que c’était seulement possible ? Il lui serre la main, comme un accord, que cette cohabitation débute.

-Spécialisé dans.. la maintenance.

Un silence, puis Edden ne put retenir un pouffement de rire. Léger, pas de la coquerie, mais le rajout du détail lui avait arraché un sourire, certain le premier depuis qu’il était arrivé ici, étant envahis par le stresse et l’anxiosité.

-Ahaha ! Désolé ! C’est que comme ça tu n’as pas l’air de faire de l’humour je m’y attendais pas ?

À moins que ça ne soit pas le cas ? Oups ? … Mais c’était drôle quand même !

Le laissant reprendre ses affaires, il fourra sa main dans ses poches en l’écoutant attentivement.

-Je suis rarement là en journée et il m’arrive de rentrer tard. Je te demanderais juste d’éviter de faire du bruit la nuit, j’ai le sommeil plutôt léger.
-Oh aucun souci ! En général le soir le peint ou je joue à des jeux, mais ne t’inquiète pas, j’ai vécu longtemps en internat alors je sais être discret !

Rager en silence, taper son poing dans les airs et non sur la table pour t’extérioriser, ça n’avait pas été évident au début, mais désormais c’est un réflexe acquis pour le jeune homme.

-Sinon tu peux.. Aménager cet endroit comme tu en as envie.. Enfin.. je me suis jamais penché sur le sujet…
-Oh… C’est vrai je peux ?

Répliqua-t-il en battant des cils, un peu surpris qu’il lui propose ça dès le premier jour.

-Si j’ai des idées, je t’en ferais part dans ce cas ! Est-ce qu’il y a des couleurs que tu aimes en particulier ? Lorsque tu as un beau souvenir en tête, qu’est-ce qui te vient à l’esprit ?

Réflexe de thérapeute, ah… Mais sur le sujet des couleurs, le jeune Edden était un passionné. Voir un peu étrange. Il avait tendance à tout associer à une couleur. Les émotions, le caractère des gens, la personne tout simplement. Pour lui, Clifford avait une aura violette, avec des reflets rose et bleu à certains endroits.

Faisant le tour de la pièce de vie, il remarqua qu’a ce moment que.. L’intégralité, des meubles de rangement avait été divisé en deux. Comme pour lui laisser exactement la même place de rangement à chaque étagère.

-Merci d’avoir aménagé de la place pour moi, mais à part quelques livres de médecine je n’ai pas grand-chose à ranger, alors si tu as besoin de plus de place quelque part n’hésite pas à tout prendre !

Il allait le faire maintenant, tient, ça libérera un peu de place dans ses affaires. Il fit un rapide aller-retour, puis s’immobilisa en regardant l’un des livres, puis en jetant des regards un peu plus fuyants dans sa direction. Il ne voulait pas parler de lui, mais.. Il était curieux…. Lui voyait son père comme un enfoiré de première, mais… Est-ce qu’il le connaissait ?

-Dis-moi.. Est-ce que tu connais le docteur Zubert, le psychiatre ? Tu as un avis à son propos ?

Ah, le simple fait de penser à lui, lui déchirer l’estomac. Il se tient le ventre d’ailleurs, comme pour essayer d’apaiser le stresse remontant. Pourquoi il avait posé cette question ?

Son rire était plutôt léger. Ce n’était pas la première fois que sa façon de réagir faisait rire les gens autour de lui. C’était souvent le cas avec sa femme, elle se mettait à rire, découvrant ses belles dents blanches lorsqu’il se faisait trop pragmatiques. Parfois, il lui arrivait même de faire exprès, juste pour voir ce sublime sourire se dessiner sur ses lèvres. Il chassa cette pensée invasive  rapidement, pour rester concentré sur ces brèves présentations qui restaient un passage obligatoire pour toutes bonnes ententes entre colocataires.
Il sembla approuver du regard lorsque le jeune homme aborda sa vie en internat. Une partie de Clifford fut soulagée de ne pas avoir à faire son éducation sur la discrétion et la vie en groupe. Une autre partie quant à elle, espérait qu’il avait pu s'épanouir comme il le fallait dans ce genre d’environnement et que la solitude ne l’avait pas trop pesé. Le technicien se garda bien de le prononcer, et il ne laissa échapper aucune de ces pensées.  

