| | | Mer 16 Déc - 18:12 Adoración Neruda "Je me demande si les grenouilles se surveillent et s'éternuent au nez, si elles se font des messes basses dans les mares contre les grenouilles illégitimes." Carte d'identité Prénom & Nom: Adoración Neruda
Âge: 26 ans
Taille: 1.73 m
Poids: 68 kg
Couleur des yeux: noirs
Lieu de naissance: La Terre (Espagne, dans un patelin paumé appelé San Merida, non loin d’une immense mine.) Né de Paloma Jimenez et Lenzo Neruda en 2562.
Origines: Ibériques (élevé en ce qu’il reste d’Andalousie, soit un grand désert)
Situation familiale: Célibataire. Il rejoint Rikers SJP pour continuer d’envoyer de l’argent à sa mère, restée sur Terre.
Métier: Cuisinier et surveillant en cuisine (il travaillait dans un bouge pour ouvriers sur Terre, idem sur la Lune. Il a l’habitude de nourrir des bouches de crasseux qui crachent, parlent mal et violentent leur monde pour une miche de pain chaud.) Mais auparavant, jusqu’à ses seize ans, il travaillait dans une mine de graphite à ciel ouvert, pour la société d’aérospatial « Grapheocho ».
Années de contrat: Il débarque le petit, un poil pistonné par son oncle du côté de son père, surveillant au secteur 2 du côté des cellules des détenus.
Années effectuées: Un an et quelque maintenant.
Signes de reconnaissance Visage: Ado’ a la peau burinée par le soleil intense qui l’a accablé au cours de ses interminables journées de travail, de ses cinq ans à ses seize ans. On dirait que du feu a embrassé ses joues qui demeurent rouges, cloquées, couvertes d’irréversibles cicatrices. Pourtant, sous les traces de brûlures, sa carnation aurait été prometteuse : un beau hale qu’il évitera toutefois de parfaire en exposant ses membres aux UV mordants. Ce serait suicidaire. Les yeux noirs sont durs comme de la vilaine caillasse, ils dépouillent, n’ont aucune retenue et semblent en vouloir à l’Univers tout entier. Joli nez long, bouche pleine et charnue en cœur, fendue en deux pour celle du bas – quoi, brûlée elle aussi ? – voici les attributs sur lesquels on le charrie. « Mignon comme une femmelette, t’es pas crédible pour un sou, Jesús. Va récurer les chiottes, ça ressemblera à quelque chose. » Ils sont aimables. Il a juste à les regarder en imaginant fort ce qu’il compte leur faire pour qu’ils ravalent leurs paroles ; sur Terre et sur la Lune ça suffisait en tout cas.
Cheveux: Leur couleur oscille entre le brun et le blond. Ils n’ont rien d’exceptionnel et de toute façon il les coupe pour qu’ils ne le gênent pas. Sa seule coquetterie est de les garder longs sur le dessus du crâne, car avoir la boule à zéro lui donne l’impression de ressembler à tous ces types qui vont chez sa mère.
Musculature: Il est sec, le petit. Pas loin d’être maigre et pourtant il a tout le temps les pattes dans la bouffe. A croire que le dicton sur les cordonniers machin chose n’est pas si niaiseux.
Allure générale: Ado’ ne paie pas de mine. Le croiser ne laisse aucune impression saisissante de quoi que ce soit, il n’inspire pas le respect, ni la pitié ou l’amour, mais croiser son regard c’est faire l’expérience d’une colère sourde envers la race humaine qui s’attable autour du vice pendant que lui trime sa race, en espérant récolter quelques crédits.
Détails sur la tenue: Il adore le bleu, mais n’aura plus vraiment l’occasion de porter son turban protecteur dans l’espace. La plupart du temps il est vêtu sobrement et portera l’uniforme noir de cuisinier sans rechigner. Pour une soirée, si soirée il y a, il hésitera sûrement à sortir une tenue héritée de son père : un costume de matador noir et or sans manches, qui semble avoir été fait pour lui. (Oui, Lenzo était petit.)
Signes distinctifs: *Il porte une vierge en mandorle autour du cou, pas par foi, mais parce que c’était celle de son père, lui-même l’avait héritée du sien, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on ne puisse plus remonter.
