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An 2588. Nous sommes à Rikers Space Jail Processing, un centre d'incarcération spatial. Détenus, surveillants, médecins, employés ou même pilotes chargés des vaisseaux de sauvetage, vous séjournez dans la station la plus éloignée du monde terrestre et des colonies qui gravitent autour de la Terre. Mais sauriez-vous percer le secret qui plane sur la Sedna Corporation, l'entreprise à l'origine de Rikers ?
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Yerbolat Maulenov
Messages : 52
Matricule : M6-3025
Métier/Activité : Élevage
Dim 29 Mai - 15:43
Yerbolat Maulenov
Neutre
Yerbolat Maulenov
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Carte d'identité
Prénom & Nom: Yerbolat Maulenov

Matricule: M6-3025

Âge: 25 ans

Taille: un mètre huitante-cinq qui se cache derrière sa tendance à se tenir voûté

Poids: une soixantaine de kilo à tout péter

Couleur des yeux: bleu clair, presque gris

Lieu de naissance: Colonie

Origines: Il y aurait des traces de sang allemand et polonais du côté de sa mère Kazakh; son père, lui, clame être Russe ‘pur souche’

Situation familiale: célibataire, mère décédée, père ne l’ayant jamais reconnu, des demi-frères/soeurs probables dont il ignore l’existence et vice-versa, une tutrice qui lutte vainement pour la réévaluation de son dossier

Motif(s) d'incarcération: possession de drogue et atteinte à l’intégrité physique et psychique par administration de substances nuisibles, ‘légèrement’ déformé en tentative d’empoisonnement par les autorités.

Années de détention: 30 ans avec possibilité de remise de peine à condition de se mettre à table

Années effectuées: 2

Groupe: neutre, sa nature le pousse à papillonner entre les gens sans choisir de camp et personne ne veut s'encombrer de lui

Fonction/métier: travaille à l’élevage


Signes de reconnaissance

feat. Cole de Dragon Age:Inquisiton

Visage: S’il n’a plus rien de rond, ses traits ont conservé l’apparat maladroit de l’adolescence, hasardeusement anguleux comme si le reste attendait encore d’être taillé. Son menton fuyant ne fait que mettre en évidence un nez aussi proéminent que ses oreilles. On trouve toujours une ou deux imperfections sur son teint pâle, étendant leur séjour là à force d’être grattées, comme sur sa lèvre inférieure pulpeuse et rougie par la sale manie d’en arracher la peau morte qui lui donne une moue perpétuelle. De longs cils pâles bordent des yeux trop grands pour ne pas rendre son regard déconcertant.

Cheveux: Pas besoin de le regarder attentivement pour glaner qu’il n’est pas amateur du coiffeur: cela fait longtemps qu’ils ont clairement passé la longueur pratique, sa frange tombant devant son visage bien au-delà de ses yeux. Ils sont blonds platine -sa couleur naturelle, qui vient avec les sourcils assortis qui lui donne un air malade- et sont juste assez épais pour se cacher derrière.

Musculature: C’est une asperge à la limite du sous poids, tout fait en longueur mais sans grâce: longs bras, longues jambes, tout dégingandé. La génétique lui a donné de plutôt bonne épaule, c’est la seule chose qui le garde de ressembler à un gringalet.

Allure générale: Il n’a certainement pas le charisme d’un prisonnier endurci, mais ça ne date pas de son incarcération; à vrai dire, il n’a pas vraiment changé d’attitude depuis qu’il est à l’intérieur. Il est toujours aussi effacé, voûté en deux, à avancer à pas traînant même quand on le presse, jouant avec ses long doigts osseux. Il donne l’impression d’être à des années lumières de là où il se trouve, du genre chat qui fixe le recoin vide de la pièce. On ne va pas se mentir, il aurait plus sa place dans un institut psychiatrique, à dodeliner dans son coin.