“.....Des couleurs…?”

Le Technicien ne s’était jamais vraiment posé la question. Il détourna le regard en fronçant les sourcils, un instant, essayant de réfléchir à un souvenir positif et à la couleur qui lui venait. Instinctivement, son cœur se serra, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu de véritables souvenirs positifs.

“...Vert d’Eau.” affirma le technicien, comme s' il prononçait les paroles de quelqu’un d’autres. Il s’y connaissait assez peu en couleur, honnêtement, mais c’était une des rares dont il connaissait le nom.

Quand il lui dit qu’il pouvait prendre le reste de l’espace, le technicien se sentit un peu mal à l’aise et se frotta la nuque. Les situations sociales étaient loin d’être son fort pour être honnête.
“....J’ai l’espace qu’il me faut, merci.”
Il était habitué à fonctionner de cette façon, alors il se voyait mal en changer, et bousculer ses habitudes. Il s’apprêtait à lui dire qu’il allait le laisser, pour aller se prendre une douche, lorsque le jeune homme lui posa une question plutôt.. singulière.
Le technicien plissa un peu les yeux, ne comprenant pas vraiment le sens de sa question.

“...Je ne le connais pas personnellement, mais les détenus ont vraiment l’air de l’apprécier. Certains affirment qu’ils ne pourraient pas s’en sortir sans les séances qu’ils ont avec lui.. Qu’il leur sauve la vie, en quelque sorte.. mais je n’ai pas vraiment de détails sur le genre de personne qu’il est.. Je suis désolé..”

Il se pinça les lèvres, espérant ne pas l’avoir déçu.

“Pourquoi cette question ? Vous avez besoin d’un suivi pour un traitement ou d’un rendez-vous ?”

A aucun moment l’idée que ce soit son fils ne lui avait traversé l’esprit avec la fatigue de sa journée.

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Des couleurs…?

Naturellement, Edden avait fini par aborder le sujet, surtout que son colocataire avait parlé de décoration ! Comment parler de ça sans aborder le sujet fantastique qu’était la couleur ? IL y avait autant de couleur que d’émotion. Liée à tout, des objets, des aliments, des émotions, des sensations…

Le monde était un peu comme un ensemble de nuance, toutes placés sur la palette d’un artiste, qui les mélanger ou les mettant de côté, les faisant contrasté ou ressembler à d’autre de manière à créer un dégradé uniforme.

Patiement Edden attend, en regardent le brun qui semblait réfléchir. Peut-être est-ce qu-

- Vert d’Eau.

Un peu surpris dans un premier temps, il finit par sourire grandement. Vert d’eau. Il ne s’attendait pas à une réponse aussi précise !

-C’est une jolie couleur ! Fraîche et pleine de vie bien que discrète c’est un très beau choix ~

Il jette un regard au salon en plaçant ses doigts sous son menton, commençant déjà à imaginer ce qu’il pourrait faire pour mettre un peu de vie dans cette pièce sans pour autant la rendre trop égocentrique. Son colocataire semblait aimer les choses simples, le but c’était pas qu’il ne se sent plus chez lui après tout !

-Oh et merci d’avoir aménagé de la place pour moi, mais à part quelques livres de médecine je n’ai pas grand-chose à ranger, alors si tu as besoin de plus de place quelque part n’hésite pas à tout prendre !
- J’ai l’espace qu’il me faut, merci.
-Mhm.. Eh bien je laisserais vide en cas ou, si j’ai d’autres affaires je les mettrais là et si tu en as besoin aussi

Même si à travers cette conversation anodine, Edden de penser à autre chose que son paternel, mais le simple fait d’avoir affaire à un adulte mature faisait qu’il avait une pensée pour lui. Cet homme qu’il détester et qu’il recherchait à la fois. Si c’était pas pathétique. Alors oui, il n’avait pas pu s’empêcher de lui poser la question. Pour lui son fils, il était un homme odieux et lâche, mais pour ses collègues ?