*Un accident à la mine sur un tapis roulant de triage lui a valu de perdre sa main droite, entièrement broyée par l’emballement des engrenages. Grâce à des contacts de son père au marché noir, et à quelques économies, ils ont pu lui payer une prothèse cybernétique de gamme correcte, avec implant cérébral pour une meilleure coordination et un contrôle des mouvements moins erratiques. Il a dû bosser dur pour rembourser la somme avancée.
Autres: Pas d’accent espagnol à proprement parler mais quelques mots de vocabulaire se sont immiscés dans sa façon de causer, ses parents l’ayant élevé entre les deux langues.
Dossier mental Qualités: Déterminé • Persévérant • Econome • Attentif aux autres • Cordon bleu avec trois fois rien • Il essaie d’être le plus juste possible mais a parfois envie de coller des beignes quand même.
Défauts: Méfiant • Irascible • Nerveux • Intransigeant avec lui-même • Râleur • Pas vraiment loquace • Se soucie beaucoup trop de ce que l’on pense de lui et surtout de sa mère • Crédule.
Orientation sexuelle: Il l’a fait avec des filles. Il sait que ça se fait avec les mecs mais il n’ose pas tenter ; ça pourrait conforter son image de « fragile », même si…
Comment gère-t-il l’hostilité ? Clairement très bof. Il prend tout très à cœur et personnellement. On ne peut pas dire qu’il ait le poing ou l’insulte faciles, toutefois il n’en pensera pas moins. Il cherchera à fuir le conflit dans 99% des cas, parce qu’il ne connaît pas trop ses limites.
Que pense-t-il de l'écart de privilèges entre les colonies et les Terriens? ¿Te refieres a esos hijos de putas ?
Quel est son plus grand rêve? Son rêve égoïste est d’acheter une île déserte où couler des jours peinards.
Son rêve « altruiste » : que sa mère n’ait plus besoin de se prostituer pour élever ses « frères et sœurs ». Et ça le libérerait sûrement aussi.
Quel est son pire cauchemar? Se retrouver tout seul…
Pourquoi travailler à Rikers? Gagner un max de flouze para mamá et voir du pays.
Description générale:
« Maman répétait qu’elle m’avait appelé comme ça parce qu’un ancêtre de la famille du même nom avait réussi dans la vie. Que même si on ne croyait pas en Dieu – je crois qu’elle croyait, elle, secrètement – c’était un bonus, une aide, que ça me porterait chance. Parce que j’étais adorable. Pour elle, bien sûr. De toute façon, tout le monde m’appelle Jesús. »
Peut-être que s’il n’avait pas été le premier, peut-être que s’il n’avait pas reçu des coups pour traîner dans les jupes de sa mère pendant qu’elle travaillait, peut-être qu’il n’aurait pas nourri une si farouche affection envers cette femme courageuse. Au point d’affronter les clients violents et insultants dès le plus jeune âge. Aldo’ déteste l’injustice et pourtant sa propre condition est la preuve que le monde est injuste. Très tôt, il a accompagné son père à la mine de graphite où tout le monde venait bosser à des kilomètres à la ronde, parce que niveau emploi, le désert recrute pas vraiment des cueilleurs de fraises à la con. Ça lui a appris la galère, les courbatures, les brûlures, mais c’était surtout aider son paternel, décédé à ses seize ans d’un cancer de la peau, et bosser hardiment pour mériter la soupe froide le soir, et le quignon de pain dans de l’eau au sucre le matin. Ça lui a aussi donné le goût des associations de reliefs qui sauvaient un peu les repas, moments importants au sein de leur étrange famille, et comme ça faisait plaisir… c’est devenu une habitude, c’est devenu le cuistot de la famille.