Détails sur la tenue: Si c’était pas pour le fait qu’il se balade pieds nus, sa tenue serait irréprochable. Il rechigne aussi à retrousser ses manches, même lorsque ce serait plus pratique.

Signes distinctifs: Une dent cassée (l’incisive centrale supérieure, à droite) et quelques autres qui se chevauchent comme si elles se disputaient la place dans sa bouche. Sinon il n’a ni tattoo, ni piercings, ni tâche de naissance particulière.

Autres: Il a la fâcheuse manie de fixer les gens dans les yeux.


Dossier mental
Qualités: doux comme un agneau, il ne ferait pas de mal à une mouche et fuit généralement la violence ; docile et obéissant tant que ça ne touche pas à un sujet sur lequel il a décidé de se buter ; a une mémoire excellente -quasi parfaite, à vrai dire-, il se souvient donc de tout et l’on a jamais besoin de lui rappeler quoi faire, ce qui en fait en quelque sorte une bonne oreille et un travailleur très agréable ; plus observateur qu’il ne laisse imaginer, même lorsqu’il a l’air ailleur, il est souvent en train d’écouter ; très tactile, il ne rechigne pas à ce type d’attention ; moins fragile qu’il n’y paraît, sa capacité d’adaptation est assez remarquable ; fait parfois preuve d’un courage assez inattendu que certain dirait idiot, voir inconscient

Défauts: peut se montrer têtu comme une mule ; nul en communication, il tend à émuler les autres pour y pallier, et plus la personne en face s’impatiente, pire c’est ; prompt à la panique, il supporte très mal qu’on lui mette la pression ; influençable, du moment que le mensonge ne se trahit pas et qu’il ne possède pas déjà d’informations contradictoires, on peut lui faire gober à peu près tout ; manque de filtre, si son naturel est plutôt nerveux, il lui arrive de confronter imprévisiblement les autres: pourquoi se retenir de dire quand quelqu’un se comporte comme un con, après tout ? ; ne réalise aussi pas toujours qu’il est mal vu de faire remarquer certaines choses ; dénué d’ambition ;  a -trop- vite fait de s’accoutumer à la présence des autres, pour peu qu’ils se montrent sympathique avec lui

Orientation sexuelle: Sa vie n’a pas été très propice à explorer la question, sans parler du fait qu’il est presque impossible de lui soutirer une réponse claire et précise. Il a eu une liaison avec une fille, mais ça veut tout et rien dire. Si on lui demande de façon plus explicite, il se perd en rire nerveux et se mure dans le silence avec un gros sourire sur le visage, ce qui veut dire qu’il n’est ni insensible, ni ignare à ce propos. La seule chose qui est sûre, c’est qu’il a une nette préférence pour les gens qui sentent bon.

Comment gère-t-il l’hostilité ? Qu’elle soit dirigée vers lui ou autrui, ça le rend agité et il perd vite tous ses moyens, ce qui tend à faire empirer exponentiellement ce genre de situation. A son plus grand dam, c’est dans ces moments que son écholalie se manifeste le plus: pas besoin de faire un dessin pour expliquer que faire le perroquet devant un type mal luné est un ticket express pour l’infirmerie. Le seul truc qui le sauve c’est qu’il cherchera littéralement à la fuir et qu’il est plus difficile à choper qu’un furet.
Il est possible de susciter le sentiment chez lui en tirant suffisamment sur les bonnes cordes. Ça en reste souvent à de l’agacement et des regards noirs, mais à trop se faire il peut subitement éclater et il devient très difficile de l’arrêter. Ce n’est encore jamais arrivé à Rikers, mais lorsque ça s’est produit par le passé, le responsable y a laissé un morceau de chaire.

Que pense-t-il de l'écart de privilèges entre les colonies et les Terriens? Même si il manque d’éloquence pour exprimer les nuances de ses sentiments sur le sujet, il est -littéralement- difficile pour lui d’oublier toutes les horreurs qu’il a entendu sur le sujet et il ne comprend pas comment on peut faire preuve d’un tel égoïsme, mais ça l’agace d’y penser, alors il évite.