Je ne le connais pas personnellement, mais les détenus ont vraiment l’air de l’apprécier. Certains affirment qu’ils ne pourraient pas s’en sortir sans les séances qu’ils ont avec lui.. Qu’il leur sauve la vie, en quelque sorte.. mais je n’ai pas vraiment de détails sur le genre de personne qu’il est.. Je suis désolé..

-Je vois… Et ce n’est rien ! c’est gentil de m’avoir répondu en tout cas !

Il aurait aimé en savoir plus oui, mais c’était déjà suffisant. Les détenus l’appréciaient. Ça voulait dire qu’il faisait vraisemblablement bien son travail. Qu’il était doué dans ce qu’il faisait. En qualité d’être humain, il n’en savait pas plus.

-Pourquoi cette question ? Vous avez besoin d’un suivi pour un traitement ou d’un rendez-vous ?

Un peu surpris par sa question, il se rendit compte que même s’il lui ressemble leur lien n’était donc pas si visible que ça finalement. C’était pas plus mal. Il secoue sa main devant le visage avec un léger sourire avant de lui répondre.

-Oh non du tout ! C’est que nous sommes tous les deux dans le domaine de la psychologie médicale alors… J’étais curieux de quel genre de personne pouvait être mon confrère, voilà tout !

Il aimer pas spécialement mentir sans raison, mais il n’avait pas le cœur à lui raconter son histoire, ni pourquoi il devait aller jusqu’à demander à un collègue sur le comment était son père tellement il ne le connaissait pas.

-Mais...Désolé de te demander tout ça, je vais pas t’embêter plus longtemps Cliff, tu viens de rentrer du travail tu dois être fatigué …


Son colocataire ne semblait pas très à l'aise, alors Edden préférer le laisser un peu pour la soirée.

Clifford sent bien que son collègue ne lui dit pas toute la vérité. Pourtant, il ne s’en offusque pas vraiment. Si Edden préfère lui taire des choses, ce n’est pas son problème. Le technicien était bien placé pour comprendre qu’il y avait certaines choses dont on avait parfois pas le coeur à discuter. S’il s’agissait de quelque chose de personnel, il était tout à fait enclin à faire comme s’il n’avait rien remarqué. De son côté, Cliff espérait secrètement que son colocataire ferait de de même concernant les quelques problèmes personnels qu’il pouvait avoir notamment que lorsqu’il remarquerait son problème d’addiction (car il se doutait qu’il le remarquerait un jour) qu’il se garderait de lui rappeler que de trop forte dose risquait de lui ruiner la santé. C’était comme ça qu’il fonctionnait..  C’était comme ça qu’il avançait, et il n’avait aucune intention de changer ce lent processus d'auto-destructions dans lequel il s’était lancé.

“...Je vais aller prendre une douche, pour commencer. Ensuite, je te présenterai la cuisine commune, ce sera plus simple.”   conclu simplement Clifford à ses mots, presque comme s’il ne retenait que ce qu’il voulait de ce que lui racontait Edden. Il ne s’offusquait pas de ses questions, ni même de sa présence…

“D’ailleurs, concernant la douche, il y a 20 minutes d’eau chaude en tout et pour tout par jour.  Ce qui nous fait 10 minutes chacun” précisa Clifford alors qu’il allait ranger ses outils et ses gants et qu’il récupérait une tenue propre.