« Papa ne vivait pas sous le même toit que maman. Chez maman c’était le "bureau". Je vivais avec papa, parce qu’il paraît que quand je suis né, il a chialé, il a pas été capable de se tirer et de faire semblant alors qu’il avait juré et craché qu’il en avait rien à carrer que maman soit en cloque. Mais au bout du compte, il disait que j’étais sa rédemption. Bonjour la gueule de la rédemption, mais ça fait plaisir quand même de me dire ça les nuits où je dors pas. »
Dur de trouver sa place dans l’immense fratrie où sa mère tente de mettre de l’ordre, et de donner le meilleur à chacun. Du temps où Lenzo était vivant, elle n’avait plus besoin de vendre ses services, et Aldo’ avait eu une adolescence un peu plus calme… ça ne dure jamais vraiment. Les moments de calme avec lui peuvent s’étirer mais finissent toujours pas être rattrapés par des éclats, de voix ou de verre. S’il y a bien une chose qu’il ne supporte pas c’est la solitude. Pas forcément physique, mais psychologique. Le fait d’avoir un but, d’avoir des liens est essentiel à sa stabilité – si on peut seulement employer le mot – et même s’il n’est pas avenant, il aime, à sa façon, prendre part à une discussion, tendre l’oreille, écouter. Encore une fois, même s’il ne parle pas.
Certains disent qu’il n’a rien à dire, qu’il est trop bête pour penser ou encore que lorsqu’il l’ouvre c’est pour aboyer comme un petit cabot ridicule.
Il la ferme juste parce que ça bouillonne en-dedans. Il faut juste rencontrer les bonnes personnes pour servir de réceptacle, en bien ou en mal.
Historique2567. (5 ans) La main de son père dans la sienne, énorme paluche chaude et rugueuse pour un homme si petit. Ado’ comprend pourquoi sa mère aime tant qu’il lui caresse la nuque, le soir, après une longue journée. Lui aussi aime tenir cette main, il se sent en sécurité avec, grand et plus fort. Il bombe le torse. Le soleil est couché depuis plusieurs heures et c’est un ciel d’un bleu éclatant qui les surplombe. Pas une étoile. Lenzo emmène son fils sur la colline qui domine leur bidonville ; la mine est de l’autre côté, béance de ténèbres grises et noires dans leur dos. Ado’ trébuche plusieurs fois dans le sable encore chaud, mais jamais son père ne le laisse tomber, au point de parfois le suspendre en l’air en compensant les chutes du petit. Heureusement, la butte a enfin une fin et…le niño tend l’oreille, son père lui fait signe que « chuuuuut ». Le garçonnet au turban bleu se fait le plus silencieux possible avec le nez en avant, et tous les deux se couchent sur le monticule pour observer le spectacle qui se déroule sous leurs yeux. « - Padre…qu’est-ce que c’est ? - Caballos. Des chevaux. » Adoración est ébahi, sa bouche va tomber d’un instant à l’autre alors il se maintient la mâchoire et regarde les magnifiques – et très rares – animaux en train de boire, dans une mare créée par la dernière pluie. « - Dès qu’elle sera sèche, ils repartiront en quête de nourriture. Ce sont des animaux très intelligents, très nobles. On les montait avant. - Avant ? » Son père fait une drôle de tête. « Quand on était encore dignes d’eux. » Digne ? Dignité ? Ado’ s’interroge sur ce mot qui a l’air si savant, si important. Pendant deux heures, il ne lâche pas du regard les équidés efflanqués et galeux : il n’a jamais rien vu d’aussi beau. ___________________________ 2571. (9 ans) Les mains tournent les pages. C’est un recueil de poèmes d’un certain Pablo…apparemment il était très connu. Il y a longtemps. On se le passe dans la famille, c’est presque une relique. Lenzo dit qu’une version dématérialisée, ça serait pas mal parce que les pages commencent à être rongées, mais le petit Ado’, lui, adore le grain et l’odeur du bouquin. Il ne comprend pas tout, la poésie c’est comme essayer de déchiffrer les étoiles dans le ciel pour lui : c’est beau, mais c’est inaccessible, et c’est ce qui fait le charme du truc. Et surtout, surtout, ça l’absorbe tellement qu’il n’entend pas ce qu’il se passe à l’étage, dans le lit de Paloma. Un homme est avec elle. Un client. La voix douce du jeune garçon, qui n’a pas encore mué, s’élève. Son index suit les petites lettres scrupuleusement : « L’homme était bon, sûr Avec sa fourche et sa charrue. Il n’eut même pas le temps De rêver pendant qu’il dormait. Il fut laborieusement pauvre, Il valait un seul cheval… » Ado’ a appris à lire grâce à sa mère et il lit bien, il met le ton, il met le cœur, il aime comment sonne sa voix. Elle sonne sérieux, elle sonne grand et adulte. Il poursuit après avoir humecté ses lèvres : « Son fils est aujourd’hui très orgueilleux Et vaut plusieurs automobiles… »