Quel est son plus grand rêve? Jusqu’à l’incident qui l’a mené ici, il était juste content de son train de vie, peut-être aurait-il souhaité que la vie soit plus douce avec ceux qu’il aime. Maintenant, il aimerait juste les revoir.

Quel est son pire cauchemar? Continuer à voir ses proches tomber comme des mouches.

Quel est son but en prison? Aucun, vraiment, il a accepté cette situation comme étant sa vie sans vraiment le questionner alors il n’a pas d’autre aspiration que de vivre, sauf peut-être le bien-être des animaux à l’élevage.

Description générale: Il se trouve toujours aux antipodes, esprit d’apparence simple se révélant être un véritable coffre-fort d’informations: dates, heures, jours, météo, bruits, odeurs, couleurs, bien plus que ce que le commun des mortels devraient emmagasiner consciemment. Dans sa grande ironie, le sort l’a fait incapable de communiquer ce savoir. S’il se livrait aux médecins plutôt que de se perdre dans les détails du plafond, on le dirait atteint d’hypermnésie, mais voilà, aucun psychologue n’a jamais réussi à lui soutirer suffisamment d’informations pour établir autre chose que ce que l’on sait déjà: il fonctionne selon sa propre logique, muré dans un monde lointain dont lui seul comprend les règles, le tout résumé par quelques diagnostiques qui n’amènent rien d’autre que du jargon médicale.
Ce monde, il est noir et blanc. Méchants et gentils de leurs côtés, catégorisés non pas sur le fondement de la morale, mais simplement sur ceux qui lui veulent du bien et les autres. Le reste est libre d’être teinté par les opinions de ceux qui se trouvent dans la première catégorie.
C’était un esprit incroyablement malléable qui attendait le premier qui y planterait ses idées et aujourd’hui encore bien des fondements de sa personne sont calqués sur ce modèle originel. Ce sont les vérités dont les racines maintiennent la structure toute entière: y toucher risque à l’intégrité du système, alors il se braque, se ferme à l’information, s’agite parfois, même si rarement, à en devenir agressif.
Mais il n’est pas non-plus dénué de logique et lorsque les contradictions arrivent, cela a beau ébranler ce fragile écosystème, elles peuvent le changer, le faire évoluer ou, au contraire, le tirer vers les tréfonds. Il serait possible de briser tout ce qui fait de lui une personne aimante pour recoller les morceaux, faire une mosaïque misanthrope avec toutes les horreurs du monde comme preuve à l’appuis, prête à l’emploi dans sa mémoire. Le monde est dur, la vie est injuste, l’homme peut se montrer abominable, toutes ces choses, il le sait déjà. Pourtant il subsiste cette envie d’être bon, de ne pas causer de douleur aux autres, motivé par le souvenir parfaitement conservé de chaque perte, chaque trahison, chaque blessure.
Être affligé par l’incapacité d’oublier a cependant ouvert une autre porte: celle de toujours pouvoir revenir s’isoler dans les bons moments lorsque le présent devient trop pénible. Il y revient autant que possible, se replongeant dans ces doux souvenirs inchangés, reconstitué par sa mémoire tel un décor de théâtre caché derrière ses paupières dont quelques répliques lui échappent tout haut, des mots sortis de nulle part pour tous les spectateurs externes.
Son existence se résume donc à se laisser bercer par les aléas de la vie sans jamais regarder vers le futur. Ce n’est pas une existence triste ou dénuée de sens, au contraire: ce réflexe l’a rendu profondément adaptatif, capable d’accepter toutes les situations sans se morfondre, d’apercevoir et cataloguer les plus petits éclats dans les recoins les plus sombres pour les garder en réserve. En vivant tourné vers le passé, avançant au jour-le-jour dos au future, il s’est libéré des entraves de l’incertitude, se rendant capable de donner une confiance aveugle et immédiate à quiconque lui montrera le moindre signe de gentillesse, brûlant les étapes imposées par la méfiance humaine pour passer directement au meilleur, des fois bien à tort.