Dans la porte entre-ouverte, on pouvait apercevoir que la chambre de Clifford avait l’air presque aussi morne que l’espace commun, et une fine odeur de tabac froid s’en échappait. Il referma bien vite la porte, avant d’aller s’enfermer dans la petite salle de bain et de glisser sous la douche pour se débarrasser de la crasse de la journée. Au bout de 9 minutes, un petit minuteur qu’il avait mit sonna, et il quitta l’eau pour se changer. Lorsqu’il ressortit un peu plus tard, il avait visiblement opté pour une tenue plus confortable que son bleu de travail. Un t-shirt bleu marine assez quelconque, un jogging noir, des basquettes.. Une tenue typique pour la détente. Il avait rassemblé son linge sale dans un sac pour le mener à la Laverie.  

“Si tu le souhaites je peux aussi te montrer la laverie.. Si jamais personne ne t’as fait faire la visite…”

Clifford n’était pas particulièrement du genre bavard, mais faire une petite visite guidée à son camarade, ça rentrait dans ses cordes.    

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Je vais aller prendre une douche, pour commencer. Ensuite, je te présenterai la cuisine commune, ce sera plus simple.

- O-ok ça marche !

Edden eut un instant de flottement, ou son esprit se remettrait de cette rencontre. Même son esprit ne savait comment réagir réellement. En même temps son arrivée soudaine sur la station. Dans ce nouvel environnement… Et ce Clifford semblait si… compliqué à cerner ? Il était persuadé que face à cette perche tendue il aurait accepté qu’il le laisse pour la soirée. Pour le sauver de ce genre de responsabilité et simplement se reposer. Ce qu’il pourrait comprendre.

Mais au final il lui avait même proposé de lui montrer davantage certaines choses. C’est donc qu’il ne l’ennuyer pas tant que ça, et prenait même plaisir à le rencontrer ? Bon ‘’plaisir’’ c’était quand même gros qu’il prenne le temps à être poli, sympathique voir super sympa plutôt.

- D’ailleurs, concernant la douche, il y a 20 minutes d’eau chaude en tout et pour tout par jour. Ce qui nous fait 10 minutes chacun
- Non c’est vrai ? Faut que je programme ça alors… Jane actionne un minuteur de 10 minutes dès que je rendre dans la douche à partir d’aujourd’hui.
“Fonctionnalité demandée activée docteur Zubert”
- Merci beaucoup ~

Répliqua-t-il en jetant un regard avec un léger sourire au technicien, au moins ce point-là était déjà prêt et réglé ! Laissant l’adulte disparaître dans la salle de bain, lui jeta un coup d’œil de nouveau au salon en réfléchissant un peu. Les mains sur les hanches, il penchait la tête légèrement sur le côté en laissant son regard se perdre dans chaque recoin de la pièce.

- Vert d’eau… Vert…

Quoi faire avec ce genre de couleur ? Lui était plus à l’aise avec l’abstrait, et en général, même si chacun avait ses préférences, ça mettait tout le monde d’accord… Était-ce vraiment le cas de son colocataire ? Aimait-il davantage l’art illustratif ? Il voulait aussi faire autre chose que de décorer avec des tableaux… Mhm… Peut être…

- Si tu le souhaites, je peux aussi te montrer la laverie..
- Oh bon sang tu m’as fait peur
- …Si jamais personne ne t’as fait faire la visite…

La main sur sa poitrine, il soupira doucement pour reprendre son souffle, se poser, fermer les yeux, les ouvrir plus doucement dans ceux du technicien. Tellement dans la lune, à imaginer tel ou tel forme, tableau ou œuvre, il ne l’avait absolument pas entendu revenir. Une concentration qui était bénéfique pour l’apprentissage, mais presque handicapante ailleurs.

- Désolé… Et ça serait avec plaisir ! Ieroklès m’a fait un tour très rapide, mais je vais en profiter pour regarder comment ça fonctionne. Tu le connais ? Il m’a fait un petit cours sur le fonctionnement de la salle de classe ! Et les machines marchent avec des unités ou un code ?