C’était rapide. L’escalier va à droite et à gauche à la fois et des bottes arrivent en bas. Une main se pose sur la tête du garçon. Ado’ lève les yeux et reconnaît…il ne se rappelle plus de son nom mais il reconnaît le visage de ce type qui a les cheveux longs mais le crâne dégarni et les yeux trop bleus. « Tu sais lire, toi ? » Ado’ acquiesce. « Et bin. » Ils n’ont rien à se dire, le fils et le culbuteur. Ce dernier, toutefois, a un geste vers sa poche et tend une tablette toute froissée au gamin. « C’est quoi ? » Un livre n’est pas emballé avec du papier d’aluminium à la connaissance du plus jeune. « Goûte. », fait le culbuteur. Il tend un carré tout noir à Ado’ qui le prend et en sent déjà le parfum très…savoureux. « Du chocolat. Ça coûte cher, mais c’est bon. » Il croit quoi ? L’amadouer avec du sucre ? « Si tu vas voir ma mère, c’est que le chocolat c’est rien pour toi. » La répartie du gosse qui sait lire cloue l’autre dans ses bottes au cuir écaillé. Puis il éclate de rire. Ado’ savoure à la fois son effet sur cet adulte et le chocolat qui câline ses papilles. Oh la vache qu’est-ce que c’est bon !! « - Est-ce que les gars qui fument la marijuana et boivent le fino ont envie d’en reprendre autant que j’ai envie de reprendre ton chocolat ? - Ha ha ha ! Ça s’pourrait. C’est pas con. T’es pas con. » Ado’ hausse les épaules et retourne à son livre de poème. Où en était-il… ? Ah oui : « Les fils du fils du fils Comment vont-ils trouver le monde ? Seront-ils bons ou seront-ils méchants ? Vaudront-ils des mouches ou vaudront-ils du blé ? »
___________________________ 2574. (12 ans) Au-delà de la douleur, il y a l’étonnement. C’est nouveau, un corps étranger dans et sur son corps coutumier, dans sa chair, dans son cerveau. On lui a expliqué que pour faciliter les mouvements et augmenter sa vivacité, une puce connectée avait été implantée dans sa tête, reliée à la prothèse qui désormais finit son bras droit. De la technologie correcte, coûteuse pour des gens comme eux. Personne ne sauve un gamin d’ordinaire, ailleurs il serait resté manchot. Mais pour travailler à la mine, couper les tomates et émincer des oignons…pas pratique le moignon ! Ado’ est encore jeune, il joue avec ses doigts, articule chaque phalange pour comprendre le fonctionnement et…au final, ça lui échappe totalement. Plus aucun bout de viande dans cette poigne ; il se demande si les autres jeunes de la mine lui feront une remarque quand il pourra retourner travailler ? ___________________________ 2576. (14 ans) « Alors Jesús, il paraît que ta mère a encore tous ces chicots ! » Le gamin enturbanné sort les mains de l’eau claire et ferme le robinet du bidon. Douche sommaire après une longue journée. Le soleil semble ne jamais vouloir se coucher ici, et la lumière est orange, brûlante encore à quelques heures du bleu de la nuit. Ado’ crache par terre, dans le sable cuisant. « Vous êtes que des hijos de putas… » Il sait très bien ce qu’ils sous-entendent avec leurs gueules pleines de rires et de saloperies. Des dents et des yeux rieurs, il ne voit que ça, et ces dents il aimerait bien les faire tomber une à une et que le vent les emporte. « Arrête de nous traiter de fils de putes, c’est TOI le fils de pute après tout. » Ils se gondolent, tanguent, on dirait des mirages. Mais ce sont juste des abrutis qui ont envie de se défouler sur le fils aîné de la prostituée du coin. « Ma mère s’occupe de moi au moins, elle m’a pas déformé le cerveau en me pondant. » Ils font des culs avec leurs bouches, sifflent, ricanent. Les seules