Historique

La première erreur, ça avait été de parler de Brandy.
C’est pas sa faute pourtant, en entendant le nom du flic, ça a fait clic dans sa tête; ouvert les écoutilles pour faire remonter tout un tas de trucs, et avec ça, le ressentiment. Il n’est pas d’un naturel rancunier, mais ça, ça lui était resté en travers de la gorge, alors forcément, ça lui a échappé. Craché avec fiel, sans crier gare.
Forcément, ça a fait son effet, même si le nom ne disait rien à l’accusé. Une pute c’t’une pute, comme toutes les autres, mais entendre un témoin dans une affaire qui n’a rien à voir vous balancer votre linge sale à la gueule de nulle part, c’est plus difficile à oublier.

Ce qui est dure à oublier, aussi, c’est la façon dont elle avait l’air toute petite en en parlant. Son petit rire contrefait à la fin de cette confession.

“Je sais pas pourquoi je te raconte ça. On y peut rien, oublie.

Elle faisait souvent ça, Brandy: prendre sur elle jusqu’au trop plein et tout évacuer d’un coup, au milieu d’une conversation, avant de tout reprendre comme si il ne s’était rien passé. Ça ne le dérangeait pas, jamais. Il aimait le son de sa voix, même lorsque le contenu lui donnait envie de hurler.
Mais oublier, ça non, c’était impossible.

Maintenant, il n’était plus juste un employé de la victime, le malheureux qui avait découvert le corps en se rendant au travail: soudainement, il détenait les clefs de ce que Damokles, un des plus grands informateur du secteur, savait. Les magouilles des petites frappes, des membres de gang, des directeurs et surtout de la police. Des secrets qu’il était censé avoir emporté dans la tombe.
Mais pour lui, c’est pas Damokles qu’il a trouvé. C’est Danko. Danko qui lui a tout appris, Danko qui a toujours été patient, Danko qui lui tapotait doucement le dos lorsqu’il avait fait du bon travail. Danko, affalé sur le bar, froid, rigide, assis là dans une pâle imitation de la vie.

Mais ça, ce n’est pas ce que la police veut savoir. C’était clair à la façon dont leurs questions ont commencé à s’éloigner de la mort pour s’intéresser à la vie. D’abord, ils ont essayé l'interrogation normale. Bon flic, mauvais flic, mais tous les flics sont mauvais à ses yeux, alors il a pas pipé un mot. Ils ont perdu patience, lui ont collé un beigne.

“Met dans le rapport qu’il s’est cogné contre la table.”

Ils n’ont pas la même finesse avec les mots que Danko, sa capacité à délier les langues et inviter les gens à se déverser sur son bar, alors ils ont utilisé une autre de leur technique.

Quand il a commencé à travailler pour Danko, il lui a simplement enseigné les rudiments. Les différentes bouteilles, les différents dosages, les sirops, les verres… 35ml de Kvas, 10ml de Vodka, 5ml de sirop de cannelle et tu as un verre de Kvassia. 3cl de Vodka, 2cl de jus de citron, 2cl de cointreau, secoué avec de la glace et passé à la passoire, voilà un Balalaïka. Danko, lui, prenait juste un shot de Marashino. Les lèvres de Brandy goûtaient toujours le tequila sunrise, mélangé à son gloss poisseux dont il avait appris à aimer la sensation.
Iryna ne buvait jamais devant lui, comme s' il avait encore 14 ans.


Elle est folle de rage quand elle peut enfin le voir. Pas contre lui -pas entièrement, en tout cas. Contre les flics, surtout, pour lui avoir administré de la scopolamine. C’est illégal, mais pas ici. Rien n’est réellement illégal sur cette station gangrénée.