Toujours avec un débit de question supérieur à quiconque, le jeune homme avait tendance à un peu lâcher du leste là-dessus lorsqu’il commençait à se sentir à l’aise. Suivant le brun tout en nouant ses bras dans son dos.

Lorsque que Jane appela le jeune homme, le “Docteur Zubert”, Clifford réalisa qu’il devrait s’attarder davantage sur certains mémos. Jusqu’ici, il n’avait pas fait le lien entre Edden, et Anastasy.. Mais, à cet instant, il comprit. Néanmoins, il choisit de ne pas relever l’information à voix haute. Si Edden avait désiré se renseigner sur l’autre Docteur Zubert, sans aborder leur lien de parenté, c’est qu’il devait avoir ses raisons. Le Technicien choisit alors de respecter son choix, et de ne pas chercher à s'immiscer dans sa vie privée. Le plus jeune venait tout juste d’arriver, et il ne souhaitait pas le mettre mal à l’aise par sa présence dès le premier jour, même si ses compétences sociales laissaient toujours autant à désirer.

La surprise de son colocataire lorsqu’il lui parla à nouveau, en sortant de la douche, le surprit tout autant. Il savait que peu de gens remarquaient sa présence, mais l’idée de lui avoir fait peur le mit mal à l’aise. Il songea alors qu’il devrait peut-être s’assurer que son colocataire l’ait remarqué la prochaine fois, avant de parler.  

Lorsqu’Edden mentionna Iéroklès, sur la route de la laverie, l’ombre d’un sourire très doux se dessina sur les lèvres de Clifford, rien qu’en pensant au professeur.

“Ièroklès est quelqu’un de bien. Tu peux avoir confiance en lui.” Lui affirma Clifford. En arrivant à la laverie, il mit son linge à l’intérieur des machines.

“Elles fonctionnent avec un code. On en a tous un. Normalement, ils t’ont remis une montre, à ton arrivée. Ton code est à l’intérieur.”

Des phrases courtes, comme toujours. Clifford ne s’embarasse pas vraiment de détails superflus. Cela peut parfois donner l’impression qu’il cherche à expédier la conversation, mais ce n’est pas le cas. C’est simplement qu’il ne sait pas comment communiquer autrement.

“... Si jamais, sache que tu as la possibilité de manger les plats du réfectoire des détenus, si tu n’as pas la patience de cuisiner. C’est une solution pratique.”   

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Lorsque Jane prononça son nom de famille, le jeune homme maudit profondément l’IA, même si au fond, il ne lui avait donné aucune instruction à ce sujet. Donc, c’était de sa faute. Mais il avait continué d’agir comme si de rien n’était en espérant que son colocataire ne fasse pas le raccourci évidemment. Qu’il serait de la même famille que l’autre Zubert de la prison. Surtout qu’il venait d’en parler de lui-même ! …. Oui c’était peut-être un peu trop gros à espérer n’est-ce pas ?

Au moins, qu’il ait compris ou pas, Edden remercie la discrétion de Cliffort qui n’en dit pas un mot pour autant. Lorsqu’il sursauta, Edden se sentit obligé d’ajouter en voyant le regard un peu perdu de l’ingénieur.

- Je suis facilement surprenable lorsque je suis dans mes pensées…

Pas particulièrement de sa faute donc, il devait le savoir. Lorsqu’il marche à ses côtés pour se rendre à la laverie, il jeta un regard au brun à ses paroles, donc il connaissait Ièro ? Enfin, le professeur semblait être quelqu’un de suffisamment sociable pour que cela ne le surprenne pas vraiment. IL devait connaître tout le monde depuis le temps.

“Ièroklès est quelqu’un de bien. Tu peux avoir confiance en lui.” -C’est la première impression que j’ai eue de lui en effet… Mais j’avais peur que le fait qu’il soit aussi pas mal m’empêche d’avoir un jugement objectif, mais apparemment j’avais raison !