hyènes andalouses ; c’est ça l’évolution ? Ado’ sent que ça lui grignote jusque dans le bout des doigts, il mord sa lèvre, son regard s’est mué en une ligne noire au-dessus de la barre rouge de ses joues cramées. Il se jette dans la castagne pour sauver l’honneur de sa mère. C’est une pute, oui, C’EST UNE PUTE ! Il le sait, c’est un des premiers mots qu’il a su dire, alors…qu’on lui foute la paix avec ça ! … La bouche éclatée, l’arcade en sang, tout débraillé, il est repêché par son père qui l’invective au beau milieu de la baston. Le chien devenu loup reprend difficilement le contrôle de lui-même, et a du mal à baisser la tête en quittant le carnage. Il s’est bien fait défoncer, mais n’a pas été en reste de coups. Les hyènes ont morflé, un peu. Mieux que rien. Son père lui colle une beigne derrière la tête. « Ta mère va te tuer. » Adoración sourit. ___________________________ - Cancer.:
2578. (16 ans)
C’est pas vraiment un hôpital et pourtant ils appellent ça le valetudinarium, enfin le vale surtout, c’est plus court pour tous ces cons. Une carlingue d’avion aménagée dans le « village » et qui sert de dispensaire, d’hôpital. C’est là qu’Ado’ s’est fait poser sa main. C’est là que son père est en train de crever. Il paraît qu’ailleurs, les soins sont « au top », des trucs palliatifs qu’ils disent, mais ici, dans le désert, où grouillent les miséreux qui s’accrochent à trois morceaux de graphite pour survivre, ils sont nombreux à choper un cancer. A agoniser comme des moins que chiens. L'argent n'y fait rien, le Ciel non plus.
Lenzo est défiguré, il ressemble à un serpent avec ses écailles rouges et violacées. Paloma ne supporte plus de venir le voir, d’autant qu’il a commencé à délirer. Seul Adoración affronte la mort avec une sorte de calme qu’on ne lui connaît guère. Son deuil, il l’a fait dès que le diagnostic est tombé. Fatal. Il est tombé par terre ce jour-là. L’homme dont il tient les mains a été sillonné de part en part par la maladie et il est temps qu’il soit libéré. Ado’ l’embrasse sur les deux joues, sur le front, lentement, il le respire, il l'aime, le garde dans sa mémoire ; il ne veut rien regretter, ce visage ne l’effraie pas – ce sera peut-être le sien, un jour… ? - et pourtant il n’est pas assez fort pour les mots. Les mots ont plombé sa langue, ou sa langue les a plombés. Heureusement, un peu de climatisation de fortune fait circuler un air moins chaud et moins vicié dans l’habitacle de ce qui jadis fut un avion volant au-dessus du désert, de la mer, des montagnes…
Adoración quitte la chambre, le vale. Le soleil l’éblouit comme pour lui rappeler qu’il est toujours là et sa silhouette compose une ombre au sol. Il n’y a personne à défier, personne pour écraser son poing au bon endroit, personne à insulter, c’est vraiment dommage…parce que là, ça le démange. Adieu, calme olympien, Chienne la Vie vient de lui faire sentir le mordant de sa claque la plus terrible, la plus injuste. Il donne un coup de pied dans une pierre et se casse.
« Hijos de putas. »
___________________________ - Sexe:
2580. (18 ans)
Elle frotte doucement sa chatte sur son membre roide, et lui la regarde amoureusement, avec fascination. Cela fait des années qu’ils couchent ensemble et il ne se lasse pas de sa méthode cavalière de préliminaires. Son teint est cramoisi, il a chaud, la bouche ouverte, il sourit et n’ose même pas la toucher.
« Alors, comment tu trouves ma danse ? »
C’est leur nom de code. Ado’ soupire, observe sa verge qui disparaît bientôt entre les lèvres basses d’Amina. Alors il renverse la tête en arrière dans les oreillers de fortune. Tous les maux des derniers jours s’évanouissent dans cet antre de l’amour. Le sexe, il a mis le temps avant de s’y laisser aller ; la faute à l’ultra-sexualisation de son quotidien, la faute à sa mère d’une certaine façon ; même s’il n’aime pas considérer ça de cette façon.
Amina chatouille ses minuscules seins pointus et commence à chanter, posant une main sur la vierge en mandorle entre les pectoraux du fils Neruda. Elle tripote souvent son fétiche pendant qu’ils baisent.