Les sérums de vérités, c’est un truc de film. Même à ce jour, tout ce que l’on peut faire pour espérer obtenir des informations, c’est réduire l’inhibition. Ça rend difficile de mentir, mais ça n’oblige pas à parler.
Le truc pratique avec le fait d’opérer dans un bar, c’est que ça, ça venait avec le décor. Les gens viennent pour boire, et quand ils boivent, ils causent. C’était seulement après plusieurs mois que Danko lui avait montré quoi utiliser quand ils voulaient vraiment obtenir quelque chose. La ketamine et le rohypnol, à petite dose, font pratiquement le même effet que la scopo. Ils résistent aussi aux températures extrêmes, alors ce jour-là, Donovan lui a présenté l’autre compartiment à glace dans le bar. Un secret bien gardé qui aurait dû en rester un.

C’était clair qu’ils allaient fouiller le bar de fond en comble. Même avec une infime partie des info avec lesquelles Danko marchandait, ils pourraient avoir mainmise sur beaucoup de gens, donc trouver un disque dur, un carnet, n’importe quoi aurait valu la peine de passer sa tanière au peigne fin. Le corps avait été embarqué, les indices catalogués, ils étaient libre de retourner ciel et terre. Et si les officiers en charge n'avaient pas essayé de se faire un whisky on the rocks en douce, ils auraient probablement jamais su pour la glace, et ça ne lui serait jamais retombé dessus.

Quand ils ont commencé à faire pendre la menace de la taule au-dessus de sa tête, Iryna a redoublé d’effort. Elle avait passé une sorte d’arrangement avec eux; elle devait être la clef pour l’ouvrir à la confession, une personne de confiance qui arriverait peut-être là où ils avaient échoué. Mais elle savait très bien qu’elle ne ferait pas le poids face à la parole de Danko, même en le suppliant, même en perdant son sang-froid.

“Il est mort- mort ! Qu’est-ce que tu ne comprends pas quand je te dis que tu es foutu si tu ne parles pas ?!”

C’était étrange de la voir défaite ainsi. Iryna avait toujours été forte, incapable de se laisser terrasser par la vie, même dans les moments les plus difficiles. Quand elle l’avait soigné à l’hôpital, en ‘77, elle n’avait rien laissé transparaître de son trouble: tout ce que l’on voyait sur son visage, c’était un sourire doux et une fatigue incommensurable. Manque de personnel hospitalier, comme partout, comme au foyer. La raison même pour laquelle il avait été trouvé si tardivement après s’être défenestré au cours d’une crise de somnambulisme -du moins, c’est les faits qu’elle lui avait rapporté après l’avoir récupéré huit mois plus tard, papier de tutelle durement obtenu sous la main.

De cette période entre sa petite enfance et Iryna, il n’en a que peu de souvenir. A cause du sous-effectif, personne n’avait le temps de s’occuper des enfants difficiles, alors c’était plus simple de les abrutir à coup de calmant. Dans cet état, même son cerveau n’avait pas réussi à enregistrer exactement ce qui s’était passé. Il y avait un gros trou noir entre l’assassinat de sa mère et Iryna se tenant au-dessu de son lit d’hôpital.

Iryna l’avait sauvé. Elle était patiente avec lui, bien plus que la voisine qui l’avait ramassé après l’incident avant de le déposer devant le poste douze jours plus tard. Mais vu qu’elle devait souvent le laisser seul des journées entières, elle avait fini par se confier à un ami, le genre doué pour délier les langues. Elle lui avait parlé de cet étrange garçon aux yeux tristes dont elle avait pris la charge sur un coup de tête, de la façon étrange dont il avait de se souvenir des plus petits détails qu’elle avait découvert petit à petit, à force qu’il s’ouvre à elle.