Il rigole un peu à ses paroles. Oui il ne l’avait pas caché aux principales concernées, il était beau. Et dégager un charme aussi qui lui semblait pas mal utile pour son métier ! Chose qu’il allait devoir cultiver aussi. IL avait tendance à être particulièrement froid pour cacher son côté sensible, surtout en travaillant avec des adultes.

- Elles fonctionnent avec un code. On en a tous un. Normalement, ils t’ont remis une montre, à ton arrivée. Ton code est à l’intérieur.
- Oh attends pour voir… Ah oui, je me souviens m’être demandé à quoi ça sert justement.

Le regardant faire pour mener les paroles à l’acte, Edden s’approche de la machine pour comprendre et voir comment fonctionnait les différentes options. Chaque machine était différente et celle-ci était loin de celle qu’il utilisait avant, bien que la plupart aient une option automatique !

Si jamais, sache que tu as la possibilité de manger les plats du réfectoire des détenus, si tu n’as pas la patience de cuisiner. C’est une solution pratique.

- Ah oue ça se fait ? Mhm… J’ai pas encore pris le temps de goûté la cuisine d’ailleurs, ça va c’est mangeable ?

Ça devrait faire l’affaire du moins.

- Tu es ingénieur, donc tu interviens un peu partout sur la station. Tu as déjà dû… Côtoyer des détenues ? Je t’avoue que je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre. Je sais qu’ils sont là pour de bonnes raisons. Mais je suis sensé les aider et donc chercher à les comprendre un minimum et pas sur que j’y arrive comme ça qu’un claquement de doigts !

Ahhhh cette partie l’énerver, est-ce qu’il avait envie de les connaître même ? Il n’était pas aussi gentil que Iéro. À vouloir aider vraiment tout le monde. IL était obligé d’être là ! IL n’avait aucune envie de faire ça… Mais il le ferait malgré tout, et bien. Enfin, il essayerait ! Passer son temps à rien foutre très peu pour lui.

- Je sais pas à quoi à penser le directeur en voulant le faire faire ce genre de cours… Je doute que ça aide qui que ce sois ici…

Des doutes, un manque de confiance palpable. Après tout, Edden bien que surdoué ne connaissait rien de ce mode de vie, de cet univers. IL avait eus encore peu d’expérience avec des cas compliqués alors directement passé au boss final… Ahhh

La discussion était légère. Le compliment d’Edden sur le physique de Iéroklès arracha un léger sourire, très doux, au technicien. Le plus jeune avait la conversation légère, un peu comme son ami. Ce n’était pas vraiment étonnant de les voir s’entendre. Cliff laissa le plus jeune se familiariser avec son nouvel environnement alors qu’il faisait en sorte de gérer son linge. C’était plus simple ainsi, de faire la démonstration en direct de ce qu’il faisait. Puis, Edden était une présence agréable. Son énergie était différente de la sienne, mais il était certain qu’ils s’entendraient bien sur le long terme. Quelque part, c’était un soulagement, pour Clifford. Quelqu’un d’agressif aurait été un problème pour lui.

“Les repas du réfectoire sont tout à fait corrects mais certains préfèrent cuisiner pour eux plutôt que de se reposer sur les collègues, ce sont des choix personnels. De mon côté, je n’ai pas toujours le temps de préparer quelque chose alors c’est une possibilité pratique..”

Quand la discussion s’orienta sur les détenus, Clifford se contenta d’hausser les épaules. Il resta silencieux un instant, tentant de repenser à ses différentes interactions avec eux.

“De mémoire, les détenus qui participent au cours sont ceux qui tiennent à les garder. Il y a rarement des troubles faits dans ces activités… Les détenus sont très humains à leur façon. Il faut toujours se méfier.. bien sûr.. Il y a un moment, un détenu que tout le monde croyait sympathique a tué un gardien sans prévenir alors ils faut toujours se méfier. Mais la sécurité est là pour protéger les professeurs. Certains veulent réellement s’en sortir et il est possible d’avoir des discussions très intéressantes avec eux.”