« Comment on fera l’amour sur la Lune ? »
Comme si elle avait venir avec lui ! Ado’ hésite entre sourire et faire comme s’il n’avait pas entendu. Mais au fond, la question d’Amina n’est pas à prendre au premier degré. Elle lui demande, il croit, comment ils feront pour rester en contact, si éloignés ? C’est vrai que sa danse et son chant sur sa queue vont lui manquer… Elle est si douce. Et il l’aime. Ils s’aiment un peu.
« On pourra pas. »
Gémit-il en tendant une main vers un téton tout brun et tout dur. Mais la jeune femme est aussi farouche qu’une pouliche et elle se dégage dans un mouvement de rein digne d’une danseuse de flamenco. Elle le plaque dans le lit, accélère, se déchaîne. Il sait qu’elle est vexée et…ça l’excite qu’elle le domine comme ça. C’est elle qui porte la culotte, même si en l’occurrence elle est plutôt cul nu. Et quel cul !
« J’voudrais que tu me fasses un bébé pour que je sois moins seule en t’attendant. Si tu reviens. »
Comment est-ce qu’elle peut lui dire des trucs aussi sérieux alors qu’elle…qu’elle est à califourchon sur lui en train de le chevaucher grand train ?!! Ado’ s’appuie sur les coudes, monte un peu les hanches pour la pénétrer entièrement ; elle couine.
« Pour être moins seule ou parce que t’en as vraiment envie avec moi ? Égoïste ! »
Il la charrie, en sachant qu’il a probablement raison, qu’elle est capable d’avoir choisi le père le moins branlant du coin, histoire d’assurer un patrimoine génétique convenable à sa progéniture. Elle le dévisage, puis de concert ils s’embrassent passionnément, et Ado’ retombe dans les draps, s’agrippant au petit sein droit de sa cyber-main.
« Pas de bébé ce soir, linda. »
___________________________ 2588. (26 ans) Le surveillant le regarde d’un air…d’autoroute. Ou bien est-ce lui, que le scepticisme anime au plus profond des prunelles noires. Il vient de signer son contrat, son oncle lui adresse un sourire de connivence en coin – il se porte garant de la petite furie à la main métallique après tout – mais c’est la dernière étape qui inquiète Ado’. Bon, l’uniforme, ça va, mais la matraque, la matraque ça lui fait bizarre. Clairement. Il la soupèse de sa main aux doigts cybernétiques souples et silencieux, la passe dans celle de chair, lève les yeux sur le sous-directeur, les rabaisse sur l’arme… Il n’est pas trop du côté de ceux qui les tiennent d’habitude, et on a beau lui expliquer que c’est pour se défendre « si jamais »… Putain, « si jamais » quoi ? Il va falloir qu’on lui explique qu’une fourchette dans l’œil ou dans les couilles peut très vite se transformer en fléau de Dieu, cuisine ou pas cuisine. Il est encore naïf. Il apprendra. « Si jamais » alors. « Si ça part en sucette », dit son oncle avec le haussement de sourcils de quelqu’un qui s’y connaît bien en sucettes. « Si tu appuies là – il effleure le bouton – si tu appuies là ça envoie une décharge électrique. » Ado’ sent quelque chose de froid parcourir son torse, un sentiment très désagréable. Il a envie de dire qu’il n’en aura pas besoin mais tout le monde a l’air de vouloir lui enfoncer dans le crâne que si, SI, c’est essentiel-vital-important, voilà. Alors, une drôle d’idée lui passe par la tête. Il est certain qu’ils ne sont pas nombreux ceux à avoir demandé ça en foutant les pieds ici. Il dit « Alors frappe-moi avec. » Le sous-chef, l’oncle rient d’abord, puis constatent qu’il ne bluffe ni ne fait de zèle. Les yeux noirs sont tout ce qu’il y a de plus sérieux et ne supportent pas l’insulte face à sa détermination très éthique. S’il doit s’en servir, il veut savoir ce qu’il inflige. Sa conscience le lui dicte. Il a besoin de « mesurer » cette violence, très précisément, très physiquement. Rien de maso’ là-dedans, seulement son obsession de lutte contre l’injustice. Le frère de son père s’éloigne d’un pas, mais le sous-chef, lui, a fermé son visage et sa bouche est devenue maussade. Il fait faire le sale boulot ou surveillant du secteur 2. Ado’ reste brave, prend les coups dans les côtes en étouffant cris et injures. La décharge le colle à genoux, les lèvres débordant de salive… Les stigmates de son état d’esprit teignent déjà son ventre de bleu, de violet et de dureté. Et bin ça promet. Pseudo: Björn
Age: 27 ans