A cet instant, elle s’en veut terriblement de l’avoir présenté à Danko. Elle savait qu’il n’était pas juste curieux à son propos, mais activement intéressé par sa particularité: ça c’était vu à l’étincelle dans ses yeux sombres. Dès lors, elle s’en était mordu les doigts. Mais il lui avait promis de veiller sur lui et de ne pas le traîner dans de sales affaires, de juste lui donner un peu de boulot à faire pour s’occuper et voir du monde. Techniquement, il n’avait pas menti. Et Yerbolat avait l’air épanoui, toujours bien silencieux derrière le bar, mais impossible à taire une fois à la maison, à raconter en grand détail tout ce qui s’était passé  -avant que Danko ne scelle ses lèvres à jamais au tournant de ses 18 ans. A l’époque, elle s’était dit qu’il n’y avait peut-être vraiment pas de mal à le laisser travailler au Syracuse. Qui d’autre voudrait employer quelqu’un avec ses difficultés ? Et puis, quel job était tout à fait droit dans cette poubelle ?
“On sait que c’est les patients, mais on joue les cons.” Qu’elle lui avait dit un soir.

Se mêler de ses affaires. S’occuper des siens. Faire profil bas. C’était ce qu’elle lui avait enseigné. Ça devait le protéger.

Lorsque les flics essaient une pénultième fois de lui tirer les vers du nez, ils tentent de faire pression en faisant remonter son passé. Il leur a fallu fouiller un peu, engager un détective, parce qu’il a l’air insignifiant, qu’il cache bien son jeu. Ils disent ça comme s'il était malhonnête, un grand calculateur qui se cache derrière une gueule d’ange. C’est le portrait qu’ils ont envie de peindre.

Ils savent qui est sa mère. Asyl Molenova, ballerine d’exception ayant mystérieusement disparu. En réalité, elle a fui la terre après avoir mis son nez où il ne fallait pas. Ils lui disent que là, dehors, il y a des gens qui lui en veulent, que s’il partage ses secrets, il bénéficiera de la protection de la police, le paquet total: nouvelle identité pour lui et ses proches, nouvelle colonie, nouvelle vie. C’est ce dont sa mère aurait eu besoin, non ? Pour pas que sa cervelle repeigne les murs froids du minuscule studio dans lequel elle se terrait avec son fils bâtard. Ils parlent de son père, un nom inconnu qui ne fait remonter aucun souvenir, rapidement noyé par une angoisse montante, viscérale. Ses yeux se voilent d’images enfouies sous des années de calmants, verre éclaté, détonation, sifflement insupportable, un néon qui dégueule sa lumière pâle sur le sol en un rectangle parfait, la tête cadrée comme à la télé, comme à la télé crevée, explosée, immobile, un trou béant, des petits bouts partout, moites, brillant à la lueur artificielle, l’air lui échappe, s’échappe de ses poumons brûlant comme la bile qui remonte par le nez, la bouche, entre ses doigts, éclatant hors de lui en même temps que les larmes, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien.

Apparemment, il a subitement gerbé sur la table dans la salle d'interrogation avant de perdre connaissance. Quand il reprend conscience, il en est encore couvert, jeté dans une cellule sans plus de cérémonie. Sa tête vrille, trop pleine d’images qui se bousculent et s’entrechoquent, l’odeur rance lui brûlant les yeux. Un air quasi antique lui revient en tête, l’air sur lequel sa mère dansait à la télé, le vieil enregistrement d’une rediffusion d’un ballet qu’elle lui montrait sans cesse de l’époque où elle vivait sur terre. Acclamée, sa petite silhouette sur la scène, un bouquet de fleurs entre les mains et un sourire radieux sur les lèvres. Elle avait toujours été radine en détail, et il était bien trop petit pour en demander. La vidéo lui en disait assez. Il était content de vivre ainsi car il ne connaissait rien d’autre. Ils se suffisaient à eux deux.

Il aimerait pouvoir lui dire qu’il est entouré de plein de gens, maintenant. Que l’extérieur n’est pas si effrayant qu’elle semblait le croire. Mais c’est pas possible. Comme Danko, elle est morte, morte.