Mais il se doutait que le jeune homme aurait préféré être ailleurs que dans une prison de ce genre

“Vous pouvez leur donner une chance, sans oublier qui ils sont. Ils restent humains.. Le directeur a certainement pensé que vous pourrez leur apporter des pistes de réflexions intéressantes.. Peut-être que vous trouverez des passionnés d’arts parmi eux. De mon côté, mes interactions avec eux se sont toujours bien passées et la sécurité a toujours été présente, pour les rares exceptions alors vous n’avez pas à vous en faire. Traitez les comme des personnes, sans oublier ce qu’ils sont, tout simplement..  ”

Clifford reposa son attention sur le jeune homme après en avoir fini avec la machine. Il lui fit signe de le suivre ensuite.

“Venez, je vais vous montrer les cuisines communes. Vous pourrez croiser d’autres collègues dans ces zones dont éventuellement l’autre Docteur Zubert..”

Encore une fois il ne fit aucune remarque, même s’il avait compris la situation. Il n’était pas du genre à fouiner, si on ne l’y invitait pas.

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- De mémoire, les détenus qui participent au cours sont ceux qui tiennent à les garder. Il y a rarement des troubles faits dans ces activités… Les détenus sont très humains à leur façon.
- Mhm oui je devine…

Il devait prendre ça en compte. La dimension humaine de ses individus plus que l’instabilité potentielle de leur psychologie.

- Il faut toujours se méfier.. Bien sûr.. Il y a un moment, un détenu que tout le monde croyait sympathique a tué un gardien sans prévenir alors qu’il faut toujours se méfier. Mais la sécurité est là pour protéger les professeurs. Certains veulent réellement s’en sortir et il est possible d’avoir des discussions très intéressantes avec eux.
- …

Edden le fixait avec un regard intense et vide à la fois alors qu’il ressentit soudainement un frisson le parcourir.

- Tu… Un gardien à été tué ?

POURQUOI PERSONNE NE LUI AVAIT PARLÉ DE ÇA ?!

Essayant de ne pas paniquer, du moins, que ça se voit le moins possible. Il dut tendre la main pour s’appuyer contre une des machines présentes dans la salle. Il avait presque réussi à oublier que le risque zéro existait nulle part, mais que ici. Le risque c’était la mort. Ou des séquelles graves

- Vous pouvez leur donner une chance, sans oublier qui ils sont. Ils restent humains.. Le directeur a certainement pensé que vous pourrez leur apporter des pistes de réflexion intéressantes..
- Mhm… C’est peut être beaucoup espéré de moi.

Explorer le subconscient… On en retire autant de bon que de mauvais, et surtout c’était un long travail !

Soudainement il sent l’air lui manquer, il se tient le torse, puis essaya de tirer sur son haut comme pour générer plus d’espace pour ses poumons.

- Peut-être que vous trouverez des passionnés d’arts parmi eux. De mon côté, mes interactions avec eux se sont toujours bien passées et la sécurité a toujours été présente, pour les rares exceptions alors vous n’avez pas à vous en faire. Traitez-les comme des personnes, sans oublier ce qu’ils sont, tout simplement..
- Je vois… Oui… Merci pour tes paroles Cliff

Il préférer encore angoissé ici avec lui, mais être prévenue et préparer plutôt qu’on lui dise que la moitié des informations… Mais il est vrai que le côté très détacher du technicien le déstabiliser un peu. Ça le faisait encore plus culpabiliser de réagir de cette manière alors que lui… Semblait si habitué… Même si physiquement il semblait plus faible que les gardiens baraqués, il avait certainement un bon mental. Plus que lui en tout cas.

Profitant qu’il est le nez penché dans sa machine, il reprend contenance et se redresse.

- Tu sembles…. Habitué ? Ou juste que tu sembles serein même en étant ici et en ayant conscience de tout ça. C’est admirable en tout cas, c’est cool que je t’ai comme colloque de chambre, tu vas m’apprendre des tas de trucs !
- Venez, je vais vous montrer les cuisines communes. Vous pourrez croiser d’autres collègues dans ces zones dont éventuellement l’autre Docteur Zubert..
- Ah oui…

Merde. Il ne voulait pas vraiment le voir…

Le suivant en jetant des regards partout, il reste plus ou moins derrière Cliff. Signe qu’il n’était pas encore très à l’aise ni sereins.

- La cuisine… C’est un lieu ou certain détenu peuvent avoir des tâches attitrées il me semble ?

Ah.
Clifford n’aimait pas particulièrement être un annonciateur de mauvaises nouvelles. Quand Edden répéta ses mots, lui demandant si un gardien avait été tué, le technicien hocha simplement la tête sans un sourire. Il n’était pas du genre à plaisanter pour détendre l’atmosphère, particulièrement sur le sujet de la sécurité. C’était le genre de chose qui arrivait, malheureusement. Il ne pouvait pas se permettre de prétendre que ce n’était pas le cas. Tous ici en avaient conscience, ou du moins, ce tragique événement avait rappelé à la plupart d’entre eux que même leur statut d’employé ne pouvait pas les protéger d’un incident comme celui-ci. On ne peut jamais prévoir quand quelqu’un va agir différemment et mettre en péril la sécurité des gens présents. Alors, ils devaient se contenter d’être prudent et d’agir au mieux.  En le voyant s’appuyer ainsi sur le meuble, Clifford n’eut aucun mal à comprendre le choc émotionnel qu’il pouvait ressentir. Il lui aurait sans doute proposé un peu d’eau s’ils avaient été dans les cuisines ou  dans leur chambre. Il était probablement trop tôt aussi pour lui proposer un anxiolytique.. Cela risquerait de mal passer.. Puis peut-être qu’Edden avait son propre traitement. Il n’avait pas envie de prendre le risque de lui proposer quelque chose qui rentrerait en conflit avec une médication éventuelle.


“....”

Il termina avec sa machine avant de l’inviter à le suivre jusqu’au cuisine.  

“Je crois qu’on ne s’habitue jamais vraiment. Cela fait quelques années maintenant que je travaille ici. Les gardiens font le nécessaire pour nous garder en sécurité, ne vous en faites pas, Docteur.”

A sa question sur la cuisine, l’asiatique hocha la tête.

“Oui. Généralement ce sont les plus calmes, assignés aux taches ménagères. La plupart du temps, vous ne les croiserez pas.  Ils passent en journée, durant nos heures de travail pour ne pas nous déranger.”

Sans rien ajouter sur la crise d’angoisse apparente du jeune homme, Clifford pris le temps d’attraper une bouteille d’eau une fois arrivée à la cuisine commune pour la tendre au brun.

“Tenez. Boire vous aidera à vous recentrer. Si vous fumez je peux aussi vous proposer une cigarette. Il y a des coins exprès pour ça ici si vous en ressentez le besoin.”

L’homme le laissa décider de si il acceptait ou non la bouteille, avant de lui présenter vaguement la cuisine.

“....Elle est équipée du nécessaire. Plaques, frigo.. Il y a de la vaisselle dans les rangements… Vous pouvez aussi commander s' il vous manque quelque chose de particulier. Pour la nourriture, une grande partie est produite sur place. Pour certaines choses spécifiques avec une grande date de conservation, on peut se les faire livrer. Ils apportent les commandes avec l’arrivée des nouveaux détenus mais parfois elles ont un peu de retard… ”

Il faisait de son mieux pour lui présenter l’ensemble de ce qu’il y avait, et de ce dont Edden pourrait avoir besoin. Il restait très factuel, ne sachant pas forcément comment se comporter avec lui. En tout cas, même s’il ne le montrait pas forcément de la façon la plus socialement conventionnelle, Clifford était content d’avoir un nouveau colocataire.