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Le mot de la fin? Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn
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| | | Messages : 165 Métier/Activité : Responsable du jardin et de la ferme aquaponique Humeur : Douce | Mer 16 Déc - 19:33 Caem Sullivan Bienvenue iciiiii !!! Hâte de rencontrer ce cuisinier ! Et puis de connaitre sa petite histoire ! ^^ |
| | | | Mer 16 Déc - 23:56 Y'A UNE GRENOUILLE AU DÉBUT ET UN CHIEN À LA FIN, WTF, SALUT, T KI, MON ÂME SOEUR ? Bon sans spoil vraiment je suis complètement in love avec ce personnage, mais quel brain, quel brain. Holé. Je crave tout, le prénom, l'avatar, la plume, le contenu le contenant le contentement hihihihouhou. C'est de quoi rendre dingue. On se voit en cuisine entre les carottes et les navets bimbo. |
| | | | Jeu 17 Déc - 12:40 Ton perso dégage un truc de fou ! Hâte de lire la suite :) Et bienvenue ! |
| | | | Jeu 17 Déc - 13:44 Pourquoi Caem me fait penser à Orlin... XD *fixe le beau jardinier de l'espace* ARES... JE SUIS EXTREMEMENT VEXEE QUE TU NE TE RAPPELLES PAS DE MOUA è_é TENDUA !!!!! (mais je t'aime quand même forever de la vie ) Merci Jax Merci de votre accueil, ça me motive grave à continuer !!!!! |
| | | Messages : 263 Matricule : G8 - 2231 Métier/Activité : laverie / mécanique Humeur : fulminante | Jeu 17 Déc - 15:27 Miguel Galvez Officiellement, bienvenue Adorasssssssion Ça a l'air d'être du lourd aussi tout ça, je suis impatient de lire l'histoire |
| | | | Jeu 17 Déc - 15:36 PUTA DI MIERDA JE SAVAIS QUE CE PSEUDO ME DISAIS UN TRUC J'OSAIS PAS OSER DE CROIRE EN OSANT QUE C'ÉTAIT TOI FNEKKDKWNDJEDK. Alors là, je t'attends x 10 entre les navets et les carottes. |
| | | | Jeu 17 Déc - 19:43 Wilkome cher Toréador Bon courage - en retard pour ta fiche - et hâte de rp avec toa 8) |
| | | | | | | | Sam 19 Déc - 5:17 Ouh la la Je me suis régalé de cette fiche, quel esprit, mais quel esprit ! - Ado a écrit:
- ... croiser son regard c’est faire l’expérience d’une colère sourde envers la race humaine qui s’attable autour du vice pendant que lui trime sa race...
On crave déjà tous ces beaux p'tits yeux noirs ~ - Ado a écrit:
- Comment gère-t-il l’hostilité ?
Clairement très bof.
MAIS PTDR STOP. Réponse la plus honnête de l'année. Bon plus sérieusement, j'ai trouvé que tu avais très bien cerné le contexte du forum. L'ambiance qui émane d'Adoración , chaque fragment de son histoire était sensible et à propos, nous torture pas trop, on s'attache vite à ces petites bêtes-là/. Je veux tellement d'autres petits bouts de son passé, c'est d'une douceur... ! Très hâte de te lire ( avidement), ave cesar Maintenant que tu es officiellement enfermé des nôtres, tu peux dés à présent réserver ton avatar ou faire une demande d'appartement. Tu seras, du reste, ajouté automatiquement à la liste des métiers. Une fois fait, tu peux faire une demande de lien ou une recherche rp afin de commencer l'aventure, et dans un même temps créer ton carnet de bord. Les intrigues sont à ta disposition si tu souhaites te pencher vers une quelconque enquête :)
Amuse-toi bien ! |
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