“Tout ce que tu entends au travail, tu ne peux le partager qu’avec moi, d’accord ?”


Ils tordent la vérité pour obtenir ce qu’ils veulent. Ils sont convaincus qu’un petit séjour en orbite arrivera à lui faire revenir sur sa parole. Iryna pense qu’ils vont irrémédiablement le changer, le murer plus loin encore dans son silence jusqu’au point de non-retour, qu’ils risquent de tout perdre.
Qu’il parle ou qu’il se taise à jamais, ce seront eux, les gagnants.

Rapport de l’enquête sur Yerbolat Maulenov, 23 ans:

Pseudo: Goose

Age: 24 ans et toutes mes dents

Comment avez-vous connu le forum? Par partenariat il y a un looong moment déjà

Le mot de la fin? Pardon de balancer mes pavés d'un coup, c't'un bien beau forum que vous avez là et j'ai trop hâte d'y jouer  Postcard in my memory box ▸ Yerbolat 1f440  

Miguel Galvez
Messages : 263
Matricule : G8 - 2231
Métier/Activité : laverie / mécanique
Humeur : fulminante
Dim 29 Mai - 18:16
Miguel Galvez
Black Perros
Bienvenue parmi nous Postcard in my memory box ▸ Yerbolat 3542112596

Ce personnage a l'air attachant pour ce que j'ai déjà un peu lu, c'est trop bien de découvrir un tel perso par surprise Postcard in my memory box ▸ Yerbolat 30969993

Anastazy Zubert
Messages : 473
Métier/Activité : Psychiatre
Humeur : Maussade
Dim 29 Mai - 18:22
Anastazy Zubert
Employé
Bienvenue à toi :D

avatar
Dim 29 Mai - 22:26
Invité
Bienvenue ! Hâte de dévorer... la fiche bien sûr :D

Yerbolat Maulenov
Messages : 52
Matricule : M6-3025
Métier/Activité : Élevage
Dim 29 Mai - 22:44
Yerbolat Maulenov
Neutre
Mercii Postcard in my memory box ▸ Yerbolat 3542112596 je lui donne deux semaines à tout péter avant de se faire bouffer (surtout après ce commentaire  Postcard in my memory box ▸ Yerbolat 1f440)

avatar
Lun 30 Mai - 19:55
Invité
Bienvenue par ici ! Postcard in my memory box ▸ Yerbolat 937377659
Encore un bébou qui a pris trente piges Postcard in my memory box ▸ Yerbolat 753821148

Eren Van Graff
Messages : 91
Matricule : V5 - 3827
Métier/Activité : entretien du jardin médical
Humeur : :)))
Lun 30 Mai - 23:12
Eren Van Graff
Neutre
ohlala seigneur, mais cette fiche et ce perso, faut pas faire ça à mon ptit coeur Postcard in my memory box ▸ Yerbolat 1f62d Postcard in my memory box ▸ Yerbolat 1f62d

et bienvenue hehehe ♡

avatar
Mar 31 Mai - 21:47
Invité
Tu es validé !


Yerbolat est à la fois un personnage délicat et bien écrit, avec une histoire qui se construit progressivement, de manière grandiose ! On a quand même sacrément envie de lui faire un câlin, mais ça...

Ta cellule se trouve dans la zone 1 et si pour l'instant tu ne partages pas la cellule 3, qui sait ce que l'avenir te réserve !

Maintenant que tu es officiellement enfermé des nôtres, tu peux dés à présent réserver ton avatar. Tu seras, du reste, ajouté automatiquement à la liste des métiers. Une fois fait, tu peux faire une demande de lien ou une recherche rp afin de commencer l'aventure, et dans un même temps créer ton carnet de bord. Les intrigues sont à ta disposition si tu souhaites te pencher vers une quelconque enquête :)

Amuse-toi bien